Veolia a annoncé hier un nouveau plan d'économies qui doit lui permettre d'améliorer ses résultats financiers jusqu'en 2018, marquant une nouvelle étape pour le groupe après un précédent plan de transformation qui a conduit à son retour dans le vert l'an dernier. Entre 2016 et 2018, le spécialiste de l'eau et des déchets veut réduire sa base annuelle de coûts de 600 millions d'euros, dont 200 millions en 2016, notamment via une amélioration de son efficacité opérationnelle, a précisé le groupe à l'occasion d'une journée consacrée aux investisseurs à Paris. Dans le cadre de son plan de transformation lancé en 2011 et achevé cette année, Veolia a déjà réalisé plus de 750 millions d'euros d'économies, incluant des réductions d'effectifs dans son activité Eau en France, pénalisée par des renouvellements de contrats à des conditions moins lucratives. Veolia compte aussi pour son nouveau plan sur une meilleure politique d'achats et une baisse de ses frais généraux. Si la mise en œuvre de son plan de transformation lui a permis de revenir dans le vert l'an dernier et de plus que doubler son bénéfice net courant cette année, attendu autour de 550 millions d'euros contre 246 millions en 2014, Veolia veut encore accélérer ces trois prochaines années. Il vise désormais un bénéfice net courant supérieur à 800 millions d'euros à l'horizon 2018, un excédent brut d'exploitation d'environ 3,5 milliards d'euros, en hausse de 5% par an en moyenne, et un chiffre d'affaires supérieur à 27 milliards d'euros, ce qui suppose une croissance de 2 à 3% par an. Le groupe place également comme priorité le quasi doublement de son free cash-flow (flux de trésorerie disponible) net annuel à 1 milliard d'euros. En revanche, Veolia n'a pas communiqué d'objectifs sur son endettement qui atteignait fin septembre 8,97 milliards d'euros, en progression par rapport à l'an dernier, pénalisé toutefois par les effets de change. Ces objectifs sont ambitieux, a affirmé le P-DG du groupe Antoine Frérot, cité dans le communiqué, mais il fait valoir le plein succès du plan précédent qui a permis au groupe de se recentrer sur ses marchés les plus porteurs, de mettre en place une organisation plus intégrée et plus efficace et de restaurer ses marges.
Hausse du dividende Outre les réductions de coûts, ce nouveau plan repose aussi sur le développement de l'activité et plus particulièrement auprès des clients industriels, là où la croissance est la plus forte. Veolia propose notamment des services aux entreprises pour les aider à répondre au durcissement des normes environnementales et à optimiser leur consommation d'eau et d'énergie. Veolia anticipe une croissance d'environ 5% sur ce créneau porteur, et plus particulièrement dans les secteurs du pétrole et du gaz, des mines, de l'agroalimentaire et de la pharmacie, des déchets dangereux et du démantèlement d'installations industrielles. A l'inverse, le groupe est plus prudent pour sa croissance auprès des collectivités, sa clientèle traditionnelle, anticipant une moyenne de 2% par an, avec notamment en France des contrats de gestion devenus souvent moins lucratifs ces dernières années. A terme, Veolia vise un rééquilibrage entre ses marchés industriels et municipaux qui représentaient fin 2014 respectivement 39% et 61% de son activité. Par ailleurs, le groupe affiche sa volonté de se renforcer hors d'Europe, où la faible croissance économique pèse notamment sur les volumes de déchets à traiter. Au regard de ses ambitions de rentabilité, le groupe a également annoncé hier qu'il augmentera l'an prochain son dividende, une première depuis 2011. Il sera porté à 73 centimes d'euro par action, contre 70 centimes cette année. Et il vise une hausse annuelle de l'ordre de 10% les trois années suivantes.