Pour sa première sortie médiatique, la nouvelle ministre de la Poste, des Télécommunications de l'information et de la communication, Houda-Imane Faraoun, s'est dit tout d'abord faire dans la maturation des projets et des idées en ce qui concerne les TIC. " Le secteur des TIC demande des investissements massifs. Il faudra les faire parce que ce sera l'ouverture vers l'économie moderne et aura un impact sur tous les secteurs, mais il ne faudrait pas travailler dans la précipitation. Il est vrai que nous avons pris du retard dans le domaine, mais c'est dû à des facteurs historiques". Mme Houda-Imane qui s'est exprimée jeudi à TSA, a souligné qu'il y a concrètement, deux chantiers. " Il faut remédier aux problèmes que vivent les entreprises nationales du secteur. En même temps, il faut investir dans les technologies du futur. Il ne faut pas que l'un des volets l'emporte sur l'autre. Les deux sont étroitement liés. Une vision très moderne fait que le bien-être du citoyen passerait par les technologies, mais il y a quand même des choses beaucoup plus simples, notamment le service postal, le service de la liquidité au niveau des postes, l'ADSL avant d'aller à la 4G. Tout ça forme des services qui commencent à être dépassés mais sur lesquels il y aura un travail à faire. On ne peut pas se projeter dans le futur si le présent n'est pas géré ". Peut-on réellement envisager le déploiement de la 4G LTE alors que la 3G ne couvre pas entièrement le territoire national ? La ministre répond en disant : " C'est pour cela qu'il faut les deux volets en parallèle, il ne faudrait pas que l'on se concentre sur une petite région où toute la technologie serait déployée tout en laissant quelques régions privées de l'ADSL. Par contre, il ne faudrait pas non plus prendre encore du retard par rapport au secteur de la technologie qui avance continuellement. Ce que je peux vous assurer c'est que Algérie Télécom, Mobilis et l'Etat investissent. Les investissements de l'Etat vont vers les objectifs stratégiques de désenclavement des zones de l'intérieur du pays. On laisse à Algérie Télécom le volet commercial et le volet de la primauté de la technologie ". Pour la nouvelle ministre, la priorité de son programme est la modernisation des services de la poste avec comme objectif un meilleur confort du citoyen. Afin qu'elle devienne une entreprise bénéficiaire qui pourrait, au lieu d'être plus juste une entreprise de service public, développer des filiales et créer de la valeur ajoutée. Ensuite, il y a une priorité stratégique qui est le désenclavement des zones les plus éloignées, il y a la certification électronique et puis le numéro d'identification nationale, explique-t-elle. Evoquant l'évaluation du secteur, Mme Houda-Imane est confiante en les acquis : " Je n'ai jamais été adepte de la rupture, il ne faut jamais perdre l'acquis. Il faut toujours capitaliser, que ce soit au niveau de l'expérience ou de l'investissement. Il faudrait se projeter dans le futur, moderniser et relancer ce qui a été abandonné et dynamiser les projets qui tardent à se réaliser. Tout ce qui a été fait va être valorisé et utilisé pour aller de l'avant rapidement ". L'Etat actionnaire de deux principaux opérateurs de téléphonie mobile (Djezzy et Mobilis) ! Ce n'est pas pour la ministre un problème de concurrence. Elle explique que l'Etat est prioritaire de l'un et actionnaire majoritaire de l'autre. " Il y a une Autorité de régulation qui se charge des questions de concurrence et une réglementation qui est en place. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de problèmes. Les deux opérateurs sont déjà en train de travailler sur la définition du meilleur scenario, de la meilleure configuration possible entre toutes les entreprises où l'Etat est actionnaire ". Au sujet des coupures récurrentes qui touchent l'Internet, la ministre explique que les raisons différent d'une région à une autre. Mais la plus importante est que l'infrastructure est un peu archaïque. La plus grande partie c'est par la fibre optique. Il peut y avoir des perturbations étant donné que l'Algérie est un chantier permanent, ce qui un point positif. Il y a beaucoup de constructions, de travaux. Donc, l'infrastructure est souvent perturbée. L'intervention rapide d'Algérie Télécom est parfois handicapée par la ressource humaine et par les modalités de plainte des citoyens qui ne passent pas par des canaux officiels. Parfois Algérie Télécom n'est pas informée de la plainte donc l'intervention arrive en retard. Il y une solution que nous mettons en place et qui est de créer de la sous-traitance en matière de maintenance. Algérie Télécom a également un plan d'investissement qui est déjà lancé en matière de fibre optique pour le remplacement de toute l'ancienne infrastructure et de renforcement de cette existence. Par ailleurs, la ministre répondant à une question relative aux facilités de financement pour les entreprises qui opèrent dans le secteur comme les start-up, explique que c'est une autre voie à développer avec l'agence nationale des parcs technologiques. " On souhaiterait un partenariat avec le secteur de la recherche scientifique et les ministères correspondants afin de faciliter la tâche aux personnes qui viennent avec des idées et pouvoir les accompagner. Car, de par mon expérience, la difficulté que j'avais constatée en relation avec les jeunes, c'est le manque d'accompagnement. Ils ont les meilleures idées et les meilleures intentions mais, même avec un fond de départ, s'ils ne sont pas accompagnés, ils sont perdus. Je vous assure qu'il y a des réflexions qui sont lancées, mais je préférerai garder les conclusions jusqu'à ce que ce soit maturée ".