L'Algérie mise sur la baisse des coûts de production des énergies renouvelables à travers la fabrication des panneaux solaires et des appareils utilisés localement pour la concrétisation de son nouveau programme de développement de ce type d'énergies, a affirmé avant-hier le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Lors d'une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, M. Yousfi a souligné que son secteur visait à réaliser le programme sur les énergies renouvelables, adopté récemment par le gouvernement à travers la baisse des coûts déjà élevés de la production après acquisition de l'expérience et expertise requises et la mobilisation des universités et des programmes de recherche. Le ministre a, dans ce sens, invité les investisseurs à s'orienter vers la fabrication des appareils et panneaux solaires pour contribuer à la réduction de leurs prix, afin de pouvoir générer l'électricité à partir de cette énergie propre, pour un coût avoisinant ou égal à la production de l'électricité à base de gaz. Evoquant le coût important de ce genre d'énergie, M. Yousfi a indiqué que la production d'un kilowatt d'électricité généré à partir de l'énergie solaire équivaut actuellement au quadruple de la production de la même quantité à partir du gaz. A une question sur la possibilité de réaliser le programme de production de l'électricité à base des énergies renouvelables, le ministre a souligné qu'il s'agissait d'un problème financier, car le coût de cette énergie demeurait très élevé, précisant que les programmes seront tracés en fonction des capacités du pays. Le programme national de développement des énergies renouvelables basé essentiellement sur l'énergie solaire vise à produire 22.000 mégawatt à l'horizon 2030, ce qui permettra d'augmenter la part d'électricité générée à partir des différents types d'énergies renouvelables à plus de 27% de la production nationale de cette énergie. Le secteur aspire à produire 400 mégawatt d'électricité à base de l'énergie solaire à la fin 2015, avant d'atteindre progressivement 5000 mégawatt en 2020 et 17.000 mégawatt en 2030. Ces quantités permettront, a-t-il poursuivi, de satisfaire les besoins croissants du marché de l'électricité et de garantir près de 120.000 postes d'emploi directs et indirects. L'exécution de ce programme sera accompagnée par des incitations fiscales et un plan de rationalisation de la consommation d'énergie. Evoquant le projet "Desertec", le ministre a estimé inutile de parachever ce projet qui vise à approvisionner l'Europe de 20% de l'électricité consommée par le continent, alors que la majorité de ses pays enregistrent un surplus en électricité. M. Yousfi, a affirmé que les perturbations de distribution de carburant enregistrées récemment au niveau des stations de service étaient dues au retard accusé dans l'acheminement et l'approvisionnement en dépit de la disponibilité du produit soulignant la nécessité d'augmenter les capacité de stockage. Le ministre qui répondait aux membres du Conseil de la nation lors de la séance consacrée aux questions orales, a indiqué que les perturbations enregistrées récemment dans la distribution du carburant ne sont pas dues à une pénurie, la production étant stable, mais à des problèmes de transport liés notamment à la mise en rade des tankers en raison des conditions climatiques et à des difficultés d'acheminement (transport routier). Il a précisé que le déficit des capacités actuelles de stockage de l'Entreprise nationale de distribution et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) a accentué cette situation, ajoutant que ces capacités ne couvraient qu'une semaine des besoins du marché national en carburant. Le ministre a rappelé que des projets étaient actuellement en cours de réalisation pour porter les capacités de stockage à 30 jours à l'horizon 2020. Par ailleurs, les quatre nouvelles raffineries qui seront réalisées à l'horizon 2018-2019, seront dotées de centres de stockage d'une capacité de 300.000 tonnes chacune, a-t-il ajouté. L'élargissement du réseau de pipeline, estimé actuellement à plus de 1.000 km, devrait quant à lui, se substituer au transport routier qui nécessite beaucoup de temps et qui mobilise des milliers de camions-citernes pour sillonner le territoire national. Le marché national a connu récemment des perturbations d'approvisionnement des stations de carburant dans certaines régions du pays suscitant une pression dans la majorité des stations sur fond de rumeur de pénurie, selon Naftal.