Les participants à la 40ème édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) ont appelé, samedi soir à Madrid, la communauté internationale à faire plus de pression sur l'occupant marocain et le gouvernement espagnol pour mettre fin à cette occupation illégale des territoires sahraouis. Dans leur déclaration finale à l'issue des travaux de la conférence, tenue sous le slogan "La décolonisation au Sahara occidental, garant de la paix et de la stabilité dans la région" les participants, venus des quatre coins du monde, ont lancé un appel pressant aux instances et organisations internationales ainsi qu'à l'ensemble de la communauté internationale à "appuyer et soutenir activement le peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance". Ils ont également dénoncé "les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés", accusant "les gouvernements espagnol et français de complicité". Ils ont réaffirmé, dans leur déclaration, "leur attachement au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", soulignant que c'est "la seule solution" pour ce conflit dont "le Maroc et l'Espagne assument entièrement la responsabilité de ses conséquences sur la stabilité de la région". Dans le même sens, les participants ont dénoncé "les entraves marocaines" aux résolutions internationales, qualifiant la dernière visite du roi Mohamed IV dans les territoires sahraouis occupés de "provocation irresponsable", indiquant que ce défi à la communauté internationale et ce déni du droit international "doivent être sanctionnés par l'ensemble de la communauté internationale". Les participants à cette conférence ont renouvelé, à cet effet, leur appui aux efforts des Nations Unies pour la résolution de ce conflit et aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire générale de l'ONU, Christopher Ross, lui rendant hommage pour "sa détermination à mener à terme sa mission". Ils ont également salué cet élan de solidarité international exprimé lors de ses deux jours de travaux de la conférence, affirmant que le mouvement a acquis désormais "une dimension globale et mondiale, et pas seulement européenne". La manifestation de samedi à Madrid, qui a rassemblé des milliers de personnes venues de tous les coins du monde et de toutes les régions d'Espagne soutenant les Sahraouis dans leur lutte, soulignent les participants, est un "signe encourageant pour la poursuite du combat de décolonisation". L'élargissement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental ( Minurso) à la surveillance et la protection des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, a été relevé par les organisateurs, appelant, à cet égard, à "la libération de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les prisons marocaines". En outre, les participants ont tenu à saluer l'Union africaine, en particulier l'Algérie, pour son soutien et appui pour la résolution de ce conflit et la décolonisation de la dernière colonie d'Afrique. Ce soutien, précise-t-on dans la déclaration, "a été exprimé à l'occasion de tous les rendez-vous de l'organisation panafricaine et par les aides conséquentes au peuple sahraoui".
L'un des territoires les plus minés au monde D'un autre coté, les participants à cette conférence ont affirmé que le Sahara Occidental reste l'un des territoires les plus minés au monde à la suite de l'invasion militaire et occupation marocaine du territoire à partir de 1975. Appelant l'occupant marocain à assumer ses responsabilités envers les victimes de ces mines. "On estime qu'il y'a plus de 7 millions de mines dans les territoires sahraouis en plus grandes quantités d'armes à sous-munitions et des restes explosifs de guerre", ont déploré les participants à l'atelier, Mur, Mines et victimes des mines, expliquant que la plupart des mines sont enterrés dans la zone située à l'est du mur de l'occupation (le mur de la honte) construit par l'armée marocaine au Sahara Occidental dans les années 80, long de 2720 Km et considéré comme le plus grand champ de mines au monde." Les mines et munitions non explosées, soulignent les participants, "affectent gravement la population civile sahraouie des deux côtés du mur et continue d'imposer des restrictions énormes à la circulation des personnes et du bétail." Dans ce contexte, les participants ont indiqué que "plus de 2500 personnes de tout âges ont été touchées par ces engins de la mort depuis 1975", alertant sur le fait de ne pas pouvoir déterminer avec précision le nombre de victimes de mines, en particulier dans les territoires occupés. "Le Maroc continue de refuser de rendre cette information publique pour ne pas prendre ses responsabilités envers les victimes sahraouis", ont-ils dit. Les participants ont affirmé que des actions seront menées pour que l'occupant marocain soit mis à ses responsabilités devant la communauté internationale. Ainsi, a-t-on indiqué, des études serons menées sur les dommages causés par le mur et les mines, la promotion des projets d'assistance aux victimes de mines, et l'encouragement des projets relatifs aux mines à travers la sensibilisation sur le cancer des mines et le déminage.