Le constructeur automobile américain Ford veut faire communiquer ses voitures avec les maisons connectées, grâce notamment à une alliance avec le géant de la distribution en ligne Amazon, ainsi qu'avec des drones. Les chercheurs de Ford développent des moyens de relier les voitures connectées et les maisons connectées, a indiqué le patron du constructeur, Mark Field, lors d'une conférence de presse à Las Vegas à la veille de l'ouverture au public du salon d'électronique grand public CES. Aujourd'hui, nous annonçons que nous travaillons avec Amazon pour relier nos véhicules avec (l'assistant vocal virtuel) Alexa et le hub pour maison connectée Echo. Echo est un appareil électronique de la forme d'un cylindre noir vertical, combinant un haut-parleur à 360 degrés et un assistant personnel à commande vocale, Alexa, capable de répondre à des questions sur les prévisions météo ou les dernières nouvelles, mais aussi de contrôler des objets connectés dans la maison. Amazon l'avait lancé en novembre 2014, au départ avec un nombre restreint de clients sur invitation. Les chiffres de ventes ne sont pas divulgués, mais l'accueil a été suffisamment positif pour que la commercialisation soit élargie au grand public fin juin 2015. Mark Fields et le vice-président d'Amazon Greg Hart, qui l'a rejoint sur scène, ont expliqué mardi que l'alliance allait permettre d'utiliser Echo et Alexa pour communiquer avec sa voiture depuis la maison, afin de la démarrer ou de la déverrouiller à distance et de vérifier le niveau de carburant ou de charge de la batterie électrique par exemple, mais aussi de commander des objets connectés de la maison depuis sa voiture, que ce soit pour éteindre la lumière ou ouvrir la porte du garage. La fonctionnalité devrait être disponible plus tard cette année pour les propriétaires de véhicules équipés du système de connectivité embarqué Sync. Aujourd'hui 15 millions d'entre eux sont déjà sur les routes dans le monde, et ce chiffre devrait atteindre 43 millions d'ici 2020, a noté Mark Fields. Outre la maison, Ford veut aussi faire communiquer ses voitures avec des drones: Mark Fields a également évoqué mardi une alliance avec le fabricant de drones DJI dans le cadre d'un concours pour développeurs. L'objectif est la mise en place d'un système où la voiture et le drone échangent des informations en vue d'inspecter les zones touchées par des catastrophes naturelles et d'accélérer ainsi la vitesse de réaction des secours. Ford a parallèlement indiqué mardi que la nouvelle version de Sync (Sync 3), qui équipera ses véhicules à partir de cette année, sera compatible avec Apple CarPlay et Android Auto de Google, deux systèmes permettant d'intégrer toutes les fonctionnalités de son Smartphone au système électronique de la voiture. Le constructeur n'a en revanche pas confirmé des rumeurs de partenariat avec Google dans les voitures sans chauffeur. Nous continuerons de travailler avec d'autres acteurs, y compris sur des véhicules autonomes afin de fournir des transports comme un service, s'est contenté d'indiquer Mark Fields. Nous sommes très sérieux chez Ford sur les véhicules autonomes, a-t-il insisté, soulignant que le groupe comptait tripler cette année sa flotte de voitures sans chauffeur utilisées pour des tests aux Etats-Unis, pour la porter à 30 voitures.
Prévision de bénéfice relevée Le constructeur automobile Ford s'est montré plus optimiste pour 2015 jeudi, après avoir recalculé les retraites versées à ses 90 000 salariés. La marque à l'Ovale bleu s'attend désormais à un bénéfice avant impôts annuel compris entre 10 et 11 milliards de dollars, contre de 8,5 à 9 milliards auparavant. C'est une hausse d'environ 1,5 milliard de dollars, selon un communiqué. Cet ajustement positif est dû à un alignement sur l'ensemble du secteur du mode de calcul des retraites versées à ses salariés, explique le groupe automobile qui souligne que ce changement va donner une "vue plus transparente de la performance opérationnelle de son activité". Autres conséquences: Ford va revoir ses résultats financiers des cinq dernières années, avec souvent de bonnes surprises puisque le groupe devient rentable en Europe sur les neuf premiers mois de 2015. Les activités européennes affichent ainsi un bénéfice opérationnel de 128 millions de dollars. En Amérique du nord, le bénéfice opérationnel passe, lui, de 6,1 milliards de dollars à 7,3 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2015. A Wall Street, le titre reculait néanmoins de 2,75% à 12,75 dollars dans les échanges électroniques de pré-séance dans un contexte de Bourses mondiales en pleine déroute. Avant Ford, d'autres groupes américains ont changé leur mode calcul des retraites de leurs salariés. Les deux géants des télécommunications Verizon et AT&T en font partie.