Un hommage appuyé a été rendu au premier étudiant martyr de la révolution de novembre 1954, Zeddour Mohamed Brahim Kacem, lors d'une rencontre organisée lundi à l'université Ahmed Ben Bella d'Oran par l'association Mechaal chahid. "Le sacrifice de cet étudiant martyr doit être reconnu et son nom doit être inscrit dans le panthéon des intellectuels algériens qui ont défendu la nation et joué un rôle dans la formation des hommes", a souligné Salah Benkobbi, ex cadre des affaires étrangères et membre du comité directeur de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA). M. Benkobbi a mis l'accent sur les douloureux événements du 8 mai 1945 et sur la violence coloniale qui s'en est suivie "qui n'ont fait que renforcer davantage le sentiment patriotique de Zeddour Brahim qui vouait un amour immense pour l'Algérie". "Il s'agit d'un étudiant qui a eu sa part de sacrifice à la nation, au même titre que tous ceux qui ont déserté les bancs de l'université et les médersa pour combattre le colonialisme français, bien avant mai 1956, date de la création de l'UGEMA", a déclaré le président de l'association Mechaal Chahid, Mohamed Abbad, lors de cette rencontre consacrée à la vie de cette figure emblématique du mouvement national et intellectuel, en présence de responsables locaux, d'étudiants et de cadres de la sûreté nationale. Le moudjahid Nour Abdelkader, ex secrétaire général de la Ligue des étudiants algériens au Caire et premier rédacteur en chef de l'ex Radio et télévision algérienne (RTA), a évoqué le rôle important de liaison rempli par Zeddour Brahim en Egypte entre les étudiants algériens et maghrébins. "Un rôle qui lui valu la reconnaissance des responsables politiques de l'époque installés au Caire" a-t-il témoigné. L'amour de la patrie lui a été inculqué par son père, l'éminent uléma, cheikh Tayeb El Mehadji, connu pour avoir contribué à la promotion de l'Ecole "El Falah" à haï Médina Jdida, a soutenu, pour sa part, Daho Faghrour, doyen de la faculté des sciences humaines et civilisation islamique de l'université Ahmed Benbella d'Oran. Il a rappelé, dans la foulée, le parcours du chahid Zeddour qui l'a conduit à vivre ses convictions en Tunisie en allant étudier à l'université Zeïtouna, "passage obligé pour les Algériens qui voulaient se perfectionner dans la langue arabe" et ensuite à l'université "Al Azhar" du Caire où il rencontra d'illustres leaders du mouvement national algérien, spécialement les membres du PPA-MTLD au sein duquel il militait depuis les années 40, avant de rejoindre le FLN. A son retour en Algérie, Zeddour Brahim a subi l'onde de choc des douloureux évènements du 8 mai 1945. Sa rentrée au pays natal n'est pas passée inaperçue, puisque le 2 novembre 1954, il fut convoqué par l'administration coloniale à Oran puis le 4 du même mois pour ne plus réapparaître vivant, a-t-on évoqué. Mort sous la torture le 6 novembre à Alger, son corps a été jeté à l'embouchure de Oued Hamiz près d'Alger. Sa famille et ses proches n'ont pu avoir la moindre explication sur sa disparition, que bien des zones d'ombres entourent, comme soulevé dans un documentaire sur le chahid Zeddour de 15 minutes, réalisé par Zakaria et projeté à l'occasion de cette rencontre commémorative.