Les djihadistes du groupe Etat islamique (Daech) ont avancé hier dans la périphérie nord de Palmyre après avoir pris un bâtiment des renseignements de la ville syrienne antique, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les djihadistes sont de nouveau dans une partie du nord de Tadmor (nom arabe de Palmyre) après s'être emparés du bâtiment de la sécurité de l'Etat (renseignements généraux en Syrie), a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Ils ont également pris un barrage dans ce même secteur, a-t-il indiqué. La prise du bâtiment des renseignements intervient après de violents affrontements depuis la nuit à la périphérie des quartiers nord de la ville, selon l'OSDH. Soldats et djihadistes échangent des tirs au mortier et des tirs d'artillerie. Samedi, l'EI était parvenu à prendre la majeure partie du nord de la ville avant d'être repoussé moins de 24 heures plus tard. Mohammad, un militant originaire de Palmyre, a affirmé via internet qu'un grand nombre d'habitants du nord de la ville s'est déplacé vers d'autres quartiers. Certains dorment dans la rue. Il a évoqué des pénuries d'eau et d'électricité dans la ville à cause des bombardements. Des combats se déroulent également autour de la prison de Palmyre, à la périphérie est de la ville. Cet établissement pénitentiaire est tristement célèbre pour le massacre de centaines de détenus par le régime dans les années 80. L'EI a lancé l'assaut le 13 mai sur Palmyre, qui revêt une importance stratégique pour le groupe extrémiste sunnite puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province irakienne d'Al-Anbar qu'il contrôle déjà en grande partie. Les djihadistes se trouvent tout autour de la ville et sont à seulement un kilomètre des ruines antiques, situées au sud-ouest de Palmyre. Le site archéologique, célèbre pour ses colonnades torsadées romaines et ses tours funéraires, est inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité. L'OSDH a aussi fait état de la mort de 22 civils dans des bombardements aériens du régime sur Darkouche, dans la province d'Idleb (nord-ouest), au lendemain de la perte par l'armée de sa dernière base dans cette région désormais quasi totalement aux mains des rebelles. Dans cette province frontalière de la Turquie, l'armée ne dispose plus que de quelques positions militaires, notamment dans la ville d'Ariha et l'aéroport militaire d'Abou Douhour. Dans la capitale Damas (sud), des tirs au mortier des rebelles ont tué hier une institutrice et blessé une vingtaine d'élèves dans une école du quartier huppé de Maliki, d'après l'OSDH et des médias officiels syriens.
Un assaut de l'EI à l'est de Ramadi en Irak déjoué Les forces de sécurité irakiennes ont repoussé une offensive des combattants de l'Etat islamique. L'attaque s'est déroulée à l'est de la ville de Ramadi dans la nuit de mardi à mercredi. Les djihadistes ont lancé une offensive à peu près à mi-chemin entre Ramadi et la base militaire d'Habbaniya, annoncent la police et les miliciens sunnites pro-gouvernementaux présents dans la région. "Daech nous a attaqués vers minuit après une vague de tirs de mortier sur nos positions", a déclaré Amir al Fahdaoui, chef d'un groupe tribal sunnite favorable au gouvernement. "Ils ont tenté une attaque surprise en arrivant cette fois par une autre direction mais nous étions vigilants et après environ quatre heures de combat, nous avons déjoué leur offensive", a-t-il ajouté. Les djihadistes, qui se sont emparés de Ramadi au cours du week-end, tentent de consolider leurs positions dans la province désertique d'Anbar où le gouvernement ne contrôle plus que des zones résiduelles de territoire. La base militaire d'Habbaniya se trouve à mi-chemin entre Ramadi et Falloudja dont l'Etat islamique a pris possession il y a plus d'un an. Falloudja se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Baghdad.
Obama veut former davantage les tribus locales pour reprendre Ramadi Barack Obama, qui a réuni mardi son Conseil de sécurité nationale (NSC) pour faire le point sur la situation en Irak, examine la possibilité d'accélérer la formation et l'équipement des tribus locales dans l'espoir de reprendre Ramadi, tombée aux mains des djihadistes. Nous étudions comment soutenir le mieux possible les forces au sol à Anbar, en particulier en accélérant la formation et l'équipement des tribus locales et en soutenant l'opération menée par l'Irak pour reprendre Ramadi, a expliqué Alistair Baskey, porte-parole du NSC. La perte de Ramadi, située à une centaine de kilomètres seulement de Baghdad, représente le plus sérieux revers pour le gouvernement irakien depuis l'offensive ayant permis au groupe Etat islamique (EI) de conquérir de vastes territoires en juin 2014. La Maison- Blanche a décrit la perte de la ville comme un revers, mais a nié que la guerre contre l'EI soit en train d'être perdue. Mardi, Barack Obama a tenu une réunion avec le secrétaire d'Etat John Kerry, le secrétaire à la Défense Ashton Carter, ainsi qu'avec la conseillère à la Sécurité nationale Susan Rice, le directeur de la CIA John Brennan et d'autres hauts responsables afin de faire le point sur la stratégie américaine dans le conflit contre le groupe EI. Il n'y a pas de changement formel de stratégie, a repris Alistair Baskey, précisant qu'il s'agissait plutôt d'ajuster le calendrier, plutôt que de remettre en question l'assistance aux tribus sunnites. Barack Obama s'est toujours refusé à envoyer sur le terrain des soldats en mission de combat, préférant apporter un soutien à l'armée irakienne et frapper l'organisation EI par le biais de raids aériens. Le Pentagone a toujours minimisé l'importance militaire de Ramadi, le chef-lieu de la province sunnite d'Al-Anbar, qui était disputé depuis 18 mois par les djihadistes et les forces gouvernementales irakiennes. Les responsables du Pentagone avaient estimé lundi que la ville serait probablement reprise aux djihadistes dans les semaines à venir.