Les cours du pétrole ont fini la semaine avant-hier sur un net rebond, encouragés par plusieurs signes d'une baisse de la production aux Etats-Unis. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre a gagné 88 cents à 47,26 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), accusant toutefois une baisse de 4,78% sur une semaine vu les reculs des quatre séances précédentes. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a gagné 73 cents à 50,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Parus en début d'après-midi, les chiffres sur le nombre de puits en activité aux Etats-Unis, publiés par la société de services pétroliers Baker Hughes, ont confirmé la tendance à la baisse de la production: il y en avait 10 de moins cette semaine que la précédente, soit une chute de 63% depuis octobre 2014. La veille le ministère américain de l'Energie (DoE) avait annoncé que la production nationale avait reculé de 76.000 barils par jour durant la semaine close le 9 octobre, et Bill Baruch, chez iiTrader.com, a souligné que la production du Midwest, en particulier, était au plus bas depuis 2010. De plus, le marché considère que les mauvaises nouvelles sont en fait bonnes, à commencer par les terribles résultats de Schlumberger, a noté Matt Smith, chez ClipperData. Le groupe de services pétroliers franco-américain Schlumberger a annoncé jeudi un bénéfice trimestriel divisé par trois et un chiffre d'affaires amputé du tiers. Pour couronner le tout le groupe a précisé que les perspectives pour le secteur semblent difficiles pour les prochains trimestres avec une réduction de l'activité supplémentaire, ce qui pour les investisseurs se traduit par de nouvelles baisses de production de brut à venir. Le pétrole a également été soutenu par les spéculations selon lesquelles la Russie est prête à discuter avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d'une possible réduction de sa production, a noté pour sa part Fawad Razaqzada chez Forex.com. Mais, selon M. Baruch, le fait que l'Opep table pour l'an prochain sur une nette reprise de la demande mondiale, à la différence de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui a revu en baisse sa prévision, montre que l'Opep n'a pas l'intention de réduire sa production. Les chances que la Russie obtienne un accord sur la réduction de la production sont très minces, estiment aussi les analystes de Commerzbank, notamment en raison des intérêts divergents de la Russie et de l'Arabie Saoudite en Syrie. L'Arabie Saoudite essaie de baisser ses prix pour prendre à la Russie des parts de marché en Europe, ont-ils souligné. Les analystes restent globalement prudents sur la direction que risque de prendre le marché dans les jours qui viennent. Il y a au moins une partie du marché qui affirme qu'on a atteint un plancher, avec la poursuite des excédents de stocks déjà pris en compte dans les cours actuels, a fait valoir Tim Evans, chez Citi. Mais à notre avis le marché passe juste un peu de temps avant d'atteindre de nouveaux plus bas, l'augmentation des stocks représentant une pression à la baisse, ajoutait-il. Il n'était pas le seul à mettre en garde contre le risque d'un déséquilibre persistant du marché. La demande est solide, elle est peut-être en hausse d'un demi-million de barils par jour cette année par rapport à l'année dernière, mais on a toujours un excédent de quelque deux millions de barils par jour, et aussi longtemps que l'offre restera bien supérieure à la demande, peu importe que la demande soit forte ou non, a dit M. Smith.