Le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé une note de protestation au Conseil de sécurité de l'ONU suite à un raid aérien de la coalition internationale sur un camp de l'armée syrienne, à l'ouest de Deir ez-Zor. Malgré les affirmations du ministère syrien des Affaires étrangères et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme concernant le bombardement d'un camp de l'armée syrienne à Deir ez-Zor, la coalition menée par les Etats-Unis, dément toute frappe dans cette région. "Nous sommes au courant de ces informations parues dans la presse mais nous n'avons mené aucune frappe dans cette partie de Deir Ezzor, mais à 55 km de là", a indiqué le porteparole de la coalition internationale le colonel Steve Warren. "Nos raids ont eu lieu à 55 km de la zone où les Syriens font état de l'attaque, nous avons frappé des puits pétroliers et il n'y avait pas d'êtres humains dans cette zone", a-t-il indiqué. Plus tôt, Damas avait fermement condamné "l'agression flagrante des forces de la coalition menée par les Etats- Unis à Deir Ezzor". Cette frappe aérienne a coûté la vie à quatre soldats de l'arm ée syrienne et 16 personnes ont été blessées, rapporte une source proche du dossier. "La frappe aérienne a été effectuée sur un entrepôt de munitions de l'armée syrienne dans la province Deir ez-Zor. D'après nos données, 4 militaires sont morts et 16 sont blessés. Deux chars sont abî- més. L'aviation de la coalition internationale opérait ici", a déclaré un interlocuteur de la milice nationale syrienne. L'OTAN EXCLUT LE DEPLOIEMENT DES FORCES TERRESTRES L'Otan exclut le déploiement en Syrie de forces terrestres pour combattre le groupe radical Daech. "Cela n'entre pas dans les projets de la coalition et des alliés de l'Otan. Les Etats-Unis disposent d'un certain nombre d'unités spéciales. Nous avons au premier plan le renforcement des forces locales. Ce n'est pas facile, mais c'est l'unique solution", a déclaré le secrétaire général de l'alliance Jens Stoltenberg dans un entretien au journal suisse Tages-Anzeiger. Il a noté que dans le conflit actuel il n'était pas question d'un face-à-face entre l'Occident et le monde islamique, mais d'une bataille "contre l'extrémisme et le terrorisme". "Les musulmans se trouvent en première ligne de cette bataille. La plupart des victimes, ce sont des musulmans, et la plupart de ceux qui combattent Daech, ce sont des musulmans", a souligné Jens Stoltenberg. Fin octobre, le président des Etats-Unis Barack Obama a donné son accord pour l'envoi en Syrie d'unités spéciales américaines afin de soutenir les forces kurdes d'autodé- fense contre Daech. Fin novembre, une cinquantaine de soldats et officiers américains sont arrivés dans la ville syrienne d'Aïn al-Arab (Kobané) sur la frontière avec la Turquie. LES 5 PAS POUR VAINCRE DAECH Alors que le déploiement des systèmes de missiles antiaé- riens S-400 en Syrie et la création d'un corps diplomatique ont déjà été entrepris par la Russie en tant que mesures pour régler le conflit syrien, il existe encore des moyens pour qu'elle remporte la victoire sur Daech et aide Bachar el-Assad à rester au pouvoir, selon National Interest. La campagne militaire russe en Syrie porte ses fruits, mais les frappes russes pourraient être encore plus efficaces si Vladimir Poutine suivait la stratégie proposée par National Interest. Cette straté- gie prévoit "cinq pas" concrets qui devraient augmenter la réussite des forces russes. 1. Les Su-25 La première mesure serait de déployer des avions russes d'attaque au sol Sukhoi-25 qui pourraient améliorer considé- rablement la situation sur le champ de bataille. Les Su-25 sont capables d'emporter de grandes quantités de munitions. Ainsi, la Russie pourrait accroître son assistance à l'arm ée arabe syrienne loyale au président. 2. Le déploiement des systèmes antiaériens S-400 Moins de 24 heures après la destruction de son bombardier Su-24 par un chasseur F-16 de l'armée de l'air turque, la Russie a déployé des systèmes de défense antiaériens S-400 autour de la base de Hmeimim qui abrite les avions de combats russes menant des frappes contre les djihadistes de Daech en Syrie. Le déploiement de ces systèmes de défense antimissile sur le sol syrien signifie que les pays occidentaux ne pourront pas décréter de zones d'exclusion aérienne, ni entamer une campagne anti-Assad. Autrement dit, Daech et d'autres groupes rebelles syriens seraient contraints d'agir seuls dans leur lutte contre les autorités syriennes. En cela, il n'est pas probable qu'une attaque directe visant les systèmes antiaériens russes ait lieu, car une telle démarche marquerait une escalade de la confrontation entre la Russie et l'Occident. En pratique, avec ces systèmes, le Russie acquiert un droit de véto sur toute action des pays occidentaux à l'encontre de Bachar el- Assad. 3. Diplomatie L'une des principales armes de la Russie en Syrie, c'est la diplomatie, son corps diplomatique. En particulier, la Russie peut conclure des accords avec les maîtres du jeu dans le conflit syrien, dont les pays voisins de la Syrie et des Etats membres de l'Union européenne qui ne sont pas prêts à investir des sommes colossales dans le règlement de la crise, ainsi que des pays plus lointains qui peuvent pour autant influencer le cours des choses. Dans ce contexte, la diplomatie peut même faire pencher la balance en faveur de la sauvegarde de l'administration syrienne actuelle. 4 . S u r v e i l l a n c e , reconnaissance Ensuite, la Russie peut soutenir les forces gouvernementales à l'aide de moyens de reconnaissance et de surveillance. En l'espèce, la Russie dispose non seulement d'avions de surveillance et de drones, mais aussi de systè- mes de guerre électronique capables d'analyser les communications des terroristes. 5. Equipe dirigeante Finalement, la Russie pourrait doter l'armée syrienne d'une équipe dirigeante composée de militaires russes, y compris des forces spéciales, censée l'aider à vaincre les terroristes. Ainsi, tandis que Moscou s'emploie à déployer ses forces terrestres, son rôle clé consistera à guider, coordonner et soutenir l'armée syrienne. L'aviation des Etats-Unis et de leurs alliés bombarde les positions de Daech en Syrie depuis septembre 2014, et ce, sans avoir reçu l'aval du Conseil de sécurité de l'Onu ni du gouvernement syrien. La Russie mène une opération contre Daech en Syrie depuis le 30 septembre, à la demande du président syrien Bachar el- Assad. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné l'échange de données de renseignements avec les militaires français dans le cadre de la lutte contre Daech en Syrie. De son côté, la France a intensifié ses frappes aériennes sur les positions de Daech après les attentats du 13 novembre à Paris. Le 2 décembre, le parlement britannique donnait son aval à la participation de son pays dans l'opération contre Daech en Syrie. Depuis 2011, la Syrie est en proie à une guerre civile qui a déjà fait au moins 250 000 morts et un million de blessés.