La consolidation de la paix dans la région de Kidal au Mali passe par l'application « scrupuleuse et intégrale » de l'accord signé à Alger entre le gouvernement malien et les rebelles touareg. C'est ce qu'a affirmé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans son toast prononcé hier à l'occasion d'un déjeuner offert en l'honneur du président malien, Amadou Toumani Touri. « La signature à Alger, le 4 juillet 2006, de l'accord pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal constitue, d'abord et avant tout, une victoire du peuple malien… », estime le chef de l'Etat. Saluant « la confiance placée par le Mali en l'Algérie » à travers le recours à sa médiation pour relancer le dialogue avec la rébellion malienne, Abdelaziz Bouteflika insiste sur le respect de l'accord d'Alger comme unique voie susceptible de consolider l'unité et la sécurité de ce pays. En répondant à cet appel, l'Algérie a conscience qu'elle s'acquitte d'un devoir de solidarité envers un peuple voisin qu'elle porte haut dans son estime et dans son amitié », déclare-t-il. L'orateur confirme le soutien de l'Algérie à l'initiative du président malien, appelant à « un sommet des pays du voisinage pour l'examen des enjeux de l'heure et de tous les aspects d'une action commune au service de la paix et la stabilité de la région ». Sur le plan bilatéral, le président de la République souligne l'importance de la poursuite des efforts, de part et d'autre, en vue de faire aboutir « le partenariat stratégique voulu ». Il rappelle ainsi les axes de coopération bilatérale tracés, en l'occurrence, la densification des échanges économiques et la sécurité des frontières communes. « Il me paraît essentiel d'insister sur l'importance que nous devons accorder à la tenue régulière des réunions des mécanismes bilatéraux en charge des questions liées au développement de la zone frontalière commune, à la paix et à la sécurité, en l'occurrence, le comité bilatéral frontalier et la commission mixte de sécurité », indique-t-il en insistant sur la nécessité de la mise en œuvre des recommandations de ces mécanismes. Le déplacement des groupes terroristes qui activent dans cette zone frontalière constitue, en plus de l'immigration clandestine et la contrebande, l'un des problèmes majeurs contre lequel, explique-t-il, il faut conjuguer les efforts des deux pays. « La qualité de nos efforts ne laisse aucun doute sur une telle conjonction de nos efforts pour surmonter ensemble des difficultés qui concernent également nos deux pays », ajoute-t-il. Mettant en avant les avancées réalisées par le continent noir dans différents domaines, le chef de l'Etat déplore la persistance de certains conflits régionaux et des problèmes de décolonisation, tel le cas du Sahara occidental. Par ailleurs, l'Algérie et le Mali ont procédé, à l'issue de la visite du président malien, à la signature du procès-verbal de la 10e session du comité bilatéral frontalier qui s'est réuni les 19 et 20 novembre derniers à Alger.