Les investisseurs de la Bourse de Tokyo se concentreront cette semaine sur la publication d'une série d'indicateurs américains et sur les négociations autour de la dette grecque, alors que le compte à rebours rapproche la Grèce d'un défaut de paiement si aucun accord n'est trouvé. Dès lundi, seront annoncées les mises en chantier américaines ainsi que les commandes de biens durables, deux indicateurs que les marchés guetteront avec fébrilité puisqu'ils permettront de confirmer si la reprise de la croissance de la plus grande économie du monde se poursuit. Après une réunion de son Comité de politique monétaire de deux jours, la Réserve fédérale a cette semaine fait preuve d'une très grande prudence, laissant ses taux d'intérêt inchangés et soulignant que le resserrement de sa politique monétaire débuterait quand de "nouveaux progrès" apparaîtraient sur le marché du travail et quand elle serait "raisonnablement confiante" sur la remontée de l'inflation annuelle vers son objectif de 2%. La présidente de la Fed, Janet Yellen, a indiqué qu'un première hausse des taux d'intérêt, la première depuis neuf ans, interviendrait probablement "plus tard cette année". De l'autre côté de l'Atlantique, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a décidé de convoquer un sommet de la zone euro lundi à Bruxelles après que la réunion de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) avec les créanciers de la Grèce n'a abouti à aucun accord. Athènes doit rembourser quelque 1,5 milliards d'euros au FMI le 30 juin. Or, les caisses sont vides, ce qui rend impératif le versement au pays des 7,2 milliards d'euros promis par ses créanciers, UE et FMI, et en suspens depuis des mois. "Si le paiement dû au 30 juin n'est pas effectué, la Grèce sera en situation de défaut par rapport au FMI", a averti la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. "Avec cette date limite qui arrive, la chancelière allemande Angela Merkel a répété cette semaine qu'+un accord était encore possible+, mais si l'on ne constate aucun progrès la semaine prochaine, on se dirige vers une réaction négative des marchés", a indiqué Barclays dans une note. Vendredi, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a repris 0,92% soit 183,42 points pour terminer à 20 174,24 points, après avoir perdu 416 points sur quatre jours. Sur l'ensemble de la semaine, il a décroché de 1,14%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné 0,89% vendredi (+14,35 points) à 1 631,01 points. Mais sur la semaine, il a régressé de 1,24%. La Banque centrale du Japon (BoJ) a décidé vendredi de reconduire le dispositif d'assouplissement qualitatif et quantitatif visant à augmenter la base monétaire de 80 000 milliards de yens par an, via un important rachat d'actifs. Elle a justifié ce statu quo par les récentes statistiques économiques. Le programme vise à augmenter les prix et à relancer la croissance de la troisième économie mondiale. Malgré la décision de la BoJ, les économistes attendent d'elle un nouvel assouplissement de la politique monétaire, probablement plus tard cette année, afin de permettre au Japon de se rapprocher de ses objectifs d'une hausse de 2% de l'inflation, une des pierres angulaires du Premier ministre Shinzo Abe, alors que l'archipel est engagé dans une lutte de longue haleine contre la déflation. Au Japon, l'inflation est proche de zéro, un taux bien en dessous de l'objectif de la BoJ. Au moment de la fermeture à Tokyo (06H00 GMT), le dollar se situait autour de 123,15 yens, à peu près stable depuis jeudi à la clôture. En dépit de l'échec des dernières discussions entre la Grèce et ses créanciers, l'euro tournait autour de 139,70 yens, à peine plus bas qu'aux premières heures de la matinée. Sur les 225 composantes du Nikkei, 170 ont augmenté, 46 baissé et 9 stagné. Les titres phares de la cote, sanctionnés depuis le début de la semaine, se sont légèrement redressés, à l'exception du fleuron de l'électronique Sony (-0,60% à 3 657 yens) et du conglomérat Toshiba (-0,74% à 426,80 yens). Sharp, qui navigue dans des eaux très basses en raison d'incertitudes sur son avenir, a regagné 1,21% à 167 yens. Hitachi a progressé de 0,89% à 826,60 yens, et Panasonic de 0,50% à 1 708,50 yens. Toyota (+0,61% à 8 234 yens) n'a pas pâti de l'arrestation jeudi à Tokyo de la directrice américaine de sa communication au Japon. Julie Hamp, 55 ans, était interrogée vendredi pour avoir importé illégalement un analgésique dans l'Archipel. Le patron de Toyota, Akio Toyoda, a convoqué une conférence de presse à 08H00 GMT à propos de cette affaire. Ses concurrents Nissan (+1,52% à 1 235,50 yens) et Honda (+0,64% à 3 985,50 JPY) ont aussi grimpé.
Fuites dans la presse Les valeurs bancaires ont terminé dans le vert, y compris Mitsubishi UFJ Financial Group qui a gagné 0,64% à 860 yens. L'une de ses filiales, Mitsubishi UFJ Trust and Banking, est sur le point d'acquérir des activités de gestion de fonds du suisse UBS, pour se hisser au 7e rang de ce secteur, selon le Nikkei. Les deux autres méga-banques, Sumitomo Mitsui et Mizuho, ont respectivement engrangé 0,27% à 5 241 yens et 0,20% à 252,40 yens. Dans les télécommunications, Softbank, qui a réuni ses actionnaires en assemblée générale vendredi, a pris 1,71% à 7 254 yens. Le P DG de Softbank, Masayoshi Son, a promis un important développement international, le renforcement de la direction du groupe ainsi qu'une consolidation des liens avec Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne dont il contrôle plus de 30%. Le groupe de la distribution Seven & I Holdings a affiché une hausse de 2,75% à la suite d'informations du Nikkei selon lesquelles ses résultats financiers trimestriels, officiellement publiés début juillet, s'annonceraient très bons. Parmi les autres hausses notables, figurent le fabricant de robots Fanuc (+3,23% à 26 200 yens) et le producteur de semi-conducteurs Renesas (+3,45% à 930 yens).