Lloyds Banking Group (LBG) a annoncé vendredi une baisse de 20% de son bénéfice net au premier trimestre, à cause de pertes enregistrées sur la vente de TSB au Royaume-Uni, mais son activité s'est avérée solide. Le marché retenait surtout la progression du profit ajusté de la banque et, à 09H30 GMT/11h30 HEC, l'action LBG s'envolait de 4,42% à 80,80 pence à la Bourse de Londres. Entre le 1er janvier et le 31 mars, le groupe bancaire britannique a pourtant dégagé un bénéfice net de 913 millions de livres (1,260 milliard d'euros) contre 1,148 milliard l'an passé. Il a expliqué entre autres dans un communiqué avoir subi une perte exceptionnelle de 660 millions de livres liée à la vente de la moitié du capital de TSB qu'il détenait à la banque espagnole Sabadell. LBG s'était engagée auprès de la Commission européenne à céder cette filiale britannique comme contrepartie à son sauvetage pendant la crise financière par le gouvernement britannique, qui se désengage progressivement de LBG mais possède encore 20,95% de son capital. "La charge (de 660 millions de livres) correspond aux coûts nets de l'accord de transition passé entre Lloyds et TSB, de la contribution de Lloyds au passage de TSB à un nouveau système d'information et communication, tout en tenant compte du gain tiré de la vente elle-même", a expliqué LBG. Cette charge avait été initialement estimée à 640 millions de livres mais elle a été rehaussée à cause des résultats de TSB, moins bons qu'espérés, au premier trimestre. La part vendue par Lloyds a été valorisée à 850 millions de livres par l'opération de cession à Sabadell, qui fait une entrée fracassante sur le marché de la banque de détail au Royaume-Uni. LBG a souligné que, sur le plan comptable, TSB était désormais sortie du bilan de son ex-maison mère et que les résultats de cette banque de détail n'influeraient désormais plus sur ceux de LBG. Le groupe a souligné n'avoir passé par ailleurs aucune nouvelle provision dans ses comptes en lien avec l'affaire des ventes abusives d'assurances-crédit PPI au Royaume-Uni, qui lui a coûté la somme faramineuse de plus de 11 milliards de livres (15 milliards d'euros) ces dernières années. Sur cette somme, LBG a précisé que 1,7 milliard de livres restaient provisionnées pour indemniser les clients lésés (le reste ayant été déjà versé). Ce reliquat devrait en principe suffire pour solder l'affaire mais la banque a évoqué néanmoins "des incertitudes" quant au nombre final de plaintes qui la viseront sur ce sujet. Le groupe s'est félicité d'avoir élevé de 21% son profit ajusté, un indicateur scruté par le marché, à 2,18 milliards de livres (3 milliards d'euros). Il a notamment enregistré une progression de 7% de son produit net des intérêt (la différence entre les intérêts perçus et payés par la banque dans ses transactions avec ses clients et les autres banques). LBG a aussi divisé par plus de deux ses dépréciations, en raison "d'une meilleure gestion des risques, d'une réduction de la taille du portefeuille de crédit structuré en voie de liquidation, d'une amélioration de la conjoncture économique et d'un environnement de bas taux d'intérêts", a-t-il énuméré. Estimant poursuivre avec succès son redressement, LBG a confirmé voire relevé ses prévisions pour l'année en cours. La banque espère notamment terminer l'année avec une marge d'intérêt nette supérieure à 2,55%. Richard Hunter, chef du marché actions chez Hargreaves Lansdown Stockbrokers, a jugé que l'activité de Lloyds semblait "de plus en plus saine". "La solidité du bilan et la progression des revenus sont de bon augure", a-t-il ajouté. LBG a recommencé à verser un dividende à ses actionnaires l'an passé pour la première fois depuis la crise financière internationale et prévoit de le faire de nouveau cette année.