Wall Street repartait à la baisse à l'ouverture vendredi, ébranlée entre autres par les craintes d'une déflation en zone euro, les turbulences dans les marchés émergents et une salve de résultats décevants: le Dow Jones perdait 1,12% et le Nasdaq 0,77%. Vers 15H15 GMT, le Dow Jones reculait de 178,28 points à 15'670,33 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 31,57 points à 4091,55 points. L'indice élargi S&P 500 cédait 0,84% (- 15,07 points) à 1779,12 points. La Bourse de New York avait pourtant réussi à rebondir temporairement jeudi, ragaillardie par l'annonce d'une croissance meilleure que prévu aux Etats-Unis: le Dow Jones avait gagné 0,70% à 15'848,61 points et le Nasdaq, dopé par l'envolée de Facebook, 1,77% à 4123,12 points. Une combinaison de facteurs participait vendredi matin au nouveau décrochage des indices. MAUVAISES NOUVELLES EN ZONE EURO, EN ALLEMAGNE, AUX USA "Les devises de plusieurs pays émergents continuent à s'affaiblir, montrant que la série de hausses des taux d'intérêt censées permettre un peu d'apaisement n'ont pas apporté de solution", remarquait Patrick O'Hare de Briefing.com. A cela s'ajoute désormais la crainte d'une déflation en zone euro après la publication d'une inflation plus faible qu'escompté dans la région en janvier (+0,7% contre 0,8% en décembre). Ces inquiétudes sont renforcées par le fait que les ventes au détail en Allemagne ont accusé un fort recul en décembre, soulignait Patrick O'Hare. Quant aux Etats-Unis, les annonces de plusieurs grands noms de la cote ont pris de court les marchés, qu'il s'agisse d'un avertissement sur résultat du numéro un mondial de la distribution Wal-Mart (-1,06% à 73,96 dollars) ou du bénéfice bien inférieur aux attentes du géant du commerce en ligne Amazon (-7,54% à 372,62 dollars). Et les indicateurs américains du jour se révélaient contrastés. L'inflation a accéléré en décembre dans le pays et le moral des ménages américains a reculé un peu moins que prévu en janvier mais l'activité économique de la région de Chicago a diminué en janvier pour le troisième mois consécutif. Les acteurs du marchés étaient d'autant plus prudents qu'ils "prennent conscience que la stratégie de 'rebond après un recul' ne fonctionnent plus aussi bien depuis début 2014 que ces cinq dernières années", remarquait Patrick O'Hare. Signe de la fébrilité des opérateurs qui cherchent refuge auprès d'actifs jugés plus sûrs, le marché obligataire montait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,659% contre 2,693% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,605% contre 3,635% à la précédente clôture. ZYNGA BONDIT Parmi les autres résultats figure le groupe pétrolier Chevron, qui a vu son bénéfice net reculer de 18% et son chiffre d'affaires de 5% en 2013 (-3,52% à 112,35 dollars). Le groupe Mattel (jouets et jeux) a de son côté vu son bénéfice net annuel progresser de 16,4% mais son chiffre d'affaires n'a gagné que 1%, plombé par le recul des ventes de produits phare comme Barbie, Hot Wheels et Fisher-Price. Le titre chutait de 9,16% à 39,07 dollars. Le groupe internet Google parvenait à tirer son épingle du jeu (+3,84% à 1.178,99 dollars) avec un bénéfice en hausse de 20% l'an dernier. L'éditeur de jeux sur internet Zynga, en difficulté, bondissait de son côté de 19,38% à 4,25 dollars après avoir annoncé jeudi l'acquisition du studio d'animation californien NaturalMotion pour 527 millions de dollars, ainsi que 314 suppressions d'emplois. Microsoft lâchait 0,43% à 36,70 dollars alors que selon des informations de presse, la recherche d'un nouveau patron pourrait bientôt toucher à sa fin, l'actuel responsable de la division "informatique dématérialisé et entreprises" Satya Nadella étant le favori pour remplacer Steve Ballmer. Twitter gagnait 0,61% à 63,86 dollars après avoir annoncé l'acquisition, pour une somme non divulguée, l'acquisition de 900 brevets auprès d'IBM (-0,79% à 175,96 dollars).