Le gouvernement annoncera en décembre le montant qu'il est prêt à apporter à Areva pour renflouer le groupe nucléaire en difficulté, ont indiqué jeudi les syndicats après avoir été reçus à Bercy par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. L'Etat s'est à nouveau engagé lors de cette rencontre à recapitaliser Areva, ont indiqué les syndicats CFDT, CGT et Unsa-Spaen. Le montant sera annoncé en décembre, mais l'opération elle-même ne se ferait que fin 2016, ont-ils précisé, l'Etat estimant que le groupe nucléaire peut tenir en 2016, a dit Jean-Pierre Bachmann (CFDT). Quant à l'offre ferme d'EDF concernant la prise de contrôle majoritaire d'Areva NP, l'activité réacteurs, elle devrait être connue fin novembre, selon Christophe Laisné (Unsa-Spaen). Lors de cette rencontre, marquée par quelques tensions selon plusieurs participants, les syndicats ont fait part des inquiétudes des salariés du groupe en France où 3 000 à 4 000 suppressions d'emplois, via un plan de départs volontaires, sont prévues d'ici à 2017. On a demandé une gestion territoriale de l'emploi, sous l'égide de l'administration, qui s'étende aux sous-traitants, aux donneurs d'ordre, donc Areva, et aux capacités de reclassement locales, a détaillé M. Bachmann. Emmanuel Macron s'est engagé à confier le dossier à la (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) de chaque bassin d'emploi. Charge à elle de gérer ça, mais aussi les compétences, avec les partenaires sociaux, a expliqué Pascal Evariste (CGT), en jugeant qu'il s'agissait d'un point assez positif. Serait aussi évoqué dans ce cadre le cas des sous-traitants d'Areva. Nous, ce qui nous inquiète, c'est la déstabilisation des bassins d'emplois, a poursuivi M. Evariste. La CFDT souhaite aussi des conventions de reclassement avec les autres acteurs du nucléaire (EDF, CEA...) et le ministre a déclaré qu'il ferait des demandes en ce sens auprès des établissements, selon M. Bachmann. Syndicats et direction du groupe nucléaire s'étaient retrouvés mercredi pour une dernière séance de relecture du projet d'accord groupe qui vise à encadrer les suppressions d'emplois. Le protocole va maintenant être soumis pour avis aux comités centraux d'entreprise (CCE) des six entreprises concernées (Areva NP, Areva NC, ABS, SET, Eurodif et Areva Mines). Il est ouvert à signature jusqu'au 15 octobre.
Valls ouvert à l'entrée de Mitsubishi Heavy Le Premier ministre français, Manuel Valls, a affiché son ouverture à l'idée de voir le conglomérat industriel japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) entrer au capital de la branche réacteurs nucléaires d'Areva, en cours d'acquisition par EDF. Les industries mèneront ces discussions. Tout est envisageable, dès lors que ces alliances entre industriels nous renforcent mutuellement, estime le Premier ministre dans une interview au quotidien Asahi, en réponse à une question sur les discussions entre MHI et Areva. MHI, partenaire du groupe nucléaire français pour le réacteur Atmea, a confirmé la semaine dernière être en discussion avec les groupes français Areva et EDF en vue d'un investissement dans l'activité de réacteurs nucléaires Areva NP. La coopération (nucléaire) franco-japonaise a vocation à s'approfondir, pourquoi pas en lien avec d'autres partenaires, si cela se justifie sur le plan industriel, souligne Manuel Valls dans une autre interview publiée samedi par le quotidien économique Nikkei. Areva cherche par ailleurs à attirer des investisseurs chinois à son capital, alors que le groupe nucléaire est en difficulté et a besoin d'une augmentation de capital significative. L'entrée d'entreprises étrangères au capital permettrait notamment de limiter la contribution de l'Etat français.