L'Unesco a adopté, hier, une résolution réaffirmant que le tombeau des Patriarches à Hébron et la Tombe de Rachel à Bethléem font partie intégrante de la Palestine, dans un contexte de vives tensions israélo-palestiniennes alimentées par la question sensible de l'accès aux lieux saints. Mais le paragraphe controversé qui aurait modifié le statut du mur des Lamentations en affirmant que la place Buraq faisait partie intégrante de la mosquée Al Aqsa, lieu saint de l'islam, a été retiré du texte dans la nuit de mardi à mercredi. La résolution, proposée par l'Algérie, le Koweït, le Maroc, la Tunisie, les Emirats arabes unis et l'Egypte, a été adoptée par 26 voix pour, 6 contre et 25 abstentions par le conseil exécutif de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture réuni mercredi à Paris. Les Etats-Unis ont voté contre, la France s'est abstenue. Le texte réaffirme que "les deux sites palestiniens d'Al Haram al Ibrahimi/Tombeau des Patriarches à Al Khalil/Hébron et la mosquée Bilal Bin Rabah/Tombe de Rachel à Bethléem, font partie intégrante de la Palestine". L'Unesco "regrette" également le refus d'Israël de se conformer à une décision précédente qui l'appelait à retirer les deux sites de la liste du patrimoine national israélien. La question de lieux saints est une source régulière de tensions entre Israël et l'Autorité palestinienne. Les rumeurs - démenties par Israël - d'une éventuelle restriction de l'accès à l'esplanade des mosquées à Jérusalem est à l'origine de la récente flambée de violences qui a coûté la vie à une cinquantaine de personnes en quelques semaines. Dans ce contexte déjà tendu, la perspective d'une modification du statut du mur des Lamentations a suscité ces derniers jours l'indignation des autorités israéliennes et un appel à la prudence de la directrice générale de l'Unesco. "J'en appelle au conseil exécutif à prendre des décisions qui n'alimentent pas davantage les tensions sur le terrain et qui encouragent au respect du caractère sacré des lieux saints", avait écrit Irina Bokova dans un communiqué. Le ministère israélien des Affaires étrangères avait lui dénoncé dans un communiqué publié lundi une "falsification des faits historiques à Jérusalem" et une "manoeuvre sournoise". "La tentative palestinienne présente le Mur des Lamentations comme un lieu Saint Musulman", écrivait-il. "Cette tentative est clairement un effort pour détruire l'histoire, pour effacer le lien entre le peuple Juif et ses lieux Saints, et pour créer une fausse réalité." La vieille ville de Jérusalem et ses remparts sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, dont la Palestine est devenue membre à part entière en 2011, une étape considérée comme majeure vers sa reconnaissance en tant qu'Etat.