Plusieurs recommandations ont été faites ncs et responsbales lors de la rencontre organisée dimanche dernier par le Conseil national économique et social (CNES) autour des enjeux de l'économie algérienne face à la situation actuelle du marché pétrolier international. Les experts présents à la rencontre, qui a été ouverte la matinée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et des membres du gouvernement, ont notamment préconisé, entre autres, la révision des subventions et programmer la diversification de l'économie nationale pour éviter la dépendance aux hydrocarbures. Les chercheurs participants ont appelé l'Exécutif à booster davantage l'industrie, mettre en place une politique efficace de production devant se substituer aux importations et développer les exportations pour arriver à diversifier les sources de financement. Face à cette situation, le spécialiste en énergie et ancien Pdg de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, pré- conise comme actions prioritaires de revoir le modèle de consommation énergétique en réduisant la consommation interne qui repré- sente, selon lui, le plus gros risque pour la diversification des richesses. "La consommation interne augmente à un taux insupportable que les capacités de production actuelles ne supportaient plus", a-til dit en plaidant pour une politique d'économie de l'énergie et le développement des énergies renouvelables. Il recommande aussi la réduction des dépenses d'exploitation des gisements en recourant aux partenariats étrangers. Hier et étant invité de la Rédaction de la Chaine 3 de la Radio nationale, et commentant cette table ronde organisée par le CNES autour de la question énergétique, et relevant que le débat est venu " un peu tard " et que les critiques y ont été " très dures ", M. Attar estime cependant que celui-ci a permis de mettre en lumière certaines recommandations intéressantes. Parmi ces dernières il cite, tour à tour celles relatives à la diminution du train de vie de l'Etat, du report de certains projets " sans retour d'investissement ", le lancement d'emprunts obligataires publics, voire une révision du système de subventions et de transferts sociaux, d'autant, affirme-t-il, qu'il y a urgence à agir ". Parmi les recommandations émises on notera la meilleure maî- trise de la dépense publique. Les experts ont également recommandé d'assurer une couverture totale du budget de fonctionnement par les recettes ordinaires et de concrétiser la transition d'un modèle de financement basé sur le budget de l'Etat vers un modèle s'appuyant sur le marché financier. Lutter contre le gaspillage de l'énergie, établir un système d'information fiable (système de clignotants), concrétiser l'intégration maghré- bine et encourager la participation de la diaspora algérienne au développement ont été les principales autres recommandations qui ressortent de cette rencontre, qui s'est déroulée en trois panels. Le premier panel a débattu de l'évolution de l'économie mondiale depuis la crise des "Subprimes" de 2008, avec un accent particulier sur le retournement du marché international des hydrocarbures. Les débats autour de ce panel ont été axés sur les perspectives, les défis et les enjeux globaux liés au marché des hydrocarbures dans l'optique d'en mesurer les impacts sur l'économie nationale. Le deuxième panel a traité les principaux éléments-diagnostic caractérisant l'économie nationale ainsi que les enjeux multiples auxquels est confrontée l'économie nationale, traduisant la nécessité de muter vers une économie compétitive et résiliente à savoir : la diversification, la réindustrialisation, l'insertion aux chaînes de valeurs internationales, l'insertion progressive de l'économie informelle dans la formalité et le développement humain. Le troisième panel, quant à lui, a débattu des éléments-diagnostic dévoilés par les deux premiers panels ainsi que des recommandations et préconisations à soumettre à l'appréciation des plus hautes autorités nationales, afin qu'elles puissent statuer en toute connaissance de cause. Il est très important de savoir que ces propositions et autres doivent faire l'objet de publication sous forme de contributions écrites du "Collège des experts" du Cnes qui seront transmises au Premier ministre. Et justemet, de son côté et à l'ouverture de la rencontre, M. Sellal a indiqué que la conjoncture "difficile" que connaît l'Algérie du fait de la baisse brutale des cours des hydrocarbures plaidait pour des actions de rationalisation de la dépense publique et de développement du marché des capitaux, "ce que le gouvernement fait actuellement". "La conjoncture actuelle est certes difficile mais elle offre aussi une excellente opportunit é d'introspection et de prise de décisions audacieuses pour construire une nouvelle vision économique et modifier nos modes de fonctionnement et de régulation", en pariant, selon lui, sur la croissance, a indiqué encore le Premier ministre. Dans ce contexte, le gouvernement avait validé un modèle de croissance de l'économie nationale et un cadrage budgétaire du programme quinquennal 2015/2019, qui prenaient en compte la dégradation possible des cours des hydrocarbures, a expliqué M. Sellal. En outre, "en décembre 2014, le chef de l'Etat a fixé le cap de la réponse nationale à la contraction des revenus pétroliers. Rationaliser les dépenses, mieux maîtriser le commerce extérieur et les flux de capitaux et poursuivre le développement socioéconomique du pays", a-t-il ajouté. "Notre pari c'est l'entreprise et l'entrepreneur algériens, qui sont au coeur de la création de richesse et de croissance", a encore déclaré M. Sellal à l'ouverture d'une rencontre avec la communauté universitaire et académique organisée par le Conseil national économique et social (CNES). Ainsi, les dispositions de la loi de finances complé- mentaire 2015 et de la loi de finances 2016, "vont dans cette direction d'optimisation des recettes du budget de l'Etat, de soutien aux entreprises, de facilitation de l'investissement ainsi que d'encouragement du secteur national productif", a indiqué le Premier ministre lors de cette table ronde. "La promotion de l'investissement est une priorité et c'est ensemble que nous devons trouver les solutions aux contraintes et aux entraves qui empêchent son développement et le rendent moins attractif que l'activité de commerce", a-t-il ajouté, rappelant que le budget 2016 vise une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4,6% (+1% par rapport à l'exercice 2015).