La croissance a ralenti en novembre dans la zone euro, atteignant son plus bas niveau en un an et demi, ce qui ravive le spectre d'un retour à la contraction, a indiqué avant-hier le cabinet Markit qui publie l'indice PMI. Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 51,4 en novembre contre 52,1 le mois précédent. C'est son plus bas niveau depuis juillet 2013. Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil. "Le secteur privé de la zone euro peine à retrouver un niveau de croissance satisfaisant, comme en témoignent les données PMI qui se révèlent conformes à une hausse du PIB de l'ordre de 0,1% à 0,2% seulement au quatrième trimestre 2014", souligne Chris Williamson, économiste chez Markit, pour qui cela "ravive le spectre d'un retour à la contraction dans la région". Qui plus est, les nouvelles affaires diminuent pour la première fois depuis près d'un an et demi, ce qui fait craindre un nouveau ralentissement de la croissance en décembre. Dans le détail, la croissance de la production manufacturière s'accélère légèrement en novembre et atteint son plus haut niveau depuis 4 mois, mais reste toutefois modeste.
La France toujours en mauvaise passe Dans le secteur des services, en revanche, la hausse de l'activité ralentit pour le quatrième mois consécutif et affiche son rythme le plus faible depuis décembre 2013, indique le cabinet Markit. La France reste dans une mauvaise passe: l'activité dans le secteur privé s'est contractée pour le septième mois consécutif, avec un indice PMI à 48,4 points. En outre, "la détérioration de la demande en biens et en services s'accentue" dans le pays, souligne M. Williamson. En Allemagne, les nuages s'accumulent également: la croissance de l'activité globale ralentit et affiche son plus faible taux depuis juillet 2013, freinée par une stagnation du volume des nouvelles affaires. Le PMI allemand s'est établi à 52,1 contre 53,9 le mois précédent. "Cela porte un coup à ceux qui pensaient que la faiblesse de l'économie en plein milieu d'année n'était que temporaire", indique Jennifer McKeown de Capital Economics. Dans le reste de la zone euro, le taux de croissance global se replie très légèrement. Le taux d'expansion de la production manufacturière se redresse et affiche un plus haut de 4 mois, mais cette amélioration est éclipsée par un ralentissement de la hausse de l'activité dans les services. Résultat, ces données prouvent que "les récentes annonces de la BCE et mesures de relance adoptées n'ayant pour l'heure produit aucun effet positif sur la croissance, l'inquiétude des responsables politiques ne manquera pas de croître", estime l'économiste de Markit. Pour Johannes Garreis de Natixis, le risque d'une nouvelle contraction de l'activité n'est pas d'actualité, mais "le risque d'une stagnation" a clairement augmenté avec les chiffres de jeudi. L'avenir devrait toutefois s'éclaircir début 2015 avec les annonces de la BCE, la baisse des prix du pétrole et de l'euro, estime Rob Wood de Berenberg. Sauf aggravation de la situation en Ukraine, "une amélioration de la situation pourrait apparaître en début d'année prochaine".