Airbus Group a connu une année record sur le plan financier en 2014, avec un bénéfice net en hausse de 59%, qui a fait passer au second plan les difficultés industrielles que connaît le constructeur aéronautique avec son appareil militaire A400M. "Nous avons nettement amélioré la rentabilité et la génération de trésorerie en 2014 grâce à une solide performance opérationnelle et un carnet de commandes record à la fin de l'année", s'est félicité vendredi Tom Enders, le président exécutif d'Airbus Group. "Nous avons livré un nombre d'appareils commerciaux plus élevé que jamais, dont le premier A350, et nos commandes nettes ont représenté, une fois de plus, plus du double du nombre de livraisons", a-t-il ajouté. L'an dernier, Airbus Group a dégagé un bénéfice net record de 2,34 milliards d'euros, qui aurait pu être meilleur encore s'il n'avait dû passer une provision de 551 millions d'euros pour prendre en comptes les nouveaux retards enregistrés sur l'A400M. Le constructeur aéronautique a en partie compensé cet impact par une plus-value de 383 millions d'euros liée à la cession de 8% du capital de l'avionneur Dassault Aviation, et de ses parts dans le groupe de défense finlandais Patria. Le chiffre d'affaires a atteint un "niveau record" à 60,7 milliards d'euros, en hausse de 5%. En 2014, les prises de commandes du groupe ont reculé de 23% à 166,4 milliards. Le carnet de commandes au 31 décembre n'en atteignait pas moins 857,5 milliards d'euros, soit une hausse de 26% sur un an.
Rentabilité en vue pour l'a380 Comme attendu, c'est dans les avions commerciaux que Airbus Group a encore une fois excellé. 2014 a été la "deuxième meilleure année" de son histoire pour le constructeur, a souligné Tom Enders lors de la conférence de présentation de résultats, tenue à Munich (sud de l'Allemagne). Airbus a reçu 1 456 commandes nettes d'avions commerciaux, portant son carnet de commandes à 6 386 appareils à la fin de l'année. Cette année, les livraisons de l'avionneur "devraient être légèrement supérieures à 2014 et une augmentation du carnet de commandes des avions commerciaux est à nouveau anticipée". Pour répondre à la forte demande d'appareils monocouloirs, Airbus a décidé d'augmenter la production de la famille des A320 à 50 appareils par mois à partir de 2017 contre 42 actuellement. L'avionneur va en parallèle réduire temporairement la production de long-courriers A330 à 6 appareils par mois en 2016, contre 10 aujourd'hui. Quant à son dernier-né, l'A350, la production va passer de 15 appareils au total en 2015 à 10 appareils par mois en 2018. Airbus vise ainsi une production annuelle de 110 appareils en 2019. "Mais le plus important est que nous confirmons que le seuil de rentabilité pour le (très gros porteur) A380 sera atteint en 2015", a martelé Tom Enders, en réponse au scepticisme de certains spécialistes du secteur envers cet appareil dont les ventes ont du mal à décoller.
Forte hausse du dividende Pour 2015, Airbus Group compte faire encore mieux même si la barre est déjà très haute. Si le résultat d'exploitation (EBIT) a progressé de 54% à 4 milliards en 2014, le groupe table cette année sur "une légère augmentation" de cet indicateur de gestion avant prise en compte des éléments non récurrents. Restent les défis: Tom Enders a souligné que son groupe restait mobilisé "pour faire face aux différents défis opérationnels, notamment la montée en cadence et les coûts de l'A350 et de l'A400M". Airbus n'a pas dévoilé le nouveau planning de livraisons de l'avion de transport militaire, très apprécié de ses utilisateurs mais qui n'a causé que des déboires à son constructeur. "Le planning des améliorations militaires progressives et des livraisons associées est actuellement en cours de négociation avec les clients, pour refléter la situation du programme et le calendrier des livraisons révisés", a seulement indiqué le groupe. Airbus Group entend également "stimuler les ventes d'hélicoptères", qui ont souffert l'an dernier, et "continuer à restructurer (son) portefeuille dans la défense et l'espace", a indiqué son patron. Dans ce dernier secteur, le groupe bénéficiera cette année d'une "compensation économique" de 800 millions d'euros de la part de son partenaire Safran, pour refléter l'importance inégale des actifs apportés par les deux groupes dans leur filiale commune en voie de constitution dans les lanceurs spatiaux. Fort de ces bons résultats, le groupe va proposer un dividende de 1,20 euro par action au titre de 2014, en hausse de 60%.