La Bourse de Tokyo sera particulièrement attentive cette semaine à la publication des chiffres du produit intérieur brut au troisième trimestre ainsi qu'à la décision de politique monétaire de la banque centrale du Japon à l'issue d'une réunion de deux jours. La semaine écoulée a été bonne à la Bourse de Tokyo. Même si l'indice Nikkei a terminé en repli de 0,51% vendredi, il a gagné 1,72% au cours des cinq dernières séances. Le Japon va annoncer lundi les chiffres de la croissance pour le troisième trimestre et de nombreux économistes redoutent que l'archipel, troisième économie mondiale, ne retombe en récession après avoir vu son PIB se contracter deux trimestres de suite. "Le marché va être très attentif à la publication des chiffres du PIB la semaine prochaine", a indiqué Shinichi Yamamoto, courtier à Okasan Securities. "Toutefois, si l'on tient compte de son optimisme, je pense que le marché est susceptible de digérer et de surmonter (ces) chiffres même s'ils sont fragiles", a-t-il ajouté, alors que la Bourse de Tokyo évolue à ses plus hauts niveaux de ces douze dernières semaines. Le marché sera également suspendu jeudi à l'issue de la réunion de deux jours de la banque centrale du Japon (BoJ) qui rendra sa décision de politique monétaire. Fin octobre, la BoJ a fait fi du risque de récession en décidant de maintenir en l'état sa politique monétaire. Un assouplissement de cette politique est la pierre angulaire de la politique de relance ("abenomics") du Premier ministre nippon Shinzo Abe, politique qui donne des signes d'essoufflement. Vendredi, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini en baisse, après avoir aligné sept séances positives d'affilée, dans un climat assombri par le recul la veille des places étrangères sur fond d'inquiétudes persistantes sur la croissance mondiale. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,51% (-100,86 points) à 19 596,91 points. Il a gagné près de 5% au cours des huit dernières séances, dont 1,72% sur la semaine écoulée. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part perdu 0,49% (-7,74 points) à 1 585,83 points. La séance a été plutôt active, avec plus de 2,2 milliards de titres échangés sur le premier marché. Le regain du yen a également pesé sur le marché: le dollar s'affichait autour de 122,70 yens, en petit repli par rapport à son cours de clôture jeudi. L'euro s'inscrivait à l'inverse en légère hausse, autour de 132,27 yens. La place tokyoïte a fléchi dans le sillage des Bourses européennes et de Wall Street, les investisseurs envisageant avec fébrilité un éventuel relèvement des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine. Les marchés sont aussi sous pression en raison du déclin continu des cours des matières premières. Les acteurs japonais jouent par ailleurs la prudence dans l'attente des chiffres du produit intérieur brut au troisième trimestre, publiés lundi. De nombreux analystes redoutent que l'archipel, fragilisé par le ralentissement en Chine, ne retombe en récession. Parmi les 225 composantes du Nikkei, 154 ont terminé dans le rouge, 65 en hausse et 6 à l'équilibre.
Toshiba plonge de 6% Toshiba a signé la plus forte chute du jour (-5,92% à 295,2 yens). Selon la presse japonaise, le groupe n'a pas pris en compte dans ses résultats des pertes de Westinghouse, sa filiale nucléaire américaine. Westinghouse a enregistré des dépréciations de 1,3 milliard de dollars entre avril 2012 et mars 2014, ce que la maison mère japonaise, qui tente pourtant de faire oublier un vaste scandale financier, n'a pas reporté dans ses comptes consolidés, critiquent les journaux nippons. Dans l'électronique, les grands noms ont fait grise mine. Sony a ainsi glissé de 2,61% à 3 387 yens. Sharp a trébuché de 1,60% à 123 yens. Le titre a touché en début de séance son niveau le plus bas depuis décembre 1965, selon le quotidien économique Nikkei, des courtiers individuels se défaisant d'actions du spécialiste des écrans à cristaux liquides qui traverse une mauvaise passe. Même morosité dans l'automobile, où Toyota a abandonné 0,83% à 7 525 yens, Nissan 0,66% à 1.273 yens et Honda 0,67% à 3 999 yens. Les fabricants d'engins de chantier ont eux aussi cédé du terrain, minés par les craintes sur la Chine: Komatsu a lâché 2,27% à 1.979 yens, et Hitachi Construction Machinery 3,38% à 1 858 yens. Enfin, les méga-banques ont fait du surplace dans l'attente de la publication de leurs résultats semestriels: Mizuho Financial Group a cédé 0,07% à 256,9 yens, alors que Sumitomo Mitsui Financial Group a modestement avancé de 0,01% à 5.049 yens. Leur rivale Mitsubishi UFJ Financial Group a en revanche été portée par des fuites en début d'après-midi du Nikkei sur ses comptes ainsi que sur un programme de rachat d'actions. L'action a pris 3% dans la foulée de cet article de presse, avant de finir sur un gain de 1,50% à 829,1 yens.