La Bourse de Tokyo pourrait osciller entre optimisme persistant et prises de bénéfices cette semaine après avoir atteint un nouveau sommet ces derniers jours, ont relevé vendredi les analystes. Sur la semaine qui vient de s'achever, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a bondi de 2,69% à 20 264,41 points, un niveau inédit depuis avril 2000. Depuis, le début de l'année il s'est apprécié de plus 15%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé pour sa part de 2,53% à 1 647,85 points sur la semaine écoulée. Le marché des capitalisations des grands groupes a battu un nouveau record à 591 300 milliards de yens, battant le précédent enregistré en décembre 1989, à 590 000 milliards de yens, au moment d'une bulle spéculative qui avait commencé en 1986. La place financière a connu une semaine faste avec notamment l'annonce mercredi d'une accélération de la croissance dans l'Archipel nippon, récemment sorti de la récession et qui a affiché entre janvier et mars une croissance de 0,6% d'un trimestre sur l'autre, après une expansion de 0,3% dans les trois derniers mois de 2014. Confortée par cet indicateur, la Banque du Japon a annoncé vendredi le maintien de ses mesures d'assouplissement monétaire et assorti ses déclarations d'une tonalité plus positive. "Ce n'est pas un bouleversement du jour au lendemain, l'économie s'est améliorée régulièrement et devrait poursuivre sur cette lancée. C'est pourquoi nous avons décidé de faire un pas en avant dans notre analyse", a expliqué Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la BoJ, lors de la conférence de presse qui suit les réunions de politique monétaire. Un peu plus tôt, l'institution avait légèrement modifié la formulation des termes employés dans son communiqué: "l'économie a continué à se redresser modérément", estime-t-elle désormais, alors qu'elle la jugeait auparavant "sur la voie d'une reprise modérée". "La légère révision à la hausse des perspectives économiques renforce la confiance du marché, rendant plus difficile la justification de ventes d'actions", a commenté Masayuki Doshida, analyste chez Rakuten Economic Research Institute. Mais la possibilité d'une fin, ou tout du moins d'une pause, de cette envolée marquée par six jours de performances positives ne peut être exclue. "Après une semaine entière de hausse, il n'y a pas de nouveaux développements en vue et la saison des résultats d'entreprises est finie", a souligné Tatsushi Maeno, courtier chez Pinebridge Investments à Tokyo, interrogé par Bloomberg News. Du côté des valeurs, à noter l'action de l'équipementier Takata à nouveau malmenée cette semaine, avec notamment une chute de plus de 10% mercredi à 1 353 yens, au lendemain de l'annonce d'un doublement du nombre de véhicules rappelés aux Etats-Unis pour cause d'airbags défectueux, à environ 34 millions. Le titre a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis début 2014, sombrant au fil des mois alors que l'affaire prenait de l'ampleur. Les coussins de sécurité mis en cause sont associés à "au moins cinq décès" sur le sol américain et à de nombreux blessés, a précisé le secrétaire américain aux Transports Anthony Foxx, lors d'une conférence de presse à Washington. Toujours dans le secteur automobile, Mazda, Mitsubishi Motors et Fuji Heavy Industries (qui fabrique les véhicules de la marque Subaru) ont fait état de nouveaux rappels en raison des airbags défectueux de Takata, portant à plus d'un million le total de voitures convoquées au garage dans cette affaire pour les trois groupes. Mais leurs titres n'ont pas ou peu été affectés vendredi par cette annonce: le premier a pris 0,90% à 2 607,5 yens, le deuxième 1,50% à 1 148 yens, tandis que le dernier a perdu 0,55% à 4 412,5 yens. Au moment de la fermeture (06h00 GMT), le dollar valait 120,78 yens. Déjà en baisse à l'ouverture par rapport à la veille, la monnaie américaine a encore reculé après l'annonce de la BoJ. L'euro s'affichait à 134,77 yens, plus haut que jeudi. Confortée par une accélération de la croissance en début d'année, la BoJ a annoncé à mi-séance le maintien à l'identique de ses mesures d'assouplissement monétaire et assorti ses déclarations d'une tonalité plus positive. La place tokyoïte, qui évoluait en repli dans la matinée, s'est redressée dans la foulée, saluant à la fois la décision de reconduire son programme et la confiance affichée. A l'image des places étrangères, les investisseurs ont également été rassurés cette semaine par le contenu des minutes de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a éloigné la perspective d'une hausse des taux en juin. Les marchés redoutent en effet la fin de l'ère de l'argent pas cher".
Toshiba en ligne de mire Parmi les 225 valeurs du Nikkei, 122 ont terminé en progrès, contre 91 en baisse et 12 inchangées. Les titres vedettes sont restés discrets, du fleuron de l'électronique Sony au géant automobile Toyota, qui ont respectivement cédé 0,29% à 3 842 yens et 0,91% à 8346 yens, probablement sous l'effet d'un yen plus fort. Plus en verve, l'opérateur télécoms SoftBank, poids lourd de la cote, s'est apprécié de 1,89% à 7 352 yens, le groupe de services financiers Nomura de 1,36% à 830 yens et le géant japonais de l'acier Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM) de 1,25% à 323,4 yens. Dans le secteur automobile, Mazda, Mitsubishi Motors et Fuji Heavy Industries (qui fabrique les véhicules de la marque Subaru) ont fait état de nouveaux rappels pour cause d'airbags défectueux de leur compatriote Takata, portant à plus d'un million le total de voitures convoquées au garage dans cette affaire pour les trois groupes. Mais leurs actions n'ont pas ou peu été affectées par cette annonce: le premier a pris 0,90% à 2 607,5 yens, le deuxième 1,50% à 1 148 yens, tandis que le dernier a perdu 0,55% à 4 412,5 yens. Enfin, Toshiba a augmenté de 0,36% à 411 yens, mais son titre sera dans les radars lundi. Le conglomérat industriel, qui a décidé de passer ses comptes au peigne fin après la découverte d'erreurs, suspecte d'autres inexactitudes, et a décidé d'étendre de ce fait le périmètre de l'enquête confiée à un comité indépendant. L'action a abandonné près de 15% depuis la divulgation de ces problèmes le 8 mai.