Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a réitéré, hier, le soutien de l'Algérie au Mali, appelant à l'application "scrupuleuse et intégrale" des dispositions de l'accord d'Alger sur la paix dans la région de Kidal. "Je tiens encore une fois à vous rassurer du soutien total de l'Algérie, de sa solidarité et de son amitié indéfectible", a indiqué le chef de l'Etat, lors d'un toast prononcé à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur du président malien, M. Amadou Toumani Touré, appelant les Maliens à persévérer dans l'effort solidaire ainsi consenti, en veillant à une application "scrupuleuse et intégrale" des dispositions de cet accord. Arguant du fait que l'Algérie avait subi "les affres du terrorisme", le président Bouteflika a affirmé qu'elle réalise, "et sans doute plus que quiconque, le danger et les menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité et la stabilité dans le nord du Mali". Le chef de l'Etat a estimé, dans le même ordre d'idées, que l'Algérie ressent "comme une marque de confiance renouvelée" le recours du Mali à l'Algérie pour "l'aider dans ses efforts pour renouer le dialogue, lever des malentendus et œuvrer à consolider l'unité et la sécurité du Mali". En effet, la visite du chef de l'État malien intervient un mois après la tenue, à Bamako, de la dixième session de la Grande commission mixte de coopération qui a passé en revue la coopération économique, culturelle, scientifique, technique et sécuritaire entre les deux pays. L'on ne se lassera jamais de le dire : le Mali et l'Algérie, liés par l'histoire, la géographie et la culture, entretiennent d'excellentes relations de coopération politique et économique, depuis leur accession à l'indépendance. De nombreux accords et traités existent entre les deux parties depuis des décennies. Plus récemment, grâce à la facilitation algérienne, le gouvernement et l'Alliance du 23 mai pour la démocratie et le changement ont signé "l'Accord d'Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et le développement dans la région de Kidal". C'était le 4 juillet 2006 dans la capitale algérienne.Cet accord a permis un dénouement pacifique de la crise. Depuis, le partenaire algérien s'investit pour consolider la paix et la sécurité dans le nord du pays et offrir les conditions d'un développement durable au bénéfice de toutes les populations, dans le respect de l'intégrité territoriale et des institutions de la République. Alger s'est officiellement dit prête à accompagner toutes les initiatives de paix et de développement dans le Nord. Par ailleurs, l'Algérie et le Mali ont signé, hier, le procès-verbal de la 10e session du comité frontalier bilatéral qui s'est tenue les 19 et 20 novembre à Alger. Ce comité bilatéral frontalier algéro-malien, institué en 1995, s'est réuni, mardi dernier, pour renforcer la coopération entre les régions frontalières des deux pays. Ce comité, qui se réunit pour la 10e fois, a pour mission de renforcer la coopération entre les régions algériennes de Tamanrasset, Adrar et Illizi, et maliennes de Kidal, Gao et Tombouctou. Il est chargé de promouvoir des projets de développement socioéconomiques pour les régions frontalières, d'organiser et de faciliter la circulation des personnes et des biens et de sécuriser la zone frontalière. En septembre, l'Algérie et le Mali avaient mobilisé 1,15 milliard de FCFA (1,75 million d'euros) pour un fonds spécial dans le cadre d'un accord de paix signé en 2006 à Alger et prévoyant le développement des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, selon le comité de suivi de cet accord entre le gouvernement malien et l'ex-rébellion touareg. Pour la "mise de départ", le Mali avait débloqué 650 millions de FCFA, et l'Algérie 500 millions de FCFA, d'après ce comité composé de représentants du gouvernement malien, de l'ex-rébellion touareg et de l'Algérie. L'accord d'Alger prévoit le renoncement à la lutte armée par les Touareg et l'accélération par les autorités maliennes du développement des trois régions du nord du Mali qui abritent la majorité de la communauté touareg malienne.