Le rôle des élus dans la contribution au processus du développement local réoccupe, par la force des choses, les devants de la scène nationale à une semaine du scrutin pour le renouvellement des assemblées locales, qui aura lieu jeudi prochain. Dans ce sillage, il y a le mérite de souligner que tous les courants politiques, que ce soit les candidats ou les leaders de leurs formations respectives, ont tous fait preuve d'une volonté manifeste à se pencher sur les questions liées aux préoccupations quotidiennes des populations locales durant cette campagne électorale. A ce rythme, si l'on se fie aux thèmes développés durant cette campagne, il y a lieu de conclure que tous les prétendants à la gestion des collectivités locales semblent engagés à garantir un nouveau souffle aux 1 540 communes algériennes en matière d'instauration d'une réelle politique de développement local. Durant cette période de campagne électorale, il est évident que les questions que d'aucuns se posent sont inévitablement liées au contenu des programmes que les différents partis politiques ont dû mettre au point pour convaincre l'électorat lors de ce scrutin. Ainsi, il est vite conclu que les préoccupations, qui se reflètent à travers la stratégie politique des différents acteurs de la classe politique, sont quasi-identiques. Les partis de la coalition autant que ceux de l'opposition s'accordent tous sur la nécessité de mettre en place des stratégies de développement et des politiques d'action au niveau des assemblées locales devant aboutir à un climat qui doit mettre fin au marasme dans lequel se débattent les collectivités locales actuellement. S'il est de coutume que les élus locaux s'en remettent aux instruments réglementaires régissant le mode de gestion des collectivités, en mettant en avant l'actuel code communal qui est toujours remis en cause pour avoir limité le champ d'intervention des membres d'APC, mais il est légitime si, aujourd'hui, le citoyen remet en question ouvertement le rôle que jouent les élus locaux dans la gestion des affaires de la collectivité locale ainsi que la conception et la conduite des projets de développement local. Sur ce plan, les deux mandats de gestion pluraliste des assemblées locales qu'a connus l'Algérie ont, hélas, débouché sur une expérience peu joyeuse. A travers les quatre coins du pays, il a été lamentablement constaté qu'une bonne partie des élus n'ont pas fait mieux que de recourir à des réflexes purement régionalistes, voire tribalistes dans la définition de leur politique de gestion des communes dont ils ont été chargés par les suffrages universels. Combien d'élus ont fait usage abusivement de leur statut de responsable d'administration locale pour favoriser leur clan ou leur village au détriment du reste de la commune ? Des cas nombreux ont été enregistrés durant cette décennie. En conséquence, c'est là que réside la raison pour laquelle des citoyens nourrissent de plus en plus des sentiments pessimistes envers l'élection des membres d'APC et APW. D'autre part, il y a aussi la qualité des élus qui, jusque-là, peine à donner de la satisfaction. Le ministre délégué aux Collectivités locales, Dahou Ould Kablia ; lui-même, a reconnu que les élus ont du mal à maîtriser la législation en vigueur en matière de gestion des collectivités locales, et ce, malgré que la majorité d'entre eux a un niveau universitaire.