Wall Street a terminé mardi presque stable une séance dominée par le secteur de la distribution, sur lequel l'optimisme s'est peu à peu dissipé malgré de bonnes surprises chez plusieurs grands noms: le Dow Jones a pris 0,04%, et le Nasdaq 0,03%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 6,49 points à 17 489,50 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,40 point à 4 986,02 points. L'indice élargi S&P 500, particulièrement surveillé par les investisseurs, a en revanche cédé 2,75 points, soit 0,13%, à 2 050,44 points. Après une forte baisse la semaine précédente, puis un net rebond lundi, les indices ont passé une bonne partie de la séance en hausse avant de se replier vers l'équilibre. "Le sentiment général reste la nervosité", a commenté Michael James, de Wedbush Securites. "Les difficultés continuent pour le marché, face à des nouvelles plus ou moins bonnes du secteur de la distribution." Les investisseurs ont d'abord semblé retenir de publications meilleures que prévu des deux plus gros acteurs américains du secteur, Wal-Mart et Home Depot. Numéro un de la distribution au niveau mondial, Wal-Mart a pris 3,54% à 59,92 dollars après avoir dépassé les attentes au troisième trimestre et relevé sa prévision annuelle. Home Depot, qui se spécialise plutôt dans le bricolage et l'aménagement de la maison, s'est adjugé 4,42% à 126,18 dollars après avoir, lui aussi, relevé ses prévisions annuelles dans le sillage d'un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes. "Ce sont ceux qui s'en sortent bien", a reconnu M. James. "Mais Urban Outfitters", qui possède plusieurs chaînes de magasins de vêtements, "a fait état de chiffres décevants et cela a fait baisser presque tous les distributeurs spécialisés". Urban Outfitters a perdu 3,84% à 21,80 dollars, après avoir fortement déçu par son chiffre d'affaires trimestriel, malgré une très légère hausse. Autre acteur du secteur, Dick's Sporting Goods, spécialisé dans les articles de sport, a chuté de 9,43% à 36,96 dollars, malgré des résultats jugés semblables aux attentes, après s'être montré pessimiste pour le trimestre en cours et, en conséquence, l'ensemble de son exercice. Les résultats en demi-teinte du secteur poussent les investisseurs à s'inquiéter du niveau de la consommation américaine, d'autant qu'ils ont pris connaissance en fin de semaine dernière d'un chiffre décevant sur les ventes au détail du mois précédent. "L'autre pièce du puzzle, c'est que l'on essaie de déterminer où va le marché pétrolier", a ajouté Art Hogan, de Wunderlich Securities. Particulièrement instables depuis lundi, les cours du pétrole ont finalement perdu plus d'un dollar le baril mardi à New York, et poursuivi ainsi leur net repli entamé en novembre. Dans ce contexte, les chiffres américains du jour n'ont guère semblé retenir l'attention, que ce soit une légère reprise de l'inflation le mois dernier, prévue par les analystes, ou un petit déclin de la production industrielle, également en octobre. Parmi les valeurs, le producteur de gaz industriels américain Airgas s'est envolé de 29,36% à 137,35 dollars après l'annonce de son rachat pour plus de 13 milliards de dollars par son concurrent français Air Liquide. Les groupes de compléments alimentaires ont souffert de rumeurs d'actions du département de la Justice, bien qu'elles se soient révélées infondées. GNC Holdings a baissé de 6,38% à 29,07 dollars et Vitamin Shoppe 4,92% à 28,19 dollars. Le groupe de distribution en ligne eBay a cédé 0,11% à 28,45 dollars sans vraiment réagir au solde de sa participation par l'investisseur activiste Carl Icahn, qui lui préfère son ancienne filiale de paiements PayPal, désormais indépendante, à laquelle la situation a en revanche profité, avec une hausse de 1,68% à 36,21 dollars.