La reprise reste faible dans le secteur manufacturier en zone euro compte tenu du programme de relance mis en place par la Banque centrale européenne, et même si la croissance de l'activité manufacturière s'est accélérée en octobre, indique lundi le cabinet Markit qui publie l'indice PMI. Le PMI manufacturier de la zone euro s'est établi à 52,3, contre 52 en septembre et lors la première estimation relative au mois d'octobre. Lorsqu'il est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil. "La reprise du secteur manufacturier de la zone euro reste très faible en octobre, les dernières données PMI indiquant une croissance annuelle de la production industrielle de l'ordre de 2%, un résultat décevant compte tenu du programme de relance sans précédent mis en place par la BCE", estime Chris Williamson, économiste chez Markit. "L'atonie de l'activité manufacturière, l'affaiblissement de la croissance de l'emploi (plus bas de huit mois) et le plus fort recul des prix facturés depuis février expliquent que la BCE envisage désormais l'adoption de mesures de relance supplémentaires", poursuit-il. Pour relancer la croissance et l'inflation, la BCE rachète depuis mars environ 60 mrd EUR de dettes - principalement publiques - chaque mois. Ce programme prévoit au total 1140 mrd EUR de rachats d'ici septembre 2016, mais l'institut monétaire s'est dit prêt à faire plus et va "réexaminer" en décembre le calibrage de sa politique monétaire. Par pays, l'Irlande (PMI à 53,6, au plus bas en deux mois), l'Espagne (51,3 au plus bas en presque deux ans) et l'Allemagne (52,1, un plus bas de trois mois) montrent des signes d'essoufflement, selon les données Markit publiées lundi. L'activité manufacturière est en quasi-stagnation en France (PMI à 50,6, inchangé). Elément positif: les ventes à l'export enregistrent leur plus forte hausse en quatre mois, ce qui "pourrait apaiser les inquiétudes quant aux retombées possibles du ralentissement de la croissance en Chine et dans d'autres marchés émergents sur la reprise de la zone euro", souligne Markit.