Un dollar qui se déprécie par rapport à l'euro va-t-il traduire une perte de l'influence du Trésor américain à la fois aux Etats-Unis même et à l'étranger ? Il s'agit d'une question qui ne s'est pas posée pour la première fois et qui nous ramène au début de l'année 2005, qui avait vu s'accentuer la chute de la monnaie américaine. Quand bien même que l'administration Bush ne s'en était pas montrée inquiète, il était prévu que les problèmes monétaires allaient bien un jour attirer son attention. Les observateurs, à l'époque déjà, rapportaient qu'il avait suffi à la Corée du Sud d'annoncer son intention de diversifier ses réserves de change au détriment du billet vert pour qu'un vent de panique souffle sur les cambistes. Il était dit à l'époque que si les marchés financiers perdent confiance dans la monnaie américaine, la question monétaire pourrait empoisonner les relations internationales. A l'époque déjà, la baisse continue depuis trois ans, du dollar, de 35% par rapport à l'Euro et de 25% face au yen, avait été déjà une source de tension entre les Etats-Unis bien sûr et, de l'autre côté, l'Asie et l'Europe. Cette baisse de la monnaie américaine avait également provoqué la réaction de la Chine. Lors de la réunion des pays de l'OPEP au Caire, l'Arabie Saoudite s'était opposée à une diversification de la monnaie de cotation du baril de pétrole, pour justement ne pas aggraver la chute du dollar par rapport à l'euro. La chute du dollar entraînerait la chute des réserves de change des pays qui placent leurs avoirs aux Etats-Unis, mais affaiblirait le pouvoir d'achat des pays producteurs de pétrole et qui sont importateurs dans la zone euro. Va-t-il être demandé cette fois-ci également aux Etats-Unis de réduire leur déficit budgétaire ? Le problème est encore plus important pour un pays qui dépose ses avoirs aux Etats-Unis et qui est client principalement dans la zone euro. Une double perte, car ses réserves de change, avec la dépréciation du dollar, seraient réduites drastiquement.