Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a dénoncé samedi la "politique de fuite en avant" adoptée par le Maroc dans le conflit du Sahara occidental, exprimant la "grande préoccupation" de la partie sahraouie à ce sujet. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre, qualifiée de "profonde et de franche", avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, M. Abdelaziz a indiqué avoir demandé à l'émissaire onusien d'"informer le secrétaire général du mécontentement de la partie sahraouie quant à la politique de fuite en avant, de provocation, d'intransigeance et de non-respect de la légalité internationale, adoptée par le gouvernement marocain". Il a précisé que cette politique est reflétée par la visite du roi du Maroc au Sahara occidental début novembre, les déclarations des responsables marocains et le refus de Rabat de répondre à tous les appels pour des négociations sérieuses entre les parties en conflit (le Maroc et le Front Polisario)". Le président sahraoui a rappelé dans le même contexte que le Maroc interdit la surveillance du respect des droits de l'Homme dans les territoires occupés et fait fi des appels de la communauté internationale à cesser le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental. Qualifiant sa rencontre avec M. Ross de "franche et profonde", M. Abdelaziz a réaffirmé la disponibilité du Front Polisario à "coopérer avec les Nations unies et à s'engager dans des négociations sérieuses et directes en vue de fixer une échéance pour organiser le référendum d'autodétermination au Sahara occidental". Arrivé vendredi aux camps de réfugiés sahraouis, M. Ross a rencontré la délégation négociatrice sahraouie dans le cadre d'une tournée dans la région visant à relancer le processus du règlement pacifique de la question du Sahara occidental.
Nécessité de mettre en œuvre les décisions des Nations Unies La vice-présidente de l'Assemblée populaire nationale (APN), Ghania Idali a souligné samedi aux camps des réfugiés sahraouis la nécessité de mettre en œuvre toutes les décisions des Nations Unies, estimant que la poursuite du conflit "met l'organisation onusienne à rude épreuve quant à sa capacité dans l'application du droit international et la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde". Mme Idali qui préside la délégation algérienne participant au 40e anniversaire de la création de l'Assemblée nationale sahraouie, a tenu l'ONU pour responsable des souffrances du peuple sahraoui et de l'occupation de ses territoires". Rappelant que toutes les décisions et résolutions internationales sont en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, la parlementaire algérienne a souligné que "les Nations Unies sont appelées à appliquer les légalité internationale et à mettre fin à l'occupation des territoires sahraouis, dernière colonie en Afrique". Elle a réaffirmé à l'occasion que "l'Algérie ne ménagera aucun effort et à tous les niveaux en faveur du peuple sahraoui jusqu'à la réalisation de son objectif suprême qui est l'indépendance". Pour sa part, la présidente du groupe d'amitié et de fraternité avec le peuple sahraoui, Saida Bounab a souligné "la nécessité d'accélérer le processus d'organisation d'un référendum" afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Elle a également souligné la nécessité de cesser les violations de l'occupation marocaines et son pillage des ressources naturelles du Sahara occidental". Mme Bounab a souhaité que le prochain rapport de l'envoyé de l'ONU au Sahara Occidental, Christopher Ross soit "décisif" pour la question sahraouie, soulignant la nécessité de "poursuivre le combat sur le plan international en faveur de la cause sahraouie". L'Algérie est représentée au 40e anniversaire de la création du parlement sahraoui par une délégation parlementaire composée de cinq membres dont Ghania Idali et Saida Bounab.