C'est aujourd'hui que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, effectuera une visite officielle en Chine qui s'étalera jusqu'au 1er mai prochain et ce suite, à l'invitation de son homologue chinois, Li Keqiang, pour consolider les relations entre les deux pays, en particulier sur le plan du partenariat "gagnant-gagnant". Le Premier ministre algérien devra présider un Forum d'hommes d'affaires des deux pays au cours de son séjour en Chine où il aura bien évidemment des entretiens avec les hauts responsables de l'Etat chinois. M. Sellal est accompagné d'une importante délégation. Il faut reconnaître que les relations entre les deux pays ne cessent de se développer surtout ces 15 dernières années où une remarquable évolution est constatée sous l'impulsion des dirigeants des deux pays, à travers les visites de haut niveau. Là, il suffirait de se rappeler juste, entre autres, les visites effectuées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2000, 2006 et 2008 et les présidents Jiang Zemin en 1999 et Hu Jintao en 2004 pour s'en convaincre. Mieux encore, il est aussi important de relever que pas plus tard qu'au mois de novembre dernier, l'Algérie a reçu la visite du président du comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), Yu Zhengsheng. Au début de cette année, soit plus précisément en février dernier, c'est au tour du Conseiller d'Etat de la République populaire de Chine, Yang Jiechi, de visiter notre pays avant que le ministre chinois du Commerce, Gao Hucheng, ne vienne en Algérie pour coprésider le 10 avril dernier les travaux de la 7ème session de la commission mixte économique algéro-chinoise avec son homologue algérien, Amara Benyounes. Ce qui a été concrétisé par la signature d'un partenariat stratégique entre Alger et Pékin. Toujours est-il que l'Algérie étant le premier pays arabe avec lequel ce partenariat est conclu. Ce partenariat a été concrétisé dans le cadre de la déclaration politique signée le 25 mai 2014 par les deux Présidents et mise en œuvre à travers le plan quinquennal de coopération stratégique global 2014-2018, signé en juin 2014 à Pékin.
Diversification des relations On constate donc bien que les relations entre l'Algérie et la Chine ne cessent d'évoluer dans l'intérêt des deux parties. La preuve, quelque 790 entreprises chinoises sont présentes en Algérie activant notamment dans le bâtiment et les travaux publics, ainsi que l'import-export. D'ailleurs, plusieurs projets, surtout dans le bâtiment, sont confiés à des entreprises chinoises dont la Grande mosquée d'Alger, l'Opéra d'Alger et des projets de logement. Il faut savoir aussi que sur le plan des relations commerciales, la Chine est le premier fournisseur de l'Algérie depuis 2013 (8,2 milliards de dollars en 2014) et son 10ème client (1,8 milliard de dollars), ce qui fait ressortir un avantage substantiel au profit de la partie chinoise. Et cette situation a incité les dirigeants algériens à la changer à travers un équilibre des échanges et en donnant au partenariat un "contenu". L'objectif étant surtout de ne plus se limiter à des relations purement commerciales. L'Algérie est toujours très intéressée par un transfert de technologie et des investissements chinois. L'idée est d'arriver à la délocalisation d'entreprises chinoises en Algérie afin de produire sur place pour satisfaire le marché intérieur et conquérir les marchés des pays limitrophes et aussi ceux des pays méditerranéens, est également préconisée. Cette nouvelle impulsion des relations algéro-chinoises participera sans nul doute, à la création d'un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays. Mieux encore, les autorités chinoises sont bien favorables à cette approche et "très "ouvertes" et "réceptives" aux propositions algériennes, de par la stabilité et la solvabilité de l'Algérie.
Des liens historiques Si les relations algéro-chinoises sont plus orientées vers les questions économiques, les liens unissant les deux pays remontent aux années 1950. La première génération de dirigeants de la République populaire de Chine (RPC) a accordé un grand soutien à l'Algérie dans sa lutte pour la libération nationale et la Chine a été l'un des premiers pays à reconnaître son indépendance. La chine a été, en effet, le premier pays non arabe à reconnaître le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en septembre 1958 et les relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies le 20 décembre 1958. En 1963, la Chine envoie sa première mission médicale en Algérie. Une tradition qui se poursuit, la dernière mission en date fut la 24ème dont le protocole d'accord concernant son envoi a été signé en mai 2014. En contrepartie, l'Algérie et son appareil diplomatique, dirigé à l'époque par le président Bouteflika, a déployé des efforts importants pour aider la Chine à retrouver sa place légitime aux Nations Unies. Ces efforts ont été couronnés de succès, puisque le 23 novembre 1971, la République populaire de Chine retrouve son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de L'ONU. Là, et à titre d'exemple, il est utile de noter que la Chine est, comme l'Algérie, favorable à la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'assurer une représentation plus équitable au profit de tous les continents, notamment l'Afrique. Enfin il ne faut surtout pas oublier qu'entre l'Algérie et la Chine, il y a une véritable convergence de vues sur "presque toutes les questions internationales" que ce soit au sein du groupe des 77 et la Chine (G77+Chine) ou au sein des fora internationaux.