Les investissements étrangers en Chine ont progressé de 4,2% sur un an en octobre, accentuant leur net ralentissement sur fond de conjoncture morose, a annoncé le gouvernement, tout en notant la robustesse des investissements dans le secteur des services. Hors secteur financier, les investissements directs étrangers (IDE) dans la deuxième économie mondiale ont atteint 8,8 milliards de dollars le mois dernier, selon des chiffres du ministère du Commerce publiés hier. Après une hausse de 22% sur un an en août, puis de quelque 7% en septembre, il s'agit donc d'une décélération continue, à l'unisson d'un ralentissement plus général de l'économie en Chine, où se multiplient les indicateurs d'activité moroses. Sur l'ensemble des dix premiers mois de l'année, les IDE ont néanmoins gonflé de 8,6% sur un an, à 103,7 milliards de dollars, confirmant leur rebond après la quasi-stagnation de 2014 (+1,7%). Mais avec de grandes disparités: sur janvier-octobre, les investissements en provenance du Japon et des Etats-Unis ont dégringolé respectivement de 25% et 14%. Alors que l'activité manufacturière se contracte en Chine et que le secteur industriel y reste miné par les surcapacités et une demande terne, les investissements étrangers se tournent à plus de 61% vers les services: les IDE dans le secteur des services sur les dix premiers mois de 2015 ont bondi de près de 20% sur un an, à 63,4 milliards de dollars. Durant cette période, les investissements dans les services de nouvelles technologies se sont en particulier envolés de quasiment 60%, à 6,76 milliards de dollars. Pékin vante volontiers ses efforts de rééquilibrage de son modèle économique vers une croissance plus durable tirée par la consommation intérieure, les services (lesquels représentent désormais la moitié du PIB) et "une montée en gamme" de l'industrie, au détriment des industries lourdes et des exportations bon marché. Une conjoncture internationale "compliquée", des effets de change, mais également le renchérissement du coût du travail dans le pays conduisent à détourner certains investisseurs de la Chine, a reconnu le ministère lors d'une conférence de presse. De leur côté, les investissements des firmes chinoises à l'étranger (toujours hors secteur financier) ont monté de 14,3% sur un an en octobre, à 7,9 milliards de dollars. Sur les dix premiers mois de 2015, ils ont progressé de 16,3% à 95,2 milliards, a ajouté le ministère, mettant en avant les financements d'infrastructures. La Chine encourage activement ses entreprises à investir à l'étranger, notamment pour conquérir de nouveaux marchés, acquérir des technologies ou s'assurer des approvisionnements de matières premières. En 2014, les investissements chinois à l'étranger avaient gonflé de 14%, dépassant pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars.
Bond des ventes automobiles Les ventes de véhicules en Chine ont bondi de presque 12% en octobre sur un an, a annoncé une fédération professionnelle, après que le gouvernement a nettement réduit les taxes à l'achat pour enrayer le ralentissement sur le premier marché automobile mondial. Un total de 2,22 millions de véhicules se sont vendus dans le pays le mois dernier, selon un communiqué de l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), ce qui représente une hausse pour le deuxième mois d'affilée, après plusieurs mois de recul consécutifs. Ce net sursaut a été encouragé par une réduction de moitié de la taxe sur les achats de petites voitures individuelles, une mesure dévoilée fin septembre par Pékin et qui sera maintenue jusqu'à 2016. Les autorités ont ramené à 5% une taxe imposée sur les achats de voitures équipées de moteurs de 1,6 litre ou moins de cylindrée et pouvant accueillir moins de 10 passagers, soit la grande majorité des véhicules. Si la Chine reste de loin le premier marché automobile mondial, les ventes de véhicules y ont drastiquement fondu cette année. Elles avaient ainsi dégringolé de 7% en juillet, puis de 3% en août, ce qui a conduit le gouvernement à réagir. "La mise en place de cette réduction de taxe a donné un sérieux coup de pouce aux ventes de voitures individuelles en octobre", s'est félicitée la CAAM. En 2014, il s'était vendu 23,49 millions de véhicules en Chine, soit une hausse de 6,9% par rapport à 2013, mais très en deçà des prévisions de la CAAM. Sur les dix premiers mois de 2015, les ventes n'ont progressé que de 1,51% sur un an, à 19,28 millions d'unités. Le secteur automobile chinois est miné par le durcissement des restrictions sur les immatriculations dans plusieurs métropoles, soucieuses de contenir pollution et engorgements de circulation, mais il subit surtout les répercussions du vif essoufflement économique du géant asiatique, la morosité de la conjoncture pesant sur les acheteurs potentiels. Mais les constructeurs étrangers, qui dominent le marché via leurs partenaires chinois, résistent mieux que leurs concurrents locaux. Ainsi, le géant américain General Motors (GM) a vu ses ventes grimper de 15% sur un an en Chine le mois dernier, à 327 037 unités, tandis que son compatriote Ford voyait les siennes grossir de 7%, à 95 185 véhicules.