L'or a légèrement progressé cette semaine, profitant à nouveau d'un contexte général d'aversion au risque sur les marchés financiers, ce qui a encouragé les investisseurs à se tourner vers des valeurs considérées comme plus sûres. "L'or continue d'être à la hauteur de sa réputation de valeur refuge dans l'environnement de marché actuel", ont relevé les analystes de Commerzbank. Selon ces derniers en effet, la faiblesse dont ont à nouveau fait preuve les marchés boursiers asiatiques cette semaine, ainsi que la forte chute des cours du pétrole, tombés à de nouveaux plus bas en plus de douze ans, ont créé une incertitude considérable parmi les acteurs du marché. En outre, la publication mardi des nouvelles projections trimestrielles du Fonds monétaire international (FMI) n'ont rien fait pour rassurer les investisseurs, l'institution ayant abaissé ses prévisions de croissance pour 2016 et 2017 et lancé une mise en garde face au ralentissement chinois et à la méforme persistante des autres pays émergents. L'or a donc bénéficié de ce contexte général d'aversion au risque, d'autant que le dollar restait de son côté lesté par la diminution des attentes sur les prochains resserrements monétaires de la Réserve fédérale américaine (Fed). Toute nouvelle hausse des taux de la banque centrale américaine aurait pour effet de rendre le dollar plus rémunérateur, et donc plus attractif pour les investisseurs, mais pèserait à l'inverse sur les achats d'or, libellés en billets verts et donc rendus plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises. "Les turbulences actuelles sur les marchés financiers et le fait que l'inflation demeure atone aux Etats-Unis rend incroyablement improbable une nouvelle hausse des taux de la Fed" à court terme, ont observé les analystes de Commerzbank. Selon les analystes d'Unicredit, les cours de l'or restaient en outre soutenus par une forte demande physique et d'investissements pour le métal jaune. Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, a jugé pour sa part que la combinaison d'un dollar plus fort et d'une reprise des marchés actions devrait continuer à peser sur les cours de l'or durant la première partie de 2016, mais que les prix sont susceptibles de se reprendre durablement par la suite. Le cours de l'argent, considéré par de nombreux investisseurs comme une alternative meilleure marché à l'or, a suivi la trajectoire ascendante du métal jaune. "Les autres métaux précieux continuent d'évoluer comme lors des jours précédents: tandis que l'argent est entraîné à la hausse dans le sillage de l'or, le platine et le palladium sont sous pression, à l'image de leurs homologues que sont les métaux de base", ont poursuivi les analystes de Commerzbank. Le palladium et le platine, qui ont également une utilisation industrielle, sont en effet plus sensibles, à l'image des autres métaux de base, aux craintes entourant la reprise de l'économie mondiale, qui montre des signes d'essoufflement, notamment en raison du ralentissement de la demande chinoise. Si le palladium est parvenu à se stabiliser, signant même une petite hausse en fin de semaine, le platine s'est en revanche affiché en légère baisse, parvenant toutefois à se reprendre également vendredi. Les analystes de Commerzbank continuaient en outre à penser que les bons chiffres des ventes de véhicules enregistrés dans toutes les régions clés devraient sous peu tirer les prix vers le haut. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 096,25 dollars cette semaine au fixing du soir, contre 1 093,75 dollars la semaine précédente. L'once d'argent a clôturé à 14,17 dollars, contre 13,80 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 833 dollars, contre 839 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 507 dollars, contre 492 dollars à la fin de la semaine précédente.
