Une réunion consultative de haut niveau des membres du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du Processus d'Alger se tiendra, aujourd'hui à Alger, dans le contexte de l'évaluation du processus de mise en oeuvre de cet Accord, à l'initiative de l'Algérie qui assure la présidence de cette instance et chef de file de la médiation internationale. Cette réunion formelle de l'équipe de médiation doit avoir lieu dans la matinée d'aujourd'hui pour "procéder à un examen rigoureux des avancées ainsi que des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l'Accord". Cette réunion se tient au lendemain de la tenue de la dixième réunion du Comité stratégique bilatéral qui répond justement à la décision de dynamiser les mécanismes de coopération bilatérale prise par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue malien, le Président Ibrahim Boubacar Keita, en septembre 2015". Ainsi donc le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, RamtaneLamamra, a convié à cette rencontre, les représentants des trois parties signataires (Gouvernement, Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme d'Alger) et tous les membres de la Médiation (Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Nigeria, France, Etats-Unis d'Amérique, ONU-MINUSMA, UA-MISAHEL, CEDEAO, UE, OCI). D'autre part, les représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Russie, Royaume-Uni) ainsi que du Canada, actuellement chef de file des Partenaires techniques et financiers du Mali (PTF), ont également été conviés à participer en tant qu'invités, comme le prévoit l'Accord. Il est utile de rappeler au passage que l'accord de paix et de réconciliation au Mali signé en deux étapes, en mai et juin 2015, par le gouvernement et les groupes politico-militaires du Nord Mali, avait été obtenu après cinq rounds de dialogue, engagé en juillet 2014 sous la conduite de la médiation internationale, dont l'Algérie est le chef de file. Dans la tradition de dialogue et de concertation sur les questions d'intérêt commun qui marque les relations entre l'Algérie et le Mali, la dixième session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord du Mali se tenait hier au moment où on mettait sous presse à Alger, sous la co-présidence des chefs de la diplomatie des deux pays. "Au-delà de la constance du rôle actif de notre pays sur le dossier malien en tant que pays voisin, chef de file de la Médiation et président du Comité de suivi de l'Accord, cette nouvelle série de consultations devrait être très utile pour la mise en valeur des acquis du processus de paix engagé dans ce pays et pour leur consolidation", a-t-on souligné du côté du ministère. Sept mois se sont écoulés, en effet, depuis la signature de l'Accord, soit une période "suffisante" pour faire le point sur le chemin que les parties signataires ont parcouru ensemble, avec l'accompagnement de la communauté internationale, sur la voie du retour de la paix et de la consolidation de la réconciliation au Mali. Compte tenu des développements "globalement positifs" observés ces derniers temps sur le terrain ainsi que des "défis rencontrés", quatre principaux objectifs sont assignés à ces consultations, à savoir, procéder à une évaluation "objective" de l'état et des perspectives du processus de paix, accélérer le processus de mise en œuvre de l'Accord et assurer aux instances de suivi toute l'efficacité recherchée, dans l'esprit et la lettre des dispositions pertinentes de l'Accord. Il s'agit également de "renforcer l'action de mobilisation et stimuler l'effort collectif de la communauté internationale en soutien au Mali". La spécificité du contexte donne plus de poids à cette série de réunions d'Alger sur le Mali qui intervient donc d'une part, dans le prolongement de l'examen périodique de la situation par le Conseil de sécurité des Nations unies et au moment où un nouveau représentant spécial du secrétaire général, Mahamat Salah Annadif, prend la direction de la MINUSMA en remplacement de MongiHamdi. Et d'autre part, cette nouvelle séquence dans la dynamisation de l'œuvre de paix au Mali intervient également avant la tenue du sommet de l'Union africaine, qui sera saisi de cette situation au titre des questions de paix et de sécurité à travers le continent. D'ailleurs, il est utile de rappeler également qu'au début du mois de décembre dernier, l'ambassadeur du Mali en Algérie, Nainy Touré, a affirmé à Alger que la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, est "sur la bonne voie". "On a atteint une étape assez intéressante au niveau de l'application de l'Accord de paix au Mali sur laquelle veille le Comité de suivi présidé par l'Algérie", a notamment indiqué M. Touré, dans une déclaration à l'APS. Il s'exprimait en marge de l'ouverture d'un cycle de formation sur l'"analyse du renseignement opérationnel, organisé par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), au profit d'une trentaine d'officiers supérieurs issus des services des renseignements de onze pays sahélo-sahariens. "Nous sommes en train de mettre en œuvre les programmes prioritaires, qui avaient été définis dans le cadre de l'Accord de paix. Il s'agit surtout de la mise en place des projets d'assistance aux populations du Nord du pays", a dit le diplomate malien. Il a cité dans ce contexte, les mesures nécessaires à la prise en charge des volets relatifs aux questions humanitaires et les services sociaux de base.