Les membres présents à 3e réunion du dialogue inter-libyen à Alger ont souligné, avant-hier dans déclaration finale la bonne volonté des participants à conclure un accord définitif en toute urgence en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale pour une sortie de crise en Libye. Le ministre des Affaires maghrébines, et africaine et de la Coopération internationale Abdelkader Messahel, a dans cette optique, salué la "forte volonté" des chefs de partis politiques et des activistes libyens ayant participé à la troisième réunion inter-libyen tenue à Alger, pour former un gouvernement libyen d'union nationale en vue de résoudre rapidement la crise dans leur pays. M. Messahel a également salué la "conscience éveillée des participants qui placent l'intérêt de la Libye au dessus de toute autre considération", estimant que "leur disposition à faire des concessions pour un retour immédiat de la paix et de la stabilité en Libye, les honore". "Ce jour entrera dans l'histoire de la Libye nouvelle et de celle de toute la région", a-t-il dit, relevant que ce troisième round a été marqué par "un dialogue sérieux entre les participants dans une conjoncture décisive pour l'avenir de la Libye". Concernant les travaux de ce troisième round, le ministre a relevé "la démocratie et les échanges francs entre les participants qui ont saisi cette opportunité pour appeler toutes les forces vives et les énergies libyennes pour trouver une solution politique, loin de toute ingérence étrangère, à la crise en Libye". M. Messahel a, dans ce contexte, fait savoir que les participants ont mis en garde contre les groupes terroristes qui gagnent du terrain en Libye et la recrudescence de l'immigration clandestine, encouragée par la situation économique et sécuritaire difficile que vit le pays.
Déclaration d'Alger, légitimité et clarté Pour sa part, l'envoyé spécial de l'Onu pour la Libye, Bernardino Léon, a salué le rôle "constructif et neutre" de l'Algérie dans le rétablissement de la paix en Libye, soulignant que la déclaration sanctionnant le 3e round du dialogue inter-libyen est un "grand appel" pour conclure un accord définitif. Pour M. Léon, la déclaration d'Alger "est un grand appel" du fait de "la clarté et la légitimité qu'elle revêt", puisque, dit-il, "tous les acteurs politiques libyens ayant pris part à ce 3e round, représentent 95% de la société libyenne", affirmant qu'ils appartiennent pour leur majorité à des partis politiques ayant marqué la scène politique libyenne durant les trois dernières années". "Notre enjeu au niveau de l'Onu est de chercher la clarté que manque la mouture précédente de l'avant projet d'accord qui a fait l'objet, rappelle-t-il, de rejet par le Congrès national général à Tripoli en raison des ambiguïtés qu'elle présentait, celles liées notamment aux compétences des différentes institutions". "Il est temps de conclure un accord équilibré, juste et raisonnable", a ajouté le représentant onusien, estimant que l'"aboutissement à un accord final dépend de trois principes essentiels, à savoir l'équilibre entre les institutions, le consensus et l'inclusion".
La lutte contre le terrorisme exige un accord en urgence Des leaders et des chefs de partis politiques et activistes libyens ont souligné, pour leur part, l'urgence de parvenir à un accord en vue de former un gouvernement d'union nationale à même de faire face à la menace terroriste de plus en plus inquiétante. C'est dans ce sens que le conseiller du chef du Parlement de Tobrouk, Abdellah Athamna, a estimé que "les concessions des différentes parties libyennes devraient être à la hauteur de la menace terroriste grandissante". Abondant dans le même ordre d'idée, l'ancien ministre de la Planification du gouvernement de transition, Aissa Twidjer, a indiqué que "la lutte contre les groupes terroristes, qui occupe de vastes territoires dans le centre du pays, a été l'un des principaux points abordés lors de cette réunion", ajoutant que "les outputs de la réunion étaient un soutien fort afin de faire face à la situation sécuritaire chaotique". Les travaux de cette 3e réunion du dialogue inter-libyen ont été clôturés à Alger, sous l'égide de l'ONU en présence du ministre.
Nécessité de faire des concessions pour parvenir à une solution politique Cette réunion a enregistré un "consensus" autour de la nécessité de faire des "concessions" pour parvenir à une solution politique à la crise multidimensionnelle en Libye, a affirmé jeudi à Alger une activiste politique libyenne, Turkiya Abdelhafid Al-Waer. "Nous avons constaté un consensus autour de l'idée que toutes les parties en conflit doivent faire des concessions pour parvenir rapidement à une solution politique à la crise en Libye", a précisé Mme Al-Waer dans une déclaration à l'APS au terme des travaux du troisième round du dialogue inter-libyen, ouvert mercredi à Alger. L'ensemble des participants à la réunion ont relevé l'urgence de la mise en place d'un gouvernement libyen d'union nationale à même de rétablir l'ordre et la paix dans le pays et lutter contre le terrorisme, a-t-elle fait savoir. Les participants, a-t-elle dit, ont salué la libération des prisonniers détenus par certaines milices libyennes et déploré les attaques perpétrées par l'organisation terroriste "Daech" dans certaines régions de la Libye, faisant des morts et des blessés parmi les populations. Mme Al-Waer a, à cette occasion, appelé l'ensemble des parties libyennes en conflit à la "sagesse" à l'approche du mois sacré de Ramadhan, et à contribuer au retour de la paix et de la sécurité dans le pays. Concernant le projet d'accord proposé par les Nations Unies aux participants lors de la seconde réunion du dialogue inter-libyen en avril à Alger, elle a expliqué que des recommandations et des réflexions ont été faites dans le but de parvenir à un accord final à la hauteur des aspirations de toutes les parties. Mme Al-Waer a fait part de ses "craintes" quant à l'organisation à venir du dispositif sécuritaire nécessaire au cessez-le-feu et au rétablissement de l'ordre en Libye, affirmant que c'est la future armée libyenne qui doit assumer cette mission, loin de toute ingérence étrangère. "Les Libyens ne supporteront pas de voir des étrangers assurer leur sécurité. C'est pour cette raison que c'est l'armée libyenne, qui sera organisée par le gouvernement d'union nationale, qui doit assumer cette mission", a-t-elle proposé. Cette activiste, membre de l'ancien Conseil consultatif de Tadjourah s'est, par ailleurs, félicitée de la "forte" participation libyenne à la réunion d'Alger qui a regroupé différents chefs de partis politiques, des activistes et des représentants de la société civile libyenne. Elle a salué le rôle et le soutien de l'Algérie et des Nations unies pour arriver à une solution politique à la crise dans son pays.