Méprisables et lâches, sont les attentats qui ont, encore une fois, frappé la capitale. A quelques jours de la célébration de l'Aïd El Adha et alors que les Algériens célébraient l'une des dates phares de la lutte du peuple algérien contre le fascisme et le colonialisme, un double attentat a ciblé deux quartiers résidentiels de la capitale, Ben Aknoun et Hydra.Les deux voitures piégées ont explosé à quelques minutes d'intervalle, faisant, selon le bilan fourni par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, 22 morts et 177 blessés, dont 12 à Hydra et 10 Ben Aknoun. La première bombe a visé le siège du Conseil constitutionnel à Ben Aknoun et la seconde le siège du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) au quartier les Oasis à Hydra.Selon les informations qu'on a pu recueillir, un kamikaze, roulant au volant d'une voiture piégée, s'est dirigé vers le portail du siège du Conseil constitutionnel et au moment où l'agent de sécurité l'a intercepté, la voiture a explosé, causant ainsi la mort de l'agent de sécurité, de quatre éléments de la police qui étaient à bord de leur véhicule de service et le chauffeur d'un bus de transport des étudiants en panne stationné à proximité mais aucun étudiant n'était à bord de celui-ci, selon des témoins. Néanmoins, des étudiants qui étaient transportés dans un second bus qui passait par là à ce moment là ont été touchés. La carcasse calcinée du bus, encore fumante, était toujours là deux heures après l'attentat. En tout quatre battisses ont été soufflées par la déflagration, le Conseil constitutionnel, la Résidence des magistrats, le siège de l'APW, la Cour suprême et quelques habitations. Des débris de verre jonchaient le sol sur un rayon de cinq cents mètres. Des dégâts matériels ont été constatés dans un rayon de deux à trois cents mètres autour du lieu de l'explosion. Quelques secondes après l'explosion, les sirènes des ambulances et des véhicules de police en partance pour Benaknoun retentirent. La police scientifique a été dépêchée sur place pour tenter de collecter d'éventuelles indices pour les besoins de l'enquête. Hier à Ben Aknoun, où la voiture a explosé aux alentours de 9h45, c'était le chaos. Des citoyens en états de choc. Des riverains se bousculaient pour chercher leurs proches. Les citoyens, rongés par l'inquiétude étaient livrés s'amassaient à proximité des lieux de l'attentat. Trois heures après l'explosion de la voiture, le lieu de l'attentat était barricadé. Seuls étaient visibles un trou gigantesque à l'endroit de l'explosion et des immeubles en ruines témoignant de la force de déflagration. Des jeunes et des moins jeunes, même des enfants condamnaient hier à haute voix ces crimes odieux perpétrés contre des innocents sans armes et sans défense. Des hommes et des femmes en larmes ont exprimé leur ras-le-bol, face à cette situation épouvantable qui touche tous les algériens. "Ce ne sont pas des Algériens, ce ne sont pas des musulmans", "Qu'ils nous laissent en paix", ou encore "C'est inhumain, ce sont des sauvages", "Ils veulent détruire notre pays, ces lâches" ce sont là les quelques cris de détresse qu'émettait une population éprouvée par tant de violence. A 13h, les opérations de secours se poursuivaient toujours pour dégager les personnes qui se trouvaient sous les décombres et les hôpitaux continuaient de recevoir les blessés. A Hydra, c'est la représentation du HCR, organisme de l'ONU qui a été la cible d'un attentat au camion citerne piégée. Plusieurs de la représentation de l'ONU en Algérie, des riverains et des passants, ont été tués sur le coup. L'organisation de ces deux attentats simultanés rappelle ceux du 11 avril dernier, deux voitures piégées avaient explosé, l'une visant le Palais du gouvernement, l'autre un commissariat à Bab Ezzouar faisant aussi une trentaine de morts et d'innombrables blessés.