Le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest dans laquelle 15 personnes et sept entreprises étrangères sont impliquées dans ce dossier de corruption ''à grande échelle'', a connu ses dernières plaidoiries dimanche dernier devant le tribunal criminel d'Alger. Le président du tribunal Tayeb Hellali, a annoncé que le verdict du procès sera rendu jeudi prochain. Les dernières plaidoires se sont déroulées, dimanche dernier, avec l'intervention au prétoire des défenseurs de Mohamed Khelladi, Allab El Kheir et le groupe chinois Citic CRCC. La plaidoirie de Bergheul, défenseur de Allab El Kheir, contre qui le procureur de la République avait requis une peine de huit ans de prison et une amende d'un million de dinars, est la dernière intervention des défenseurs des prévenus. Les délibérations du jury sont prévues immédiatement après la fin des plaidoiries. Dans la matinée, les avocats de quatre prévenus, dont le principal accusé Chani Medjdoub, Khelladi Mohamed, ont poursuivi leurs plaidoiries. Le défenseur de l'entreprise chinoise Citic-Crcc, qui a été au coeur de cette affaire de corruption, est également monté au prétoire pour demander la nullité des accusations portées contre l'entreprise chinoise. Me Mahmoud Abbassi, avocat de Mohamed Khelladi a rappelé que c'était son mandant qui avait fait éclater l'affaire de corruption concernant le projet de l'autoroute Est-Ouest et en avait informé les autorités. "Je demande, au nom de mon mandant, une audience auprès du président de la République pour solliciter son excellence afin qu'une enquête soit ouverte concernant les personnes dénoncées par Khelladi et qui n'ont pas été poursuivies par la Justice", a-t-il ajouté. "Une enquête complémentaire s'impose afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire", a martelé Me Abbassi soulignant que certaines parties voulaient "faire taire Khelladi à jamais en le jetant en prison". "Aucune preuve n'a été trouvée concernant l'accusation de dilapidation de deniers publics portée contre Khelladi", a encore ajouté Me Abbassi précisant que "le fils handicapé de Khelladi a bénéficié d'une prise en charge médicale en Chine au même titre que beaucoup d'enfants algériens, une action que les Chinois voulaient purement humanitaire". Le défenseur de l'entreprise chinoise Citic-Crcc, qui a été au coeur de cette affaire de corruption, est également monté à la barre pour demander la nullité des accusations portées contre l'entreprise chinoise. L'avocat a rappelé que l'entreprise chinoise disposait d'un contrat signé avec l'Agence nationale des autoroutes (ANA) et sa direction des nouveaux programmes, laquelle lui avait imposé des obligations en vertu de l'accord. "La partie algérienne avait astreint le groupe chinois à des tâches supplémentaires consistant en la location de voitures et de logements ainsi que la mise à la disposition des cadres algériens de téléphones mobiles. Il ne s'agit pas de corruption, du moment que cela avait été fait à la demande de la partie algérienne, représentée par le Directeur des nouveaux programmes, Khelladi Mohamed". De son côté, Me Berghel avocat de Allab El Kheir, a affirmé que son mandant n'était nullement concerné par l'affaire de l'autoroute est-ouest et n'avait pas été auditionné par la Police, ni par le juge d'instruction. Allab El Kheir se trouvait à l'étranger au moment des faits, a précisé son avocat plaidant pour l'innocence de son mandant. Des peines de prison d'une année à 20 ans avaient été requises, vendredi dernier, par le procureur général contre les accusés. Reporté à deux reprises, le procès de cette affaire, mené tambour battant durant huit jours, a permis autant au ministère public qu'à la défense des 22 accusés (personnes physiques et morales) de faire valoir leurs arguments. Ainsi donc le tribunal criminel répondra, jeudi prochain, à 360 questions relatives aux chefs d'inculpation retenues contre les accusés, dont "association de malfaiteurs, trafic d'influence, corruption et blanchiment d'argent". Au terme d'un procès de huit jours, les accusés ont tenu à saluer les conditions ayant entouré le procès et le bon traitement qui leur a été réservé par le président du tribunal en leur donnant la parole et l'occasion de se défendre. 25 avocats se sont succédé à la barre pour défendre leurs mandants.