La Sonatrach et Gaz de France ont finalisé, à la faveur de la visite du Président Sarkozy en Algérie, un important contrat qui prolonge l'approvisionnement en gaz naturel et liquéfié de la France jusqu'en 2019. Un contrat évalué à 15 milliards de dollars. Pour le président de GDF, ce contrat constitue une "exclusivité" pour la France. Cet accord porte sur plusieurs volets à savoir : la prolongation du contrat d'approvisionnement de GDF en GNL pour un volume de 10 milliards de m3 de gaz et ce, jusqu'à l'horizon 2019. M. Mohamed Meziane, P-DG de la Sonatrach, a expliqué hier sur les ondes de la radio Chaîne III, que la valeur financière de ce contrat dépendra des prix du moment. "C'est une prolongation qui ira jusqu'en 2019 et il est très difficile de prévoir quels seront les prix du montant à la couverture" ; le deuxième volet du contrat est lié à la création, il y a quelques années, d'une société conjointe de commercialisation, Med-énergie et par conséquent, une partie du contrat va être commercialisée ensemble par Sonatrach et GDF. Il est clair pour le P-DG de la Sonatrach que ces livraisons se feront pour sécuriser l'approvisionnement de GDF à l'horizon 2019. "Il s'agit d'une sécurité d'approvisionnement. Donc, on en profite pour rappeler que la question n'intéresse pas uniquement GDF, c'est cet argument que nous posons sur la table lors de nos discussions dans les forums internationaux. On sécurisera tout le monde, les vendeurs, les acheteurs et les pays concernés". Pourquoi justement, ce contrat qui s'étale jusqu'en 2019 ? Ce à quoi M. Meziane répond en affirmant que les contrats en cours vont expirer en 2012, la prolongation à 2019 est de sept années. "C'est une prolongation à moyen terme". Avec un volume d'exportation de 10 milliards de m3 de GNL vers la France, la Sonatrach couvre 15% des besoins de ce pays. En matière de fluctuation des prix, M. Meziane souligne qu'ils évoluent. "Les prix de l'énergie évoluent. Nous avons vécu ces dernières années une évolution à la hausse. Le prix du gaz, en général, connaît une fluctuation entre les marchés (marchés européens, marchés de la Grande-Bretagne, marchés américains, marchés asiatiques) ce qui fait que le GNL est utilisé et sera utilisé dans le futur, en bonne partie, à des fins d'arbitrages. C'est donc, répondre au marché le mieux valorisant". Il considère que GDF est un partenaire, depuis plus de quarante ans, de l'Algérie. En plus de la création de la société Med-énergie pour la commercialisation du gaz entre les deux sociétés, "GDF est partenaire en matière d'exploration-production au niveau du périmètre de Touat (qui est en cours d'évaluation) en attendant la décision sur la réévaluation de la commercialité des réserves. Nous sommes en train d'étudier le développement de cette région en synergie avec d'autres partenaires de façon à rendre plus économique le développement du Sud-Ouest". Il ajoute que dans le cadre de ce projet, dans la mesure où il sera commercialement exploitable, "GDF aura à investir près de 1 milliard de dollars avec Sonatrach. GDF est aussi partenaire dans le projet Medgaz avec 12% de part et un contrat d'achat de plus de 900 millions/m3. GDF est un bon partenaire. Et nous recherchons encore d'autres opportunités, d'autres possibilités de développement et de partenariat à l'international". Il pense qu'à l'occasion du prochain appel d'offres qui est en préparation, GDF serait probablement intéressé à y participer et à investir encore en "amont partant des conditions et des critères que nous allons poser", (critères technologiques, de technologies, de transfert ou de partage à l'international). La Sonatrach s'inscrit aujourd'hui dans une démarche plus en aval pour mieux valoriser son gaz et pour mieux être présente sur les marchés. A ce sujet, M. Meziane dit : "Nous avons créé la société de commercialisation en Espagne et en Italie. Nous allons créer la société en France à travers un accord pour l'accès à une réservation d'une capacité de 1 milliard/m3. Nous sommes présents également en Grande-Bretagne. D'autres opportunités sont en cours de discussion en Europe à travers nos capacités de transport de gaz ou à passer par le GNL". Revenant sur le contrat passé avec Total, le P-DG de la Sonatrach apporte un démenti formel à tout qui s'est dit sur le rachat par ce groupe pétrolier de toutes les stations service. "On est dans le faux. Notre filiale Naftal est implantée, si Total est un partenaire dans l'amont. Elle peut être partenaire en aval. Elle va investir avec nous dans un complexe de butane d'une valeur d'un peu plus de 3 milliards de dollars dont 51% reviennent à Total. Dans l'aval, la loi et la réglementation permettent aux sociétés internationales d'investir".