L'avancée sur plusieurs fronts de l'armée du régime de Damas, depuis le début des frappes aériennes russes en Syrie, n'est visiblement pas appréciée par les Etats-Unis, qui n'ont pas tardé à approvisionner en armes et munitions les rebelles syriens opposés à Bachar al-Assad. Rien n'assure que ces derniers utiliseront ces armes uniquement dans leurs combats contre l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech), comme veulent le faire croire les Etats-Unis, et pas contre l'aviation militaire russe. D'ailleurs, les rebelles syriens n'ont pas tardé à formuler de nouvelles demandes aux pays les soutenant afin qu'ils leur fournissent des systèmes antiaériens dans le but de combattre les forces fidèles au gouvernement de Damas ainsi que Daech. Selon le New York Times, qui cite le commandant de la Division 13 de l'Armée syrienne libre (ASL), Ahmad al-Saoud, les insurgés ont transmis leur requête via des officiers de liaison travaillant en Turquie. À en croire la chaîne de télévision CNN qui se réfère à un officiel US, le Pentagone aurait livré 50 t de munitions aux combattants anti-Assad, dont des armes légères et des grenades à main. Le colonel Steve Warren, porte-parole militaire américain basé à Bagdad, a indiqué que les munitions parachutées sont destinées à la "coalition arabe syrienne", qui comprend entre 4000 et 5000 combattants. Il a laissé entendre qu'elle pourra aussi recevoir un soutien aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Cette promptitude américaine à répondre favorablement et rapidement aux requêtes des rebelles syriens laisse supposer que Washington ne s'accommode point de la nouvelle donne en Syrie, née de l'intervention de l'aviation russe, qui aura permis aux forces du régime d'al-Assad de redevenir un acteur important, alors qu'il était au bord de la dérive. Les frappes aériennes russes ont radicalement changé la donne en Syrie, d'où cette attaque à l'obus hier contre l'ambassade russe à Damas, dans l'espoir de dissuader Moscou de poursuivre son opération. C'est d'ailleurs l'interprétation donnée hier par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il a affirmé que l'attaque contre l'ambassade de Russie à Damas est un "attentat terroriste" visant à dissuader Moscou de poursuivre ses frappes aériennes contre le groupe Etat islamique en Syrie. À noter que les deux obus sont tombés sur l'ambassade de Russie à Damas au moment où débutait une manifestation de soutien à ce pays, dont l'aviation apporte un soutien aérien aux forces du régime pour repousser les rebelles. R. I./Agences