Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a estimé, jeudi dernier, qu'il est inutile de parachever le projet Desertec dans la mesure où la majorité de ses pays (européens) enregistrent un surplus en électricité. M. Yousfi, qui s'exprimait lors d'une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, a précisé que le projet en question devait approvisionner l'Europe de 20% de l'électricité consommée par le continent, rapporte l'APS. Certes, le ministre n'a pas fourni d'amples détails sur ce méga projet ni sa position, mais il convient de rappeler tout de même que la question de sa relance a été déjà évoquée, il y a quelques mois, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce dernier avait fait part de l'intention du gouvernement de relancer un certain nombre de projets dont Desertec, en vue de répondre à la demande européenne de sécuriser leur approvisionnement en énergie. M. Sellal qui s'exprimait, en mars dernier, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue portugais, Pedro Passos Coelho, avait indiqué que l'Algérie a proposé au Portugal et à l'UE la relance de projets énergétiques dont ce fameux Desertec. Se dirige-t-on vers l'abandon de ce méga projet ? La question reste pendante. Quoi qu'il en soit, pour le ministre de l'Energie, la priorité aujourd'hui est accordée au plan national des énergies renouvelables bien que les coûts de production soient encore élevés. Yousfi a fait savoir devant les sénateurs que le défi du secteur, sur ce plan, est de réduire les coûts de production, et ce à travers la fabrication des panneaux solaires et des appareils utilisés localement pour la concrétisation de son nouveau programme de développement de ce type d'énergies. Le ministre invitera, dans le même sillage, les investisseurs à s'orienter vers la fabrication des appareils et panneaux solaires pour contribuer à la réduction de leurs prix, afin de pouvoir générer l'électricité à partir de cette énergie propre, pour un coût avoisinant ou égal à la production de l'électricité à base de gaz. La production d'un kilowatt d'électricité généré à partir de l'énergie solaire équivaut actuellement au quadruple de la production de la même quantité à partir du gaz, soutient le ministre. Yousfi rappellera, enfin, que l'objectif du gouvernement est de produire 22 000 mégawatts à l'horizon 2030 à partir du renouvelable. Ce qui permettra d'augmenter la part d'électricité générée à partir des différents types d'énergies renouvelables à plus de 27% de la production nationale de cette énergie. Pour le court terme, le secteur aspire, selon le même responsable, à produire 400 mégawatts d'électricité à base d'énergie solaire à la fin 2015, avant d'atteindre progressivement 5 000 mégawatts en 2020 et 17 000 mégawatts en 2030. Cette production permettra de satisfaire les besoins croissants du marché de l'électricité et de garantir près de 120 000 postes d'emploi directs et indirects. S. B./APS Les perturbations la distribution de carburant ne sont pas dues à une pénurie Les perturbations la distribution de carburant enregistrées récemment au niveau des stations-services étaient dues aux retards accusés dans l'acheminement et l'approvisionnement en dépit de la disponibilité du produit. C'est ce qu'a affirmé, jeudi dernier, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, lors d'une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation. Le ministre a souligné la nécessité d'augmenter les capacités de stockage, bien qu'il affirme que les perturbations enregistrées récemment dans la distribution du carburant ne sont pas dues à une pénurie. Pour lui, la production étant stable. Des problèmes de transport liés notamment à la mise en rade des tankers en raison des conditions climatiques et à des difficultés d'acheminement (transport routier) ont été pointés du doigt. Le ministre a précisé que le déficit des capacités actuelles de stockage de l'Entreprise nationale de distribution et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) a accentué cette situation, ajoutant que ces capacités ne couvraient qu'une semaine des besoins du marché national en carburant. Le ministre a rappelé que des projets étaient actuellement en cours de réalisation pour porter les capacités de stockage à 30 jours à l'horizon 2020. Par ailleurs, les quatre nouvelles raffineries qui seront réalisées à l'horizon 2018-2019, seront dotées de centres de stockage d'une capacité de 300 000 tonnes chacune, a-t-il ajouté. L'élargissement du réseau de pipeline, estimé actuellement à plus de 1 000 km, devrait quant à lui se substituer au transport routier qui nécessite beaucoup de temps et qui mobilise des milliers de camions citernes pour sillonner le territoire national. Le marché national a connu récemment des perturbations d'approvisionnement en carburants dans certaines régions du pays, suscitant une pression dans la majorité des stations-services sur fond de rumeur de pénurie, selon Naftal.