EDF a annoncé qu'il réduirait progressivement ses investissements et continuerait à maîtriser ses coûts afin de générer une trésorerie positive en 2018, après la publication de résultats solides en 2013 qui ont fait bondir son cours. Le groupe continue d'améliorer la maîtrise et le renforcement du contrôle des coûts, en plus des 2,5 milliards d'euros déjà visés à l'horizon 2015, a indiqué le géant français de l'électricité dans un communiqué. Ces efforts en matière de coûts se sont traduits l'an dernier par des économies de 1,3 milliard d'euros, supérieures à l'objectif de 1,2 milliard qui avait déjà été relevé à l'automne. Les investissements nets devraient eux décroître après un pic de 14 milliards d'euros en 2015, une fois achevée la mise en service de gros projets comme le terminal méthanier de Dunkerque en 2015 et le réacteur nucléaire EPR de Flamanville en 2016, dont le budget a explosé à 8,5 milliards d'euros. Pour mener à bien l'ensemble de nos développements, la discipline et les maîtrises des coûts doivent être au rendez-vous. Maintenir notre solidité financière est une priorité, a déclaré le P-DG Henri Proglio, lors d'une conférence de presse. Après 2015 nos investissements seront significativement réduits pour atteindre en 2018 un niveau comparable à celui de 2013, soit environ 12 milliards d'euros, a-t-il ajouté. Ces mesures permettront à EDF d'atteindre en 2018 une trésorerie positive après dividendes (contre -366 millions en 2013), en excluant le déploiement du compteur électrique communicant Linky dont le coût est estimé entre 5 et 6 milliards d'euros. Le titre EDF a profité de ces annonces: il a gagné 4,28% à 27,20 euros à la Bourse de Paris. En 2013, le groupe détenu à plus de 84% par l'Etat français a rempli tous les objectifs financiers qu'il s'était fixés. Le bénéfice net est ressorti en hausse de 7,4%, à 3,6 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires en progression de 4,7% à 75,6 milliards d'euros, des performances meilleures qu'attendu. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) s'est établi à 16,8 milliards d'euros, enregistrant une croissance organique de 5,5%, supérieure à l'objectif d'au moins 3% (hors Edison) qu'EDF s'est à nouveau fixé pour cette année. Le bénéfice net courant, qui exclut les éléments exceptionnels, est quant à lui ressorti en baisse de 1,4% à 4,1 milliards d'euros. Le dividende restera toutefois stable, à 1,25 euro par action, dans la fourchette de distribution de 55 à 65% du résultat net courant visée par EDF.
Production nucléaire en baisse Les résultats du groupe ont été portés par un hiver rigoureux dans l'Hexagone et sur une partie de l'Europe, suivi d'un printemps maussade, qui ont soutenu la consommation d'électricité, malgré un environnement économique difficile pour les énergéticiens, confrontés à des surcapacités de production. Outre l'intégration de l'électricien italien Edison, ils ont bénéficié également d'une hausse des prix en France, son marché historique. Les tarifs réglementés de l'électricité ont augmenté de 5% en moyenne le 1er août, et une hausse similaire est prévue cet été. Les bonnes performances du parc hydraulique en France, qui a atteint son plus haut niveau de production en 10 ans avec 42,6 térawattheures, a permis de compenser le recul de la production des 58 réacteurs nucléaires hexagonaux à 403,7 TWh, inférieur à l'objectif de 405-410 TWh du fait d'arrêts de maintenance plus longs que prévus et de la douceur des températures en décembre. EDF table toutefois sur une augmentation de sa production nucléaire française cette année, dans une fourchette de 410-415 TWh grâce à une meilleure maîtrise des durées d'arrêt. Henri Proglio a de nouveau plaidé pour une augmentation du prix de l'Arenh (Accès régulé au nucléaire), actuellement de 42 euros par mégawattheure, auquel EDF est obligé de revendre le quart de son électricité d'origine nucléaire à ses concurrents, les fournisseurs alternatifs. Le gouvernement a annoncé un décret pour la fin du premier trimestre (BIEN trimestre), fixant le nouveau mode de calcul de ce prix jugé insuffisant par EDF, qui souhaite le voir atteindre progressivement 50 euros. Il n'y a pas d'entreprise qui puisse survivre durablement si elle est obligée à vendre un quart de sa production en dessous de son prix de revient. (...) Ou alors, il faut des compensations, a insisté le P-DG. Enfin, EDF a réduit son endettement net de 3,7 milliards d'euros sur un an, à 35,5 milliards d'euros fin décembre. Il avait indiqué en novembre que l'accord trouvé avec Veolia Environnement pour se partager Dalkia, leur grande coentreprise de services énergétiques, aurait un impact positif d'environ 1 milliard d'euros sur sa dette nette en 2014.