Les prix du maïs, du soja et du blé ont réussi à se protéger de la tourmente des marchés financiers et des matières premières grâce à une série de chiffres positifs, qui leur ont permis de pratiquement se maintenir, voire progresser. "C'est surprenant vu la tendance universellement baissière des matières premières", a souligné Bill Nelson, de Doane Advisory Services. "C'est une performance intéressante (..) qui est due aux bonnes nouvelles qu'on a reçues mardi", a-t-il ajouté. Les cours ont en effet nettement progressé après la diffusion par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) d'estimations annuelles sur sa production, d'un rapport trimestriel sur l'état des stocks aux Etats-Unis, de prévisions sur les semis de blé dans le pays, et d'un rapport mensuel, dit Wasde, sur l'offre et la demande, qui a moins retenu l'attention qu'à l'habitude face à la masse de données à digérer. Pour le maïs et le soja, c'est surtout le rapport sur la production annuelle qui a retenu l'attention, en faisant état d'une baisse de quelque 50 millions de boisseaux par rapport à l'année précédente pour chacun des deux produits. Jeudi, l'annonce de ventes à l'exportation bien meilleures que prévu est venue confirmer la tendance et a permis aux cours de prolonger leur embellie. Désormais les cours du soja, en particulier, vont surtout réagir à l'évolution des conditions des cultures. "Les investisseurs vont prêter attention aux rendements, aux prévisions météorologiques pour le printemps (aux Etats-Unis) et aux intentions de semis", a fait valoir Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Pour le maïs, même si les ventes à l'exportation annoncées jeudi ont été meilleures que prévu, "la demande reste un vrai problème car les producteurs américains et d'ailleurs en ont encore à vendre", a souligné Jack Scoville, chez Price Futures Group. "Traditionnellement les prix du maïs sont au plus bas à cette période de l'anée et remontent au printemps, mais on a de plus en plus l'impression qu'une remontée des cours sera limitée, sauf en cas de problème avec le temps" aux Etats-Unis, a-t-il précisé. Quant au blé, il a commencé à monter mardi quand le ministère a annoncé qu'il s'en était bien moins planté à l'automne qu'on le pensait. "Cela implique que la production de l'été sera moins importante", justifiant un rebond des cours, a expliqué M. Nelson. L'embellie a été de courte durée, car le blé américain est, de ces trois produits agricoles, celui qui souffre le plus de la concurrence. "Avec la force du dollar et la concurrence de l'Ukraine et de la Russie, les ventes à l'exportation n'ont pas été très bonnes", et "la réalité est revenue" s'imposer aux investisseurs, qui ont fait baisser les cours jeudi, avant qu'ils se reprennent vendredi, a dit M. Nelson. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a fini la séance vendredi à 3,6325 dollars, contre 3,5700 dollars le 8 janvier, une hausse de 1,75%. Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,7375 dollars contre 4,7850 dollars une semaine plus tôt, une baisse de 0,99%. Le boisseau de soja pour même échéance, là encore le plus échangé, coûtait 8,7875 dollars contre 8,6525 vendredi dernier (+1,56%).