La Grèce est prête à rembourser le 9 avril une tranche d'un prêt du FMI d'un montant de 450 millions d'euros, a déclaré le secrétaire d'Etat aux Finances. Ce remboursement avait fait l'objet de déclarations contradictoires ces derniers jours. "Nous nous efforçons d'honorer nos obligations dans les délais", a dit Dimitris Mardas à la chaîne de télévision Skai TV. "Nous sommes prêts à payer le 9 avril". soit vendredi prochain. Athènes espère parvenir la semaine prochaine à un accord avec ses créanciers internationaux, qui maintiennent le gel de leur aide financière faute d'engagements clairs et détaillés du gouvernement grec en matière de réformes structurelles. Le ministre de l'Intérieur avait pourtant suggéré que la Grèce accorderait la priorité aux salaires et aux retraites avant de rembourser les 450 millions d'euros. Le gouvernement grec avait ensuite déclaré que le ministre avait été mal compris. En outre, selon plusieurs responsables de la zone euro, la Grèce avait annoncé à ses créanciers qu'elle serait à court de liquidités le 9 avril, une information démentie ensuite par Athènes. Le gouvernement grec a adressé mercredi à la Commission européenne, à la Banque centrale européenne (BCE) et au FMI une liste plus détaillée de projets de réformes. Cependant, pour les créanciers, cette liste n'est pas définitive et elle est encore loin d'être satisfaisante.
Capable de pays ses dus La Grèce devrait être en mesure de faire face à toutes ses obligations financières la semaine prochaine, qu'il s'agisse d'une échéance de paiement au FMI ou des salaires et retraites des fonctionnaires. "Tout ce qui doit être payé la semaine prochaine, le FMI, les salaires, les retraites, le sera", a déclaré une source gouvernementale, alors que la situation financière de la Grèce fait l'objet d'une incroyable cacophonie ces derniers jours. Cette source ne s'est pas prononcée spécifiquement cependant sur le paiement de quelque 250 millions d'intérêts sur obligations restant à payer plus tard dans le mois, et sur le renouvellement de 2,4 milliards d'euros de bons du Trésor arrivant à échéance les 13 et 17 avril, mais une autre source, très au courant de ces questions, a indiqué n'avoir pas d'inquiétude sur le bon déroulement de ces autres échéances. Les doutes ont été alimentés en particulier par la lettre envoyée à la mi-mars à la chancelière allemande Angela Merkel par le Premier ministre grec Alexis Tsipras, prévenant que faute de versement d'aide rapide par l'UE à la Grèce dans les semaines suivantes, il serait "impossible" de continuer à assurer le service de la dette, et que le gouvernement préfèrerait honorer en premier lieu ses engagements vis-à-vis des fonctionnaires. Si la Grèce manquait une échéance de remboursement, cela l'entraînerait dans un défaut aux conséquences difficilement calculables. Depuis jeudi soir, plusieurs officiels ont assuré que l'échéance du 9 avril serait bien honorée, le gouvernement confirmant donc vendredi soir que les fonctionnaires ne seraient pas oubliés pour autant. Deux réunions de travail entre experts de la zone euro sont prévues pour la semaine prochaine. Le gouvernement grec affichait un grand optimisme sur l'issue heureuse des négociations vendredi soir. Une autre source gouvernementale a remarqué "un changement de ton" positif de la part des sources européennes citées dans la presse vis-à-vis de la Grèce. Celle-ci doit faire approuver d'ici fin avril une liste de réformes à ses partenaires pour espérer obtenir le versement de 7,2 milliards d'euros d'aide européenne restant en suspens depuis l'automne dernier. La situation financière du pays paraît précaire en attendant, avec une fuite des capitaux depuis le début de la séquence électorale qui a porté Syriza au pouvoir fin janvier, et de moindres rentrées d'impôts.