La Bourse de Tokyo suivra de près les chiffres révisés du PIB du Japon cette semaine, après avoir terminé la semaine en baisse, mettant fin à une hausse historique de 12 jours. Au cours de la semaine qui vient de s'achever, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 0,50% à 20 460,90 points. Il avait connu une hausse de 12 jours consécutifs, la plus longue période de hausse de la place de Tokyo depuis 1998. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu pour sa part 0,41%, terminant la semaine à 1 667,06 points. "Les investisseurs ont, semble-t-il, été fatigués d'acheter après 12 jours de hausse ininterrompue", a dit Toshikazu Horiuchi, courtier de IwaiCosmo. "Mais le sentiment à l'achat n'est pas trop bas, comme le montre la baisse qui a été limitée malgré de nombreuses prises de bénéfices", a-t-il ajouté. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a cédé 0,13% vendredi, entraîné par le déclin des places étrangères et un regain du yen face à l'euro mais limitant ses pertes. Les chiffres du PIB révisé doivent être publiés lundi, alors que selon les premières estimations rendues publiques en mai, le Japon, récemment sorti de récession, a affiché entre janvier et mars une croissance de 0,6% d'un trimestre sur l'autre, après une expansion de 0,3% dans les trois derniers mois de 2014. Selon les prévisions d'économistes interrogés par le journal économique Nikkei, la croissance devrait être révisée à la hausse, à 0,7%. Les chiffres des comptes courants d'avril et un rapport du gouvernement sur l'économie doivent aussi être publiés la semaine prochaine. La prudence de la place tokyoïte a été accentuée en fin de semaine par la volatilité des marchés obligataires et l'attente de la publication vendredi des chiffres mensuels sur les créations d'emploi et le chômage aux Etats-Unis. Les investisseurs ont aussi surveillé l'évolution des négociations sur la Grèce alors que le gouvernement grec a reporté au 30 juin, soit à l'expiration du plan d'aide internationale à la Grèce, le remboursement des sommes qu'elle doit ce mois-ci au FMI, ce qui lui permet de gagner du temps pour se mettre d'accord avec ses créanciers. Mais une source gouvernementale grecque a affirmé que les positions des créanciers sont extrêmes et ne peuvent pas être acceptées par le gouvernement grec car "elles ne contribuent pas à trouver un accord mutuellement bénéfique". "Un défaut total (de la Grèce) est tout à fait possible, bien que l'Union européenne et la Banque centrale européenne (BCE) vont sans doute faire tout leur possible pour éviter le pire scénario", a indiqué à l'agence Bloomberg News Soichiro Monji, stratégiste de Daiwa SB Investments. La prudence de la place tokyoïte a été accentuée vendredi par la volatilité des marchés obligataires et l'attente de la publication des chiffres mensuels sur les créations d'emploi et le chômage aux Etats-Unis. Au moment de la fermeture à Tokyo (06h00 GMT), le dollar se situait autour de 124,48 yens à peu près stable, mais l'euro, malmené par les inquiétudes sur la Grèce, est nettement redescendu par rapport à jeudi à 139,80 yens. Sur les 225 valeurs du Nikkei, 132 ont régressé, 85 grimpé et 8 stagné. Les banques et compagnies d'assurances qui avaient progressé jeudi à la suite de la hausse des taux de rendement des obligations d'Etat japonaises, ont reperdu du terrain. Mitsubishi UFJ a perdu 1,94% à 906,4 yens, Mizuho 1,82% à 264,20 yens et Sumitomo Mitsui 1,51% à 5 591 yens. Le constructeur automobile Mazda a bien résisté (+0,29% à 2. 725,5 yens) en dépit de l'annonce d'un rappel de 1,66 million de véhicules dans le monde à cause des airbags viciés de son compatriote Takata. Les actions de ses concurrents ont été moins bien traitées: Toyota a lâché 0,67% à 8 470 yens, Nissan 0,64% à 1 322 yens et Honda 0,75% à 4 228 yens.
Ana décolle Par ailleurs, les investisseurs ne se sont guère émus du relèvement de perspective sur la note de crédit à long terme de Sony par l'agence Standard & Poor's: la valeur a chuté de 1,05% à 3 733,50 yens. Avec un recul limité à 0,58%, le titre Sharp a évité le pire après des informations de presse selon lesquelles il afficherait au terme de l'année comptable en cours (2015/16) une nouvelle perte nette de 180 milliards de yens. Le géant de l'électronique, en pleine restructuration, a démenti. La compagnie aérienne ANA a signé la deuxième plus forte hausse de la journée (+3,03% à 337 yens). Selon la presse, la société de leasing Intrepid Aviation, qui s'oppose au projet d'ANA de soutenir la compagnie locale Skymark Airlines en faillite, tente de monter un "plan B" avec un autre partenaire. L'américain Delta Air Lines est évoqué. Intrepid Aviation est le principal créancier de Skymark et, à ce titre, a son mot à dire sur les décisions concernant sa remise sur pied sous contrôle judiciaire. La société de services en ligne Rakuten a poursuivi sa descente (-2,84% à 1 896 yens) au lendemain de l'annonce d'une augmentation de capital de 188 milliards de yens pour rembourser des dettes et soutenir ses investissements futurs. Parmi les immobilières, le titre du promoteur Mitsui Fudosan a reculé (-0,63% à 3 531,5 yens) après avoir annoncé qu'il allait acheter à la BBC un terrain dans l'ouest de Londres pour y bâtir un complexe résidentiel et commercial, un projet de 3 milliards de yens. L'annonce n'a été faite qu'après la fermeture du marché mais la presse s'en était fait l'écho dès vendredi matin.