Les enseignements à tirer des élections locales de ce jeudi sont bien nombreux, concernant les mutations qui s'opèrent sur la scène politique nationale. En effet, des indices d'évolution méritent d'être relevés de ce scrutin. En premier lieu, ce renouvellement des assemblées élues vient de montrer la volonté croissante de l'opinion publique à s'impliquer davantage dans la gestion des affaires liées directement au développement local, mais aussi à l'exercice de la démocratie de proximité. C'est ce qu'il y a lieu de tirer comme conclusion du fait que le taux de participation soit sensiblement élevé par rapport à celui enregistré lors des dernières législatives qui se sont déroulées le 17 mai dernier. Maintenant que le citoyen vient de faire part de ses préoccupations majeures, à savoir la prise en charge des besoins au niveau local, il reste aux élus, qui viennent d'être investis de cette confiance populaire, de faire preuve de rigueur et de fermeté pour accomplir leur mission comme il se doit, afin d'atteindre les objectifs escomptés. Aux nouveaux promus à la gestion des collectivités locales, donc, de se concentrer sur une gestion rationnelle des ressources locales et de propulser en avant la machine du développement local. Ce dernier reste le maillon faible du processus de réforme enclenché en Algérie ces dernières années. C'est, d'ailleurs, là que réside l'explication de la déclaration faite par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, au lendemain du scrutin, à savoir que " les élections locales constituent le parachèvement de l'édification des institutions de l'Etat ". Le mandat de cinq ans qui vient de débuter pour les assemblées locales constitue ainsi une phase cruciale dans la poursuite des réformes qui s'étaleront, désormais, à la gestion locale. Les nouveaux élus auront, ainsi, durant cette étape à accompagner le processus de changement qui se traduira par la réforme de la législation en vigueur, dont entre autres, l'amendement des codes communal et de wilaya, ainsi que les nouvelles mesures envisagées en matière de gestion de la fiscalité des collectivités locales. Les nouveaux dispositifs permettront, certes, aux élus davantage de prérogatives mais ces derniers sont appelés à veiller sur la gestion des affaires municipales sur la base de principes responsables et réfléchis, et ce, en évitant de faire recours à des pratiques populistes comme cela a été le cas dans le passé. Concernant la réalité de la classe politique algérienne, à travers la lecture qu'il y a lieu de faire sur les élections du jeudi dernier, l'on relèvera la reconfiguration, quoique relative, de la carte politique nationale. L'avènement de partis comme le FNA (Front national algérien) qui vient de se hisser comme une troisième force politique du pays, est un signe de l'orientation de la scène politique vers une maturation graduelle. Les formations de cette trempe, estiment de nombreux observateurs, gagnent de plus en plus de terrain grâce à leur constance et l'objectivité qui caractérise leurs discours et leurs projections.