Les cours du pétrole étaient en baisse hier matin en Asie après l'annonce de la fin de l'opération militaire de la coalition arabe au Yémen. Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin et dont c'était le premier jour comme contrat de référence perdait 63 cents à 55,98 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 52 cents à 61,56 dollars. La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé mardi la fin de sa campagne aérienne lancée il y a près d'un mois contre les rebelles chiites au Yémen, affirmant que les opérations entraient dans une phase politique. David Lennox, analyste chez Fat Prophets à Sydney, a estimé que les cours du pétrole seraient plombés par cette annonce. La fin de l'opération laisse penser aux investisseurs que les plus grands dangers que représentait l'avancée des rebelles Houthis au Yémen sont écartés. Même si le Yémen n'est pas un producteur de pétrole particulièrement important, les observateurs craignaient jusqu'alors que les troubles puissent avoir des conséquences dans l'ensemble de la région, notamment en Iran, accusé de soutenir la rébellion. Les marchés s'attendent aussi à une hausse des stocks de brut américains, a ajouté David Lennox. Le département américain devait annoncer ses chiffres hier, alors que les cours, écrasés par la surabondance de l'offre, avaient rebondi la semaine dernière à l'annonce d'un recul des extractions américaines. De nombreux analystes estiment que la hausse des cours depuis le 9 avril était due à des mouvements spéculatifs, guère justifiée par l'état actuel de l'offre et de la demande, alors que les réserves, notamment aux Etats-Unis, atteignent des niveaux record. La veille à la clôture, le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'était le dernier jour comme contrat de référence, a perdu 1,12 dollar à 55,26 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a également fini en baisse, perdant 1,37 dollar à 62,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. "Le pétrole baisse parce que les Saoudiens vont finir leur opération au Yémen", a déclaré Phil Flynn, chez Price Futures Group. "C'est pour ça que nous avons vu une chute précipitée" en fin d'échanges, a-t-il ajouté. En effet, la fin de cette opération laisse penser aux investisseurs que les plus grands dangers que représentait l'avancée des rebelles Houthis au Yémen sont écartés. Même si le Yémen n'est pas un producteur de pétrole particulièrement important, les observateurs craignent que les troubles qui le touchent puissent avoir des conséquences dans l'ensemble de la région, notamment en Iran, accusé de soutenir la rébellion. En outre de nombreux pays s'inquiètent pour la sécurité du détroit de Bab el-Mandeb, au Yémen. Il se trouve entre la mer Rouge et le Golfe d'Aden qui séparent l'Afrique de la Péninsule arabique, et revêt une importance stratégique pour des pays comme l'Egypte et Israël, en plus d'être un point de passage pour une des grandes routes du commerce maritime. Les autorités saoudiennes ont annoncé mardi que l'intervention au Yémen lancée le 26 mars avait permis d'éliminer les menaces pesant sur les pays voisins. Elles ont indiqué qu'une nouvelle phase de l'intervention de la coalition arabe, baptisée "Restaurer l'espoir", débutait, avec notamment le maintien d'un blocus maritime. Selon M. Flynn, ces informations ont fait basculer un marché resté longtemps indécis, alors que traditionnellement les investisseurs doivent faire de derniers arbitrages avant l'expiration d'un contrat de référence. Enfin le marché attendait un nouveau point hebdomadaire mercredi sur l'état des stocks et de la production aux Etats-Unis, alors que les cours, écrasés par la surabondance de l'offre, avaient rebondi la semaine dernière à l'annonce d'un recul des extractions américaines. Selon les analystes de Citi, les stocks de brut aux Etats-Unis devraient continuer à augmenter au deuxième trimestre. Pour la semaine achevée le 17 avril, les experts interrogés par l'agence Bloomberg News, estimaient d'ailleurs que les stocks de brut aux Etats-Unis auraient augmenté de 2,5 millions de barils. "Nous avons toujours probablement quelque 2 millions de barils par jour d'excédent pour le trimestre, donc un risque important d'avoir trop de pétrole dans le système, ce qui est probablement la raison pour laquelle nous n'avons pas franchi (à la hausse) le seuil de 57 dollars le baril", a notamment souligné mardi matin Bart Melek, de TD Securities. Parmi les facteurs que doivent aussi soupeser les investisseurs, Matt Smith, chez Schneider Electric, a évoqué pour sa part "les inquiétudes géopolitiques (qui) continuent à mijoter, avec des tensions persistantes au Moyen-Orient", et les incertitudes persistantes sur une potentielle levée des sanctions économiques visant l'Iran, qui pourraient signaler un nouvel afflux de brut.