Israéliens et Palestiniens engagent mercredi aux Etats-Unis de nouvelles négociations pour résoudre leur conflit vieux de 60 ans, avec l'objectif de parvenir à un accord de paix avant la fin 2008. Evènement George W. Bush a invité le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à venir "à la Maison Blanche pour inaugurer les négociations", a déclaré mardi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, à l'issue d'une conférence internationale de paix ayant réuni à Annapolis, près de Washington, une cinquantaine de pays et d'organisations. Quelques minutes avant cette rencontre, le président américain avait obtenu des deux parties un engagement écrit pour de nouvelles discussions sur des questions clés: statut de Jérusalem, sort de plus de quatre millions de réfugiés palestiniens, des colonies juives dont les Palestiniens réclament le démantèlement, partage des ressources en eau et délimitation des frontières. Les deux parties sont convenues de lancer "immédiatement des négociations bilatérales en toute bonne foi pour conclure un traité de paix résolvant toutes les questions pendantes", a expliqué George W. Bush en ouvrant la conférence. Israéliens et Palestiniens se sont engagés à faire "tous les efforts possibles pour parvenir à un accord avant la fin de 2008", a-t-il ajouté. Mais le Premier ministre israélien a laissé entendre dans la soirée, lors d'une interview à la radio NPR que l'objectif d'un accord en 2008 ne serait peut-être pas atteint. "Nous n'essayons pas de prétendre que cela peut être fait en une semaine ou en un an, mais il faut bien commencer quelque part", a-t-il dit. Un comité de pilotage, dirigé par la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni et le chef des négociateurs palestinien Ahmad Qorei, se réunira pour la première fois le 12 décembre. Echaudés par une série d'échecs, la communauté internationale et les Américains veulent encadrer de près le processus. Les Américains sont désignés pour juger de l'avancée des négociations. Deux conférences internationales de suivi se dérouleront à Paris le 17 décembre et à Moscou début 2008, selon la France. Pour M. Bush c'est "le bon moment pour engager ces négociations". C'est aussi le bon moment à cause de la menace représentée par les extrémismes dans la région et du soutien international à ce nouvel effort de paix, a-t-il dit en allusion à l'Iran, exclu de l'événement. Il s'agit, à un an de la fin de son mandat, de l'implication la plus forte de M. Bush, accusé d'avoir négligé la question au profit de l'Irak.Selon la Maison Blanche, il pourrait même se rendre en Israël ou dans les Territoires, où il ne s'est jamais rendu depuis le début de sa présidence en 2001. Pour M. Abbas, Annapolis est une opportunité qui "ne se répétera pas". Et M. Olmert a affirmé qu'Israël était prêt à un "compromis douloureux" pour la paix. Il a évoqué la possibilité d'un retrait israélien des territoires occupés depuis 1967, sans en préciser l'ampleur. L'Arabie Saoudite a apporté son soutien au processus d'Annapolis, tout en rappelant qu'une normalisation avec Israël passait par un retrait israélien des territoires occupés. La Syrie, qui n'est venue qu'après de longues hésitations, a lancé un appel à reprendre les négociations de paix avec Israël, suspendues depuis 2000, alors même que les tensions sont fortes avec l'Etat hébreu. Pour le mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin, Annapolis ne mènera à "aucun résultat".