Le président français, Nicolas Sarkozy, s'est engagé lundi à Alger en faveur d'un "partenariat d'exception" qui "multiplie les projets et les solidarités concrètes" entre l'Algérie et la France. " C'est en m'exprimant devant vous que j'ai souhaité commencer cette visite d'Etat. Parce que je suis venu en Algérie pour parler d'avenir, parce que je suis venu pour bâtir entre nos deux peuples un partenariat d'exception ", a affirmé le président français dans une intervention devant les chefs d'entreprise algériens et français. Les gouvernements des deux pays doivent en outre signer une "convention de partenariat", qui fixera pour dix ans le cadre de l'ensemble de la coopération entre la France et l'Algérie. Il s'agit, en quelque sorte, d'un traité d'amitié simplifié, explique-t-on du côté du Quai d'Orsay. Du Traité d'amitié au temps de Chirac signé entre l'Algérie et la France, Sarkozy prône un partenariat d'exception. L'objectif est de refonder le partenariat qui lie l'Algérie et la France à travers des projets concrets et des initiatives qui profitent directement aux populations, explique l'Elysée. La France espère la signature, lors de cette deuxième visite en six mois de Nicolas Sarkozy en Algérie, de cinq milliards d'euros de contrats et d'un accord-cadre sur la coopération dans le domaine du nucléaire civil. "Nous avons décidé, avec le président Bouteflika, de nous engager ensemble dans un autre grand chantier, un autre grand partenariat, celui de l'énergie nucléaire civile. Un accord sera paraphé devant nous pour concrétiser cette volonté", dira le chef de l'Etat français. Ces contrats, a-t-il indiqué, "concrétisent le partenariat d'exception que j'ai voulu avec le président Bouteflika ", précisant que ce partenariat "est centré sur des projets stratégiques pour l'avenir de nos deux pays".Cependant, les contrats égrenés par l'Elysée, comme les chantiers du métro et du tramway d'Alger, ou encore la construction d'une usine de pétrochimie, ont déjà été annoncés de longue date. En d'autres termes, il n'y a pas de nouveaux contrats ou projets proprement dit. Sur le plan des relations humaines, même morosité. L'atmosphère est encore plus tendue qu'il y a quelques années. Des tests ADN à " l'immigration choisie ", en passant par la réduction drastique, ces dernières années, de la délivrance de visas, les Algériens goûtent amèrement aux obstacles qui entravent les liens amicaux, affectifs, familiaux et même économiques entre les deux pays. Mais là encore, c'est la débandade. Il ne faut pas s'attendre à des annonces significatives de Paris. Pour résumer, il n'y a pas vraiment de quoi sceller le "partenariat d'exception" que l'Elysée fait encore mine d'exalter sans trop de conviction.