Les métaux de base tentent de se reprendre Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) se sont stabilisés cette semaine, après avoir enregistré la semaine précédente de nouveaux plus bas, mais restaient toutefois soumis aux inquiétudes grandissantes entourant la demande chinoise. Les métaux industriels ont profité en début de semaine de la reprise des Bourses chinoises, les investisseurs pariant sur de nouvelles mesures de relance de la part de Pékin après l'annonce d'un vif ralentissement de la croissance chinoise en 2015, au plus bas depuis un quart de siècle. Selon les analystes de Triland Metals, si les prix des métaux ont bien réagi à ces données pourtant décevantes sur le produit intérieur brut (PIB) chinois, qui dont la croissance a ralenti à 6,9% en 2015, c'est que les investisseurs étaient soulagés qu'elles soient en ligne avec leurs attentes. Ces chiffres "n'ont pas apporté de bonnes nouvelles mais au moins ils n'ont pas suscité de craintes fraîches", faisant au contraire espérer davantage de mesures de soutien à l'économie de la part des autorités chinoises, ont-ils noté. A partir de mercredi toutefois, les prix des métaux industriels sont repartis en légère baisse, de nouveau fragilisés par la forte chute des Bourses chinoises, dans un marché hanté par l'assombrissement de la conjoncture de la deuxième économie mondiale et plombé par la dégringolade des cours du brut. "Les métaux de base restent sous pression alors que la plupart ont atteint ou se sont rapprochés de nouveaux plus bas pluri-annuels la semaine dernière", ont relevé les analystes d'Unicredit. Ainsi, ont-ils estimé, malgré le rebond observé en début de semaine et dû essentiellement à des achats à bon compte, le sentiment du marché à l'égard des matières premières industrielles reste obstinément baissier, en particulier en raison de la contagion de la forte baisse des prix du pétrole et des craintes continues concernant l'économie chinoise. Les prix des métaux de base ont cependant amorcé une légère reprise en fin de semaine, dans le sillage du rebond des marchés actions et des cours du pétrole. Le cours du nickel a ainsi atteint vendredi 8.880 dollars la tonne, un plus haut depuis le 22 décembre 2015.
Le cuivre à l'équilibre sur fond de demande morose Les prix du cuivre sont parvenus à se stabiliser cette semaine, évoluant dans de faibles marges après avoir atteint vendredi dernier un plus bas depuis mai 2009. Selon les analystes de Barclays, les inquiétudes concernant la demande mondiale continuent à dominer le marché du cuivre et à orienter les prix de ce métal très largement utilisé dans toute l'économie industrielle et de consommation et souvent considéré comme un bon indicateur de la santé de l'économie mondiale. "A première vue, 2016 semble être une répétition de 2015", ont souligné les analystes de Barclays, soulignant toutefois qu'aux craintes pour la demande chinoise de métal rouge s'ajoutaient cette année les inquiétudes entourant le ralentissement des économies développées, notamment des Etats-Unis, de l'Union européenne et du Japon. "Ces trois régions combinées représentent 31% du marché mondial du cuivre et la faiblesse de ces trois régions pourrait potentiellement l'emporter sur une bonne performance de la Chine", premier consommateur de métaux industriels au monde, ont expliqué les analystes de Barclays.
L'aluminium se stabilise, malgré une production record en 2015 Les cours de l'aluminium semblaient eux aussi avoir trouvé un niveau plancher cette semaine, se consolidant malgré des donnée sur l'offre et la demande parmi les plus faibles du marché des métaux de base, selon les analystes d'Unicredit. "Un record de 57,89 millions de tonnes d'aluminium ont été produites au total dans le monde en 2015, soit une hausse de 9% (sur un an) attribuable uniquement à la Chine", ont observé les analystes de Commerzbank. "La résistance des prix en ce moment reflète donc probablement la prudence (des investisseurs) quant au fait que la Chine pourrait intervenir pour soutenir davantage le marché local avec un vaste programme de stockage", ont précisé les experts d'Unicredit. Selon ces derniers, si ces mesures des autorités chinoises venaient à se concrétiser, ce qui pourrait conduire au retrait de jusqu'à un million de tonnes d'aluminium du marché dans un premier temps, alors moins d'aluminium chinois devrait être temporairement disponible à l'exportation. Cette perspective explique selon eux la consolidation actuelle des prix qui, si les plans du gouvernement chinois venaient à se concrétiser davantage, pourraient même repartir à la hausse. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4 471 dollars cette semaine, contre 4 356 dollars la semaine précédente a la même heure. L'aluminium valait 1 496,50 dollars la tonne, contre 1 475 dollars. Le plomb valait 1 653 dollars la tonne, contre 1 611,50 dollars. L'étain valait 13 630 dollars la tonne, contre 13 305 dollars. Le nickel valait 8 830 dollars la tonne, contre 8 475 dollars. Le zinc valait 1 530 dollars la tonne, contre 1 484,50 dollars.