Les cours du pétrole ont baissé vendredi mais enregistraient peu de changement sur la semaine, les investisseurs continuant à hésiter quant au niveau auquel se fixer, face à une offre d'or noir qui reste élevée dans le monde. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a reculé de 1,29 dollar à 44,63 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir pris près de deux dollars la veille. A Londres, le prix du baril de Brent, référence européenne de brut, a moins nettement baissé, de 75 cents à 48,14 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), également pour le contrat d'octobre. Le marché continue ainsi à zigzaguer, après avoir enregistré à plusieurs reprises des hausses ou des baisses de plus d'un dollar par jour lors des précédentes séances, mais parvient au week-end à un niveau semblable à vendredi dernier ou encore une semaine plus tôt, autour de 45 dollars à New York. C'est toujours l'indécision qui domine, a jugé Carl Larry, de Frost & Sullivan. On évolue en dents de scie à la recherche du juste prix. Il y a des rapports qui sont publiés, il y a des prévisions qui sont faites, mais on ne sort pas de ces niveaux, entre 40 et 50 dollars le baril, a-t-il insisté. La journée de vendredi a en effet été chargée en publications, et elles se sont avérées contrastées, avec d'un côté un rapport mensuel plutôt favorable de l'Agence internationale de l'Energie, une organisation basée à Paris et liée à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L'AIE à la fois estimé que la production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait connaître son repli le plus fort en 24 ans, et relevé ses prévisions de demande. Ces conclusions sont plus optimistes qu'une publication semblable de l'Energy Information Administration (EIA), une antenne du Département américain de l'Energie, qui avait abaissé ses prévisions de demande en début de semaine. Toutefois, les prévisions de l'AIE (...) laissent toujours attendre une surabondance jusqu'à la fin de 2016, sans même prendre en compte une hausse de l'offre de l'Iran, que rendrait possible l'accord nucléaire de juillet, a nuancé Tim Evans, de Citi. Le marché attend désormais un troisième rapport mensuel, celui de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), pour lundi. Du côté des publications défavorables, les observateurs ont digéré une note de la banque Goldman Sachs, pessimiste sur l'évolution des prix. Les analystes de la banque jugent que le surplus d'or noir va continuer à peser lourdement sur les prix car il est plus important que ce à quoi ils s'attendaient. Selon eux, si le rééquilibrage du marché est trop lent et que les réserves de brut continuent de se remplir, les prix de l'or noir pourront même descendre à 20 dollars le baril. Vu l'incertitude qui règne actuellement sur les cours,les investisseurs agissent en fonction des gros titres, ce qui explique l'attention qu'a portée le marché à cette note, a estimé Gene McGillian, de Tradition Energy. Il estimait qu'après avoir été encouragés jeudi par l'annonce d'une baisse hebdomadaire de la production américaine, selon les chiffres hebdomadaires du gouvernement, les investisseurs reprenaient conscience du haut niveau de l'offre mondiale. Sur le plan de la production américaine, le marché a tout de même pris connaissance d'un chiffre favorable vendredi, avec un déclin d'une dizaine d'unités du nombre des puits de pétrole en activité aux Etats-Unis, selon un décompte établis chaque semaine par le groupe privé Baker Hughes. Néanmoins, on se rend compte qu'avec des niveaux sans précédent de production en Arabie Saoudite, en Irak et en Russie, le déclin en Amérique du Nord ne sera pas suffisant pour rééquilibrer le marché, a conclu M. McGillian.