Algériens et Maliens ont procédé hier à la signature du procès-verbal de la 10e session du comité frontalier bilatéral. Alger et Bamako tentent, une fois de plus, de désamorcer la «bombe» des frontières. Le renforcement de la sécurité des frontières sud a été largement débattu par les responsables des deux pays. En visite de deux jours depuis samedi en Algérie, le président malien, Amadou Toumani Touré, a rencontré plusieurs hauts responsables du pays, à leur tête le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour appeler à une «application scrupuleuse et intégrale» des dispositions de l'Accord d'Alger, indiquant: «Je tiens encore une fois à vous assurer du soutien total de l'Algérie, de sa solidarité et de son amitié indéfectible», lors d'un toast prononcé à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur du président malien, Amadou Toumani Touré, appelant les Maliens à persévérer dans «l'effort solidaire» ainsi consenti, en veillant à une application «scrupuleuse et intégrale» des dispositions de cet accord. Par ailleurs, les différentes rencontres entre Algériens et Maliens ont été conclues par la signature, hier à Alger, du procès-verbal de la 10e session du comité frontalier bilatéral. Ladite session s'est tenue les 19 et 20 novembre en Algérie. Le document a été paraphé par le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et par le ministre malien de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné. Les deux présidents ont assisté à la cérémonie de signature. Le comité est chargé, entre autres, de promouvoir des projets de développement socioéconomiques pour les régions frontalières, d'organiser et de faciliter la circulation des biens et des personnes et de sécuriser la zone frontalière, exposée depuis quelque temps à l'insécurité. L'Algérie et le Mali se sont engagés à assurer la stabilité de la région. Cela dans le cadre de la politique de bon voisinage. Car, la question de la sécurité des frontières algéro-maliennes constitue une préoccupation majeure des deux pays. Cette rencontre intervient dans une conjoncture un peu spéciale. Ces derniers temps, plusieurs attaques et actes de violence ont été signalés au niveau des frontières entre les deux pays. Aux yeux de beaucoup de spécialistes en matière de sécurité, la coopération pour la sécurisation transfrontalière devient une exigence pour Alger et Bamako. Les frontières sud de l'Algérie représentent un enjeu de taille. Cela aussi bien pour la mafia des cigarettes que pour les trafiquants d'armes ainsi que les groupes armés. Le mouvement de rébellion touarègue au Mali et au Niger, la situation au Darfour, l'activisme des groupes armés dans le Sahara, constituent un véritable champ «explosif» qui nécessite une grande vigilance des pays de la région. La situation sécuritaire dans le nord du Mali reste ainsi préoccupante. Les rebelles touareg continuent leurs attaques contre les garnisons de l'armée malienne. Les hommes de Ibrahim Ag Bahanga revendiquent une intégration dans les activités du pays, comme stipulé par l'Accord d'Alger, avec la promotion et l'accélération du développement des trois régions du nord du Mali abritant l'essentiel de la communauté touarègue, Kidal, Gao et Tombouctou. La nécessité d'accorder les violons est bien comprise de la part des deux pays. Les deux présidents ont exprimé leur «détermination de faire du renforcement de la coopération et de la concertation bilatérales, un axe stratégique des relations entre le Mali et l'Algérie». Ainsi, une coopération entre les deux pays est inévitable face, notamment, au terrorisme international qui menace leur sécurité et leur stabilité.