Les prix de la poudre de lait continuent d'enregistrer une hausse vertigineuse sur le marché mondial, atteignant ces jours-ci 4 000 euros la tonne. Le différentiel en Algérie est supporté par les pouvoirs publics, entre le prix réel évalué à 45 DA et le prix de vente du sachet de lait qui reste inchangé à 25 DA. Les producteurs de lait en sachet menacent d'arrêter la production en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics en matière de subventions. L'Office national interprofessionnel du lait, en tant qu'organisme de régulation au niveau du marché national, dont le démarrage date du mois de juillet dernier, a pris en charge le problème dans son ensemble. Il régule le marché aussi bien pour les laiteries privées que publiques, notamment en matière de prise en charge de leurs besoins en matières premières à savoir la poudre de lait. Cependant, il semble que les producteurs de lait en sachet n'expriment pas de façon claire les besoins de leur production. Ces propos sont de M. Mohamed-Tahar Benyoucef, DG de l'Onil. Actuellement le secteur privé est en train de produire 3 millions de litres/jour à qui, il faut ajouter 2 millions de litres produits par Giplait. Sur cette question de production M. Benyoucef dira : "le 20 octobre s'est tenu un Conseil interministériel consacré à la filière lait. Des instructions ont été données à l'Office pour réguler le marché national et mettre à la disposition des laiteries publiques et privées les tonnages nécessaires pour produire le lait en sachet". Il souligne à cet effet que la poudre est destinée exclusivement à la production de lait en sachet qui est vendu au consommateur à 25 DA. "Le travail avec Giplait, s'est bien déroulé. Nous avons demandé qu'il exprime les besoins mensuels pour le dernier trimestre de l'année 2007 plus la période de 2008. Nous avons répondu favorablement à toutes les filiales de Giplait. Avec la Cipa, nous avons également tenu des séances de travail ensemble pour leur dire qu'à partir du mois d'octobre (date de la fin de la subvention de l'Etat), nous étions et nous le sommes encore disposés approvisionner les laiteries publiques et privées dans l'immédiat. A cet effet, il y a un stock qui est réservé depuis le début du mois de novembre". Les producteurs privés n'ont pas perçu leurs subventions depuis le mois de septembre pour un montant de plus de 3 milliards de dinars. A cette interrogation, le docteur Benyoucef note : "Le Conseil interministériel du 20 octobre, a décidé justement de continuer à verser cette subvention pour le mois de septembre et octobre. A partir du mois de novembre, l'Onil était chargé d'approvisionner et de fournir la matière première aux laiteries privées à l'instar de celles dirigées par le secteur public. Un canevas a été envoyé à tous les producteurs pour exprimer leurs besoins". Il explique que la mission qui a été confiée à l'Onil à partir du 2 novembre est d'approvisionner tous les producteurs (privés et publics) à un prix subventionné. "A partir de ce moment-là, la subvention de 15 DA (l'achat se fait à plus de 400 DA le kg de poudre) est là pour permettre aux producteurs de tirer une marge suffisante de façon à vendre le lait à 25 DA le sachet. La subvention qui était versée dans le passé par l'Etat, sert à livrer le lait à un prix subventionné". Il souligne que l'Onil a importé suffisamment de poudre de lait pour disposer actuellement de stocks suffisants. "Nous avons lancé un appel d'offres au mois d'octobre. Nous avons contracté un volume important qui va nous permettre d'aller très loin, jusqu'au mois de mai. Cela va permettre de couvrir, les besoins mensuels des laiteries publiques et privées pour quatre à cinq mois". Les besoins de l'ensemble des laiteries des deux secteurs tournent autour de 8 500 tonnes/mois. La facture d'importation du lait en Algérie est estimée à 600 millions de dollars/an. Comment faire face à cette situation ? C'est là, la véritable mission de l'Onil, dira M. Benyoucef. "Dans ce cadre-là, il y a tout un travail qui est en train de se réaliser avec les services agricoles pour faire le diagnostic des exploitations laitières. Nous avons un besoin en cheptel (génisses laitières) et qui fera l'objet d'importation par les opérateurs. L'Onil, prend en charge et organise ce programme pour que ces animaux soient valorisés au maximum. Il s'agit du développement de la production locale sur la base d'organisations professionnelles, qui maîtrisent, travaillent à l'échelle d'une race, et qui s'inscrit dans l'amélioration du métier et qui bénéficie de tous les soutiens de l'Etat". L'Algérie est en retard en matière d'industrie de lyophilisation du lait. "L'occasion est donnée à l'Onil de s'occuper de la production nationale, de relancer cette façon de voir", dira encore M. Mohamed-Tahar Benyoucef.