Wall Street a ouvert en légère baisse jeudi et faisait une pause après sa récente embellie, restant prudente avant la publication du compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale. Les marchés américains sont sur leurs gardes avant la publication du compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale (Fed): le Dow Jones cédait -0,18 % et le Nasdaq -0,34 %. Mercredi soir en clôture, le Dow Jones a terminé sur un gain de plus de 0,7 % à 16.912,3 points, le S & P 500 a grimpé de 0,8 % à 1.995,8 points et le Nasdaq Composite s'est adjugé 0,9 % à 4.791,1 points. 'Comme la saison des résultats est attendue assez faible, elle pourrait plutôt surprendre positivement, mais les opérateurs semblent pour l'heure heureux de pouvoir consolider leurs gains', estime Tony Cross, analyste de marchés chez Trustnet Direct. L'heure parait d'autant plus venue à la consolidation que Shanghai a déçu ce jeudi avec un gain de moins de 3 %, après être restée fermée du 1er au 7 octobre en raison de la semaine nationale en Chine. 'L'indice MSCI de l'Asie Pacifique a gagné 6,4 % durant cette période. Ceci a nourri des attentes élevées pour un rattrapage des indices chinois, ce qui ne semble pas avoir été le cas et a donc suscité de la déception', précise Angus Nicholson, chez IG. Seule donnée parue ce jour aux Etats-Unis, les inscriptions aux allocations chômage ont reculé de 13.000 à 263.000 la semaine dernière, alors que le consensus tablait sur une baisse sensiblement moins marquée autour de 275.000. Les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed seront dévoilées en cours de séance, mais elles pourraient perdre de leur intérêt compte tenu des chiffres de l'emploi très décevants qui sont intervenus entre-temps. Les opérateurs sont aussi dans l'expectative des trimestriels d'Alcoa, qui marqueront le début des publications de troisième trimestre. En moyenne, les analystes s'attendent à ce que le géant de l'aluminium affiche un BPA de l'ordre de 15 cents. En attendant, Domino's Pizza est attendu en net repli après la publication de comptes trimestriels décevants: la chaine de restauration a nettement manqué les prévisions en termes de BPA malgré une progression encourageante de ses ventes aux Etats-Unis. Accenture et Amazon Web Services ont annoncé la création d'une activité commune, baptisée Accenture AWS Business Group et destinée à aider les clients à s'adapter plus rapidement au cloud (informatique en nuage).
Ferrari espère lever 900 millions de dollars à Wall Street Ferrari prévoit de lever jusqu'à 900 millions de dollars (793 millions d'euros) à l'occasion de son introduction en Bourse à New York, montrent les documents déposés vendredi auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC). La filiale de voitures de sport de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) a l'intention de vendre 17,175 millions d'actions, soit environ 9% de son capital, à un prix unitaire compris entre 48 et 52 dollars. FCA, qui possède environ 90% du capital de Ferrari, a annoncé son intention de distribuer le reste de sa participation à ses actionnaires. Ferrari, connue dans le monde entier pour son emblème au cheval cabré et pour son écurie de Formule 1, devrait être cotée d'ici quelques jours sur le New York Stock Exchange sous le symbole RACE. Après la mise en Bourse, Piero Ferrari, vice-président et fils d'Enzo, le fondateur de la marque, conservera 10% du capital de l'entreprise. Piero Ferrari et la famille Agnelli, via sa holding financière Exor, pourraient en outre s'assurer le contrôle d'environ 50% des droits de vote, ce qui leur permettrait de faire barrage à tout offre d'achat hostile. Exor possèdera environ 23,6% des actions Ferrari au terme de la scission, qui devrait avoir lieu début 2016. Dans le dossier déposé à la SEC, Ferrari précise prévoir de publier au titre du troisième trimestre un chiffre d'affaires de 720 à 730 millions d'euros, en hausse de 9% à 10% sur un an. Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) devrait avoir progressé de 19% à 22%, à 210-215 millions d'euros.
Paris relève la tête mais n'est pas sortie d'affaire La Bourse de Paris, qui s'est relancée en ce début octobre après un été difficile, s'apprête à vivre une semaine de transition avant des réunions de banques centrales très attendues d'ici la fin du mois. Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a pris 5,44% pour terminer vendredi à 4.701,39 points. Ses gains depuis le 1er janvier s'établissent à 10,03%. Le marché parisien tente de tourner la page d'un troisième trimestre éreintant et marqué par une forte volatilité, retrouvant de l'allant, au point d'avoir enchaîné six séances de hausse consécutives. Il s'est même hissé au-dessus des 4.700 points pour la première fois depuis début septembre. "Le rebond est essentiellement technique et peut être vu comme une correction des exagérations assez fortes constatées en août et septembre", signale Fabrice Masson, gérant actions de BFT IM (filiale d'Amundi, groupe Crédit Agricole). "Les fondamentaux jouent assez peu à court terme. La situation économique s'était dégradée cet été mais elle n'a pas vraiment changé depuis une semaine", rappelle-t-il. Ce rebond, alimenté également par le secteur des matières premières, serait donc avant tout mécanique, faute de nouvelles rassurantes à l'horizon.
- Indicateurs contrastés - "Le marché reste très loin d'un retour à l'optimisme compte tenu des incertitudes concernant la politique monétaire et des indicateurs économiques mitigés", souligne Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. Les investisseurs ont toutefois voulu se rassurer ces derniers jours à propos de la Réserve fédérale américaine (Fed), convaincus qu'elle patientera avant de resserrer sa politique monétaire. Reste qu'il "est beaucoup trop tôt pour considérer que l'on a une visibilité suffisante sur la Fed", rappelle M. Dembik. Certains de ses responsables ont en effet prévenu que la Fed pourrait respecter ses objectifs en remontant ses taux d'ici la fin de l'année, malgré des indicateurs encore contrastés, voire décevants comme l'ont montré les derniers chiffres de l'emploi. C'est la raison pour laquelle les investisseurs attendent avec impatience la réunion de la Fed à la fin du mois qui sera l'avant-dernière de l'année. De même, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) du 22 octobre sera suivie de près, après les récentes déclarations allant dans le sens d'un renforcement du programme de rachat d'actifs, pour faire face à une conjoncture encore morose. "La BCE laisse la porte ouverte à toutes les options mais les investisseurs suréagissent puisque personne n'est en mesure de savoir comment l'inflation va évoluer dans les prochains mois", pour M. Dembik.
Mauvais départ D'ici là, la semaine prochaine, "rien de particulier n'est attendu côté macroéconomie" et "une sorte de flottement devrait persister jusqu'à décembre", selon M. Dembik. Parmi les indicateurs les plus significatifs des prochains jours figurent les ventes au détail et l'inflation pour septembre aux Etats-Unis ainsi que le baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers pour octobre en Allemagne. Le marché pourrait connaître une période d'attente, nourrie principalement par une série de publications d'entreprises américaines, dont la saison de résultats entrera dans le vif du sujet la semaine prochaine. Sont notamment prévus Johnson & Johnson, Intel, Delta et les poids lourds bancaires avec JPMorgan, Bank of America-Merrill Lynch, Wells Fargo, Goldman Sachs et Citigroup. La saison a d'ailleurs connu un mauvais départ avec le géant de l'aluminium et des alliages Alcoa, qui a annoncé un plongeon de ses bénéfices et chiffre d'affaires, pénalisé notamment par la Chine. "Le trimestre va sans doute être un peu difficile mais les anticipations ont été revues à la baisse", souligne M. Masson, ce qui limite le risque de mauvaises surprises en Bourse. En revanche, le gérant est plus optimiste sur les résultats européens qui doivent débuter d'ici la fin du mois. Selon M. Masson, "la visibilité est moins forte qu'il y a quelques semaines, mais l'impact des changes, des coûts de financement et du pétrole joue favorablement sur les entreprises européennes". Ces facteurs associés à une conjoncture en passe de s'améliorer conduisent le gérant à mener une stratégie d'investissement positive sur la zone euro.