Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, qui intervenait avant-hier, devant les membres de la commission de l'habitat, de l'équipement, de l'hydraulique et de l'aménagement du territoire à l'Assemblée populaire nationale (APN) a précisé que le nombre des barrages va passer de 65 grands barrages, actuellement, à 86 unités en l'espace de deux mois, ce qui augmentera les capacités de stockage de 7,5 milliards de m3, actuellement, à plus de 9 milliards m3. 12 barrages sont en cours de réalisation dont 5 grands barrages à Souk Ahras, Khenchela, Médéa, Tipaza et Mascara. Les projets devraient être réceptionnés durant l'année en cours en attendant le lancement d'autres. Des opérations de dévasement des vieux barrages sont également prévues, a indiqué le ministre qui a ajouté que ces opérations avaient déjà été lancées au niveau des barrages de Bouhnifia (Mascara), Foum el Gherza (Skikda) et Ksob (M'ssila). Dans le but d'élargir ce genre d'opérations, l'entreprise publique Elico a entamé la fabrication locale des équipements nécessaires. La première machine destinée au dévasement sera réceptionnée vers la fin de l'année en cours avec un taux d'intégration nationale estimé à près de 60 % qui sera augmenté à 80 % à l'horizon 2018. Dans le cadre de la stratégie du secteur visant la diversification des ressources hydriques, deux nouvelles stations de dessalement d'eau de mer sont en cours de réalisation à Ténès et Oran. Ces stations qui viendront s'ajouter aux neuf stations existantes seront livrées avant l'été prochain. Deux autres stations d'une capacité de 100.000 m3/jour sont également prévues à Bejaia et El Tarf, a ajouté le ministre. S'agissant des stations d'épuration des eaux usées, le parc national sera renforcé de 35 nouvelles unités à l'horizon 2017, ce qui augmentera le nombre à plus de 200 stations d'une capacité de traitement de près de 1,2 milliard m3/an. Les eaux traitées seront destinées principalement au secteur agricole. Selon M. Necib, il existe166 stations permettant le traitement de près de 800 millions m3/an. La plupart de ces structures répondent aux normes internationales "Iso" et disposent d'un laboratoire d'analyse de l'eau conforme aux normes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les eaux traitées sont actuellement exploitées pour l'irrigation des périmètres agricoles avoisinants.
Un projet de décret pour la lutte contre le vol d'eau et le pillage de sable Il est procédé actuellement à la réalisation d'une opération pilote portant sur une nouvelle méthode de traitement des eaux usées qui permet d'exploiter les eaux épurées dans l'irrigation des cultures maraîchères, a indiqué le ministre, précisant que l'opération lancée en collaboration avec l'ONU touchait à sa fin. L'Algérie abritera la semaine prochaine, un atelier régional organisé par l'Institut méditerranéen de l'eau, avec la participation d'experts internationaux pour débattre de l'utilisation des eaux traitées dans le domaine agricole. Concernant la distribution de l'eau potable, le ministre a annoncé un plan de réhabilitation du réseau actuel, qui en plus de sa vétusté connaît une forte pression, et ce en vue d'améliorer sa performance et réduire les fuites. Lancée dans 17 villes sur 45 villes concernées, à travers le territoire national, l'opération fait toujours l'objet d'examen dans les autres villes. M. Necib a souligné que son département ministériel œuvrait actuellement à élaborer une stratégie nationale pour faire face aux inondations, notamment dans les zones urbaines, en collaboration avec l'Union européenne (UE). Ladite stratégie sera finalisée avant la fin 2015, a précisé le ministre, soulignant que plusieurs villes avaient été sécurisées contre le risque d'inondation, citant à titre d'exemple, Batna, Sidi Bel Abbes et la vallée du M'zab. Revenant à la problématique de gestion des ressources hydriques, M. Necib a insisté sur l'impératif d'améliorer le service public, annonçant une prochaine décision portant licenciement des directeurs de wilayas non qualifiés. Concernant les préparatifs pour la saison estivale, le premier responsable du secteur a affirmé que toutes les mesures avaient été prises pour garantir l'approvisionnement en eau potable en cette période, soulignant que des montants importants ont été affectés par le fonds national de l'eau au profit des wilayas ayant enregistré un déficit en cette ressource vitale durant les années précédentes. Une cellule de veille sera mise en place au niveau du ministère pour assurer un suivi de la gestion des ressources hydriques durant l'été prochain et la prise en charge d'éventuels problèmes. Le ministre a, d'autre part, dévoilé un projet de décret visant à encadrer les missions de la force publique en matière de ressources en eau, notamment en termes de lutte contre le vol d'eau et le pillage de sable. Le décret vise à définir les modalités d'intervention des agents en charge de ces missions et leur protection contre d'éventuelles agressions. Les capacités nationales de stockage des eaux augmenteront à 9 milliards m3 à l'horizon 2017.