Le montant que l'Etat injectera dans le groupe Areva, délesté de son activité réacteurs, sera finalement connu au début de l'année 2016, a affirmé mardi le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. La discussion entre Areva et EDF sur les modalités du rachat par l'énergéticien d'au moins 51% d'Areva NP, activité réacteurs de l'ex-fleuron du nucléaire, est en train d'être finalisée, (ce) qui nous conduira au début de l'année 2016 à pouvoir procéder aux précisions requises sur les montants financiers de la recapitalisation d'Areva, a indiqué le ministre lors d'une audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. Nous souhaitions le faire plutôt en fin d'année (2015) mais les discussions se poursuivent sur plusieurs sujets, a ajouté M. Macron, évoquant notamment le plan d'affaires du futur Areva recentré sur le cycle du combustible, le dossier de l'EPR finlandais et les analyses lancées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur la construction de l'EPR de Flamanville (Manche). EDF devrait présenter ce mois-ci son offre ferme pour le rachat d'une participation d'au moins 51% dans Areva NP. Areva conserverait 15% de cette activité, dont la valorisation estimée provisoirement à 2,7 milliards d'euros fait l'objet d'intenses pourparlers entre les parties. EDF, dont l'Etat français est actionnaire majoritaire, a vocation à faire entrer de manière minoritaire (dans Areva NP) des actionnaires, entre autres japonais et chinois, a indiqué le ministre de l'Economie. Un actionnariat japonais revêt une cohérence sur le plan technologique, du fait du partenariat existant entre Areva et Mitsubishi Heavy Industries (MHI) sur le réacteur Atmea, a-t-il justifié. Dans le même temps, l'Etat veut faire rentrer des partenaires financiers sur les marchés clés, en particulier sur le marché chinois qui sera le premier marché du développement nucléaire, a-t-il expliqué. Selon une source gouvernementale, des investisseurs asiatiques pourraient ainsi détenir un tiers d'Areva NP. La finalisation de cette opération est prévue fin 2016. Areva, qui verra alors sa taille divisée par deux, a également ouvert la porte à une entrée à son capital du géant du nucléaire chinois CNNC en signant avec lui début novembre un protocole d'accord prévoyant une possible coopération capitalistique et industrielle. Car le groupe a d'importants besoins de financement, évalués à 7 milliards d'euros d'ici à 2017, et la perfusion de l'Etat ne suffira pas. La restructuration du groupe nucléaire, dont l'Etat détient plus de 87% du capital, et avec lui de toute la filière nucléaire française, prendra de toute façon du temps, a insisté Emmanuel Macron